{"title":"诗人的碎片,诗人的碎片","authors":"Amalia Dragani","doi":"10.4000/ATELIERS.11684","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Cet article porte sur la somatisation du processus createur en partant du cas des poetes touaregs. En analysant deux corpora, les textes ou les poetes se decrivent en proie a l’inspiration et les recits que les poetes « en chair et en os » font de ce moment lors de conversations informelles et durant l’acte createur observe par l’ethnologue, deux differences sont ainsi notees. L’une concerne le corps et les parties du corps impliquees dans le processus createur. Dans les premiers textes, il est question de « corps en morceaux, en ebullition, en explosion » et des troubles emotionnels qui affectent les organes internes tels que foie, cœur, rate et entrailles. Mais, pour les poetes « en chair et en os », la creation se traduit essentiellement par des effets sur la peau (chair de poule par exemple) et les « petits poils et duvets » (herissement), sur des organes externes donc. L’autre difference concerne la description de l’acte createur. Si les textes poetiques fixent leur attention sur le moment qui precede la creation et font silence sur l’apres-creation, les recits agissent de facon symetrique et inversee : silence sur l’inspiration et discours sur l’apres creation, sur le « processus d’autoguerison » apporte par le processus createur. Pour expliquer ces differences, l’hypothese suivante est posee : se decrire en etat de possession, comme le fait le poete dans cette tradition orale, presente un double avantage, celui de l’inscrire dans une tradition ancienne et celui de mettre en scene un etat familier pour ses auditeurs, plus familier du moins que l’inspiration.","PeriodicalId":30529,"journal":{"name":"Ateliers dAnthropologie","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-07-03","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Poète en morceaux, morceaux de poète\",\"authors\":\"Amalia Dragani\",\"doi\":\"10.4000/ATELIERS.11684\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Cet article porte sur la somatisation du processus createur en partant du cas des poetes touaregs. En analysant deux corpora, les textes ou les poetes se decrivent en proie a l’inspiration et les recits que les poetes « en chair et en os » font de ce moment lors de conversations informelles et durant l’acte createur observe par l’ethnologue, deux differences sont ainsi notees. L’une concerne le corps et les parties du corps impliquees dans le processus createur. Dans les premiers textes, il est question de « corps en morceaux, en ebullition, en explosion » et des troubles emotionnels qui affectent les organes internes tels que foie, cœur, rate et entrailles. Mais, pour les poetes « en chair et en os », la creation se traduit essentiellement par des effets sur la peau (chair de poule par exemple) et les « petits poils et duvets » (herissement), sur des organes externes donc. L’autre difference concerne la description de l’acte createur. Si les textes poetiques fixent leur attention sur le moment qui precede la creation et font silence sur l’apres-creation, les recits agissent de facon symetrique et inversee : silence sur l’inspiration et discours sur l’apres creation, sur le « processus d’autoguerison » apporte par le processus createur. Pour expliquer ces differences, l’hypothese suivante est posee : se decrire en etat de possession, comme le fait le poete dans cette tradition orale, presente un double avantage, celui de l’inscrire dans une tradition ancienne et celui de mettre en scene un etat familier pour ses auditeurs, plus familier du moins que l’inspiration.\",\"PeriodicalId\":30529,\"journal\":{\"name\":\"Ateliers dAnthropologie\",\"volume\":\" \",\"pages\":\"\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2019-07-03\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Ateliers dAnthropologie\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.4000/ATELIERS.11684\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Ateliers dAnthropologie","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/ATELIERS.11684","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Cet article porte sur la somatisation du processus createur en partant du cas des poetes touaregs. En analysant deux corpora, les textes ou les poetes se decrivent en proie a l’inspiration et les recits que les poetes « en chair et en os » font de ce moment lors de conversations informelles et durant l’acte createur observe par l’ethnologue, deux differences sont ainsi notees. L’une concerne le corps et les parties du corps impliquees dans le processus createur. Dans les premiers textes, il est question de « corps en morceaux, en ebullition, en explosion » et des troubles emotionnels qui affectent les organes internes tels que foie, cœur, rate et entrailles. Mais, pour les poetes « en chair et en os », la creation se traduit essentiellement par des effets sur la peau (chair de poule par exemple) et les « petits poils et duvets » (herissement), sur des organes externes donc. L’autre difference concerne la description de l’acte createur. Si les textes poetiques fixent leur attention sur le moment qui precede la creation et font silence sur l’apres-creation, les recits agissent de facon symetrique et inversee : silence sur l’inspiration et discours sur l’apres creation, sur le « processus d’autoguerison » apporte par le processus createur. Pour expliquer ces differences, l’hypothese suivante est posee : se decrire en etat de possession, comme le fait le poete dans cette tradition orale, presente un double avantage, celui de l’inscrire dans une tradition ancienne et celui de mettre en scene un etat familier pour ses auditeurs, plus familier du moins que l’inspiration.