Dementia and Relational Forms in Gaspar Noé's Vortex (2021)

Abstract:As the number of diagnoses grows, dementia increasingly seems to represent old age and the cultural fears that surround it. Representations of dementia have recently begun to multiply in a range of cultural forms as their authors rise to the challenge of exploring a condition that is frightening and hard to grasp. This article examines how Gaspar Noé's latest film, Vortex (2021), provides a unique cinematic reckoning with dementia through its use of a split screen to register each character's movements, independent from and simultaneous to the other. It argues that the split screen, along with a dense intertextuality and cinematic self-reflexivity, allows for an exploration of relationality that opens up multidirectional forms of narrative, attention, and care. Through these strategies, Vortex dismantles the illusion of the autonomous subject that dementia is often seen to threaten. The article asks about the ethics of representation with regard to Alzheimer's disease and considers how Noé's film, within the context of French cinema, might offer a different way of representing the illness: how does Vortex move beyond a neuroscientific reduction of self to memory, while also resisting a compensatory reframing of Alzheimer's disease to such a positive degree that it disavows the pain and loss that the disease causes?Résumé:Avec l'augmentation du nombre de diagnostics, la démence devient de plus en plus emblématique de la vieillesse et les craintes culturelles qui l'entourent. Les représentations de la démence ont commencé à se multiplier dans les différents champs de la culture, et témoignent de la manière dont leurs auteurs se confrontent à cette maladie effrayante et difficile à appréhender. Dans cet article, nous examinerons de quelle manière Vortex (2021), le film le plus récent de Gaspar Noé, fournit un engagement audiovisuel unique avec la démence grâce à l'emploi d'un écran dédoublé pour enregistrer les mouvements, indépendants mais simultanés, de chaque personnage. Le dispositif du double écran, renforcé par une dense intertextualité et auto-réflexivité, permet d'explorer le sens de la relationalité dans une perspective multidirectionnelle et de déployer une pluralité de récits, de formes d'attention et de soins. À travers ces stratégies, Noé défait l'illusion du 'sujet autonome', supposément menacé par la démence. C'est la fonction éthique de la représentation de la démence qui est interrogée dans cet article où l'on s'attachera à montrer comment Vortex, dans le contexte du cinéma français, propose une manière différente de représenter cette maladie: comment Noé parvient-il à s'affranchir des théories de neuroscience qui réduisent le soi à la mémoire tout en refusant de proposer une lecture positive et réparatrice de la démence où seraient niées la peine et la perte qui l'accompagnent?