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Abstract
En echo aux dynamiques actuelles qui voient converger geographes et litteraires autour d’objets « ecopoetiques », nous proposons dans cet article d’examiner les enchevetrements entre matiere et signification qui se deploient dans un lieu urbain desormais celebre, celui de la maison d’Olivier Jullian a Nimes. Partie d’un enorme tas de tuiles degage lors de la refection du toit, cette « maison-stock » occupant tout un ilot urbain a acquis au fil des ans une fertilite propre, a mesure que sont venus s’agreger sur ses facades et toitures des milliers de debris de vaisselle et fragments d’objets. Nourrie par la ville, et notamment par les habitants du quartier venant deposer aux abords de la maison tasses, assiettes cassees et rebuts divers, cette « maison-aimant » s’hybride avec son double rural, integrant aussi de nombreux materiaux et objets que son proprietaire, ramene d’une seconde maison autoconstruite et autonome situee en pleine campagne. Dans le cadre theorique des nouveaux materialismes, cet article etudiera la facon dont se deploie a travers la maison d’Olivier Jullian un type de faire organique porteur d’une « autre » ecopoetique, la « poiesis » se deployant non plus dans les textes mais dans le corps meme de la ville, a partir d’un tissu de reconnexions metaboliques etroites. Nous verrons ainsi a travers le cas d’Olivier Jullian et de sa maison comment cette poiesis, marquee par des « poussees » imprevisibles et des proliferations spontanees, enchevetre au sein de ses productions interieur et exterieur, matiere et significations mais aussi humains et non-humains, determinant l’apparition d’une veritable « technologie de l’enchantement ».