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The Ambiguities of Captain Singleton, Defoe’s Piratical Novel
Captain Singleton, roman de Daniel Defoe, a jusqu’ici peu interesse la critique, peut-etre parce le recit, qui soutient la piraterie en utilisant des arguments peu convaincants, peut paraitre sans grand interet, et parce qu’il passe sous silence les terribles actes de violence pour lesquels les pirates etaient connus et detestes. Ce texte est problematique. Le present article met en lumiere le contexte historique dans lequel le roman parut en soulignant l’attitude ambigue de l’Etat britannique a l’egard de la piraterie a l’epoque. L’Etat la tolerait quand elle servait les interets mercantiles de la Grande-Bretagne, mais la condamnait lorsqu’elle menacait le commerce colonial. Une autre ambiguite vient de la fascination qu’eprouvait personnellement Defoe pour l’accumulation de richesses par des moyens immoraux ou illegaux. Cet article montre en quoi ces deux contradictions sont au centre de l’ideologie mercantile qui sous-tend l’essor du capitalisme : le discours autour du commerce honnete et harmonieux masquait la violence epouvantable entourant l’accumulation de capital, violence tantot officielle et soutenue par l’Etat, tantot exercee par des individus quand l’occasion se presentait. L’article montre egalement comment Captain Singleton contribue a l’appropriation par l’imaginaire de l’Afrique, de l’ocean Indien et de l’ocean Pacifique, ouvrant la voie a la domination hegemonique de ces territoires par l’Empire britannique ainsi qu’a leur entree dans la litterature britannique au cours des deux siecles qui suivirent.