{"title":"“一个国家,一种语言,一座城市?”»","authors":"Alice Michaud-Lapointe","doi":"10.7202/1055654ar","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"De quelle(s) langue(s) naît-on, et comment ? Il y a la langue-Mère, celle qui arrive comme un don, puis la seconde langue, celle dont on s’éprend et qui bouleverse les affects et les souvenirs. Chez Hélène Cixous, et plus particulièrement dans Une autobiographie allemande et Gare d’Osnabrück à Jérusalem, les langues apprises et rêvées se superposent dans l’écriture autobiographique : Allemagne et Algérie se fondent, la ville d’Oran ressurgit dans celle d’Osnabrück (ou Jérusalem), les syllabes de l’allemand, de l’anglais et du français miroitent et se réfléchissent dans la parole. La question de l’appartenance, pour l’écrivaine, ne relève jamais de l’ordre du territoire fixe, mais creuse plutôt les fluidités temporelles et l’hybridité mémorielle. Cet article propose une analyse des « zones-frontières » du récit de soi cixousien à travers l’image de la torsade, qui se trouve au fondement même de la pratique d’écriture autobiographique de l’écrivaine. Par le chemin de « l’inventer vrai » où se côtoient jeux temporels et non-savoirs, Cixous entreprend une traversée identitaire et qui interroge la figure de la langue-Mère, de la mort en revenance, ainsi que l’idée de « vérité vécue » prise comme voyage fantasmé. Cet essai se consacre aux modalités de l’écriture de Cixous, écriture capable de s’infiltrer subrepticement dans les lézardes et les fissures d’une mémoire personnelle dont il faut textuellement lier et délier, tresser et détresser les fils afin de saisir toute sa complexité.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.1000,"publicationDate":"2019-01-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"« Un pays, une langue, une ville ? »\",\"authors\":\"Alice Michaud-Lapointe\",\"doi\":\"10.7202/1055654ar\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"De quelle(s) langue(s) naît-on, et comment ? Il y a la langue-Mère, celle qui arrive comme un don, puis la seconde langue, celle dont on s’éprend et qui bouleverse les affects et les souvenirs. Chez Hélène Cixous, et plus particulièrement dans Une autobiographie allemande et Gare d’Osnabrück à Jérusalem, les langues apprises et rêvées se superposent dans l’écriture autobiographique : Allemagne et Algérie se fondent, la ville d’Oran ressurgit dans celle d’Osnabrück (ou Jérusalem), les syllabes de l’allemand, de l’anglais et du français miroitent et se réfléchissent dans la parole. La question de l’appartenance, pour l’écrivaine, ne relève jamais de l’ordre du territoire fixe, mais creuse plutôt les fluidités temporelles et l’hybridité mémorielle. Cet article propose une analyse des « zones-frontières » du récit de soi cixousien à travers l’image de la torsade, qui se trouve au fondement même de la pratique d’écriture autobiographique de l’écrivaine. Par le chemin de « l’inventer vrai » où se côtoient jeux temporels et non-savoirs, Cixous entreprend une traversée identitaire et qui interroge la figure de la langue-Mère, de la mort en revenance, ainsi que l’idée de « vérité vécue » prise comme voyage fantasmé. Cet essai se consacre aux modalités de l’écriture de Cixous, écriture capable de s’infiltrer subrepticement dans les lézardes et les fissures d’une mémoire personnelle dont il faut textuellement lier et délier, tresser et détresser les fils afin de saisir toute sa complexité.\",\"PeriodicalId\":42726,\"journal\":{\"name\":\"ETUDES FRANCAISES\",\"volume\":\"1 1\",\"pages\":\"\"},\"PeriodicalIF\":0.1000,\"publicationDate\":\"2019-01-18\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"ETUDES FRANCAISES\",\"FirstCategoryId\":\"90\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.7202/1055654ar\",\"RegionNum\":4,\"RegionCategory\":\"文学\",\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"0\",\"JCRName\":\"LITERATURE, ROMANCE\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"ETUDES FRANCAISES","FirstCategoryId":"90","ListUrlMain":"https://doi.org/10.7202/1055654ar","RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"0","JCRName":"LITERATURE, ROMANCE","Score":null,"Total":0}
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期刊介绍:
Founded in 1965, Études françaises is a French-language journal of criticism and theory. It examines French-language literature and the relationships between the arts and the human sciences, discourse and writing. Each issue concentrates on a specific theme and presents diverse studies. While aimed particularly at specialists of French and Québécois literature, Études françaises addresses anyone with an interest in literature.