{"title":"肌萎缩侧索硬化症","authors":"Jacques Hugon","doi":"10.1016/S0924-4204(00)80011-6","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>La sciérose latérale amyotrophique (SLA) est une affection neurodégénérative décrite par J.M. Charcot au XIX<sup>e</sup> siècle et caractérisée par l'association d'un déficit moteur progressif central et périphérique touchant la plupart des muscles du corps, de fasciculations, d'une amyotrophie et des troubles respiratoires. Le nom provient de la dégénérescence des faisceaux pyramidaux corticospinaux qui descendent latéralement dans la moelle épinière. Le diagnostic de la maladie repose sur la présence de caractères cliniques positifs et négatifs qui ont été récemment passés en revue [5]. Les explorations neurophysiologiques telles que l'électromyogramme ou les potentiels moteurs évoqués permettent de confirmer l'atteinte neurogène des muscles et de quantifier l'importance de l'atteinte motrice cortico-médullaire. L'âge de début se situe souvent autour des 55–65 ans bien que des formes à début plus précoce ou plus tardif soient rencontrées. L'évolution de la maladie est en général de 3 ans et aucun traitement curatif n'a été découvert depuis plus d'un siècle. Sur le plan neuropathologique, la SLA est marquée par la présence d'une dégénérescence des neurones du cortex moteur et des motoneurones périphériques du tronc cérébral et de la moelle responsable d'une amyotrophie neurogène rogène dans les muscles innervés par ces motoneurones. Aucune atteinte sensitive n'est notée en général tant d'un point de vue clinique que neuropathologique.</p><p>Sur le plan épidémiologique la majorité des formes de SLA est sporadique alors que l'on décrit 5 à 10 % de formes familiales. L'incidence de la maladie est environ de 1,5 pour 100 000 habitants, et est généralement répartie de façon identique dans toutes les régions du monde à l'exception de certaines régions du Pacifique comme l'île de Guam ou la péninsule de Kii au Japon où l'incidence peut atteindre 4 pour 100 000 habitants et parfois plus. Dans ces zones particulières la SLA est souvent associée à un syndrome parkinsonien et à une démence formant le complexe SLA-parkinson-démence de Guam. Dans ce bref chapitre, nous allons décrire les principales hypothèses physiopathologiques de la SLA et les approches et perspectives thérapeutiques à l'aube du XXI<sup>e</sup> siècle. La SLA comme beaucoup de maladies neurodégénératives survient souvent chez des sujets après plusieurs décennies. Le vieillissement des cellules du système nerveux est donc un des co-facteurs important dans les voies moléculaires et cellulaires conduisant à la dégénérescence neuronale.</p></div>","PeriodicalId":92867,"journal":{"name":"Annales de l'Institut Pasteur. Actualites","volume":"11 2","pages":"Pages 69-77"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2000-04-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/S0924-4204(00)80011-6","citationCount":"2","resultStr":"{\"title\":\"Sclérose latérale amyotrophique\",\"authors\":\"Jacques Hugon\",\"doi\":\"10.1016/S0924-4204(00)80011-6\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><p>La sciérose latérale amyotrophique (SLA) est une affection neurodégénérative décrite par J.M. 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Sur le plan épidémiologique la majorité des formes de SLA est sporadique alors que l'on décrit 5 à 10 % de formes familiales. L'incidence de la maladie est environ de 1,5 pour 100 000 habitants, et est généralement répartie de façon identique dans toutes les régions du monde à l'exception de certaines régions du Pacifique comme l'île de Guam ou la péninsule de Kii au Japon où l'incidence peut atteindre 4 pour 100 000 habitants et parfois plus. Dans ces zones particulières la SLA est souvent associée à un syndrome parkinsonien et à une démence formant le complexe SLA-parkinson-démence de Guam. Dans ce bref chapitre, nous allons décrire les principales hypothèses physiopathologiques de la SLA et les approches et perspectives thérapeutiques à l'aube du XXIe siècle. La SLA comme beaucoup de maladies neurodégénératives survient souvent chez des sujets après plusieurs décennies. Le vieillissement des cellules du système nerveux est donc un des co-facteurs important dans les voies moléculaires et cellulaires conduisant à la dégénérescence neuronale.