{"title":"负能力的传递:从训练到临床相遇","authors":"R. Laperrière","doi":"10.7202/1055602AR","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Inspiré par le poète anglais John Keats, W. R. Bion considérait la capacité négative comme la qualité principale du psychanalyste, et il en faisait aussi pour le patient l’un des buts du traitement analytique. Cette capacité négative peut être mise en lien avec des concepts élaborés par différents auteurs, dont Freud (le masochisme érogène), Rosenberg (le masochisme gardien de la vie), De M’Uzan (l’inquiétude permanente), Press (la construction d’une position passive), Green (la passivité et la passivation), Ribas (la passivité de vie) et Phillips (être un embarras, être perdu, être impuissant). Quatre vignettes cliniques illustrent comment la capacité négative peut être défaillante chez certains sujets, notamment dans son articulation avec la temporalité, les rendant particulièrement intolérants à la souffrance ordinaire dont parlait Freud et entravés dans l’exploration de leur vie intérieure. Suivant Press, il est par ailleurs proposé que la sollicitation de la capacité négative puisse réactiver chez un individu la crainte de l’effondrement, et avoir pour effet, dans le travail thérapeutique, de mettre à mal la capacité négative du thérapeute. Ce dernier sera amené à devoir tolérer le fait d’occuper transférentiellement auprès de son patient la place de l’objet défaillant, pour permettre que s’actualise le négatif du non-advenu (Press). Il est enfin question de ce qui, dans la formation du psychothérapeute ainsi que dans la culture, peut favoriser ou compromettre le développement de sa capacité négative.","PeriodicalId":40402,"journal":{"name":"Filigrane-Revue de Psychanalyse","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-01-17","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Transmission de la capacité négative : de la formation à la rencontre clinique\",\"authors\":\"R. Laperrière\",\"doi\":\"10.7202/1055602AR\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Inspiré par le poète anglais John Keats, W. R. Bion considérait la capacité négative comme la qualité principale du psychanalyste, et il en faisait aussi pour le patient l’un des buts du traitement analytique. Cette capacité négative peut être mise en lien avec des concepts élaborés par différents auteurs, dont Freud (le masochisme érogène), Rosenberg (le masochisme gardien de la vie), De M’Uzan (l’inquiétude permanente), Press (la construction d’une position passive), Green (la passivité et la passivation), Ribas (la passivité de vie) et Phillips (être un embarras, être perdu, être impuissant). Quatre vignettes cliniques illustrent comment la capacité négative peut être défaillante chez certains sujets, notamment dans son articulation avec la temporalité, les rendant particulièrement intolérants à la souffrance ordinaire dont parlait Freud et entravés dans l’exploration de leur vie intérieure. Suivant Press, il est par ailleurs proposé que la sollicitation de la capacité négative puisse réactiver chez un individu la crainte de l’effondrement, et avoir pour effet, dans le travail thérapeutique, de mettre à mal la capacité négative du thérapeute. Ce dernier sera amené à devoir tolérer le fait d’occuper transférentiellement auprès de son patient la place de l’objet défaillant, pour permettre que s’actualise le négatif du non-advenu (Press). Il est enfin question de ce qui, dans la formation du psychothérapeute ainsi que dans la culture, peut favoriser ou compromettre le développement de sa capacité négative.\",\"PeriodicalId\":40402,\"journal\":{\"name\":\"Filigrane-Revue de Psychanalyse\",\"volume\":null,\"pages\":null},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2019-01-17\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Filigrane-Revue de Psychanalyse\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.7202/1055602AR\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Filigrane-Revue de Psychanalyse","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.7202/1055602AR","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
摘要
受英国诗人约翰·济慈(John Keats)的启发,w·r·拜恩(W. R. Bion)将消极能力视为精神分析学家的主要品质,并将其作为分析治疗的目标之一。这种消极的能力,可执行与弗洛伊德在内的不同作者编写的概念(“自虐érogène Rosenberg)、生活(自虐守门员),常备M’Uzan(焦虑),出版社(建造一个被动的位置),绿色(被动和钝化Ribas)、生活(被动)和菲利普斯(是个尴尬,丢了,可无能为力)。四个临床小插曲说明了某些人的消极能力是如何缺乏的,特别是在与时间性的联系上,使他们特别不能容忍弗洛伊德所说的普通痛苦,并阻碍了对自己内心生活的探索。根据Press的说法,也有人提出,对负能力的要求可能会重新激活个体对崩溃的恐惧,并在治疗工作中破坏治疗师的负能力。后者将不得不容忍这样一个事实,即在他的病人身上转移有缺陷的物体的位置,以允许未发生的否定实现(Press)。最后,在心理治疗师的培训和文化中,什么可以促进或损害消极能力的发展。
Transmission de la capacité négative : de la formation à la rencontre clinique
Inspiré par le poète anglais John Keats, W. R. Bion considérait la capacité négative comme la qualité principale du psychanalyste, et il en faisait aussi pour le patient l’un des buts du traitement analytique. Cette capacité négative peut être mise en lien avec des concepts élaborés par différents auteurs, dont Freud (le masochisme érogène), Rosenberg (le masochisme gardien de la vie), De M’Uzan (l’inquiétude permanente), Press (la construction d’une position passive), Green (la passivité et la passivation), Ribas (la passivité de vie) et Phillips (être un embarras, être perdu, être impuissant). Quatre vignettes cliniques illustrent comment la capacité négative peut être défaillante chez certains sujets, notamment dans son articulation avec la temporalité, les rendant particulièrement intolérants à la souffrance ordinaire dont parlait Freud et entravés dans l’exploration de leur vie intérieure. Suivant Press, il est par ailleurs proposé que la sollicitation de la capacité négative puisse réactiver chez un individu la crainte de l’effondrement, et avoir pour effet, dans le travail thérapeutique, de mettre à mal la capacité négative du thérapeute. Ce dernier sera amené à devoir tolérer le fait d’occuper transférentiellement auprès de son patient la place de l’objet défaillant, pour permettre que s’actualise le négatif du non-advenu (Press). Il est enfin question de ce qui, dans la formation du psychothérapeute ainsi que dans la culture, peut favoriser ou compromettre le développement de sa capacité négative.