{"title":"Science (de la) fiction : de quelques théories autochtones de la fiction en science-fiction et ailleurs","authors":"Richard Saint-Gelais","doi":"10.58282/lht.1776","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"« Tout corps suspendu dans les airs demeure immobile jusqu’a ce qu’il s’apercoive de sa situation. » « Tout corps projete contre une paroi traverse celle-ci en creant une perforation correspondant exactement a sa silhouette. » Que l’on n’aille pas chercher chez Newton ou Laplace ces affirmations, que je tire d’un texte de Marc O’Donnell intitule « The Laws of Cartoon Motion », d’abord paru en 1980 dans la revue Esquire et reproduit depuis sous diverses formes (et divers titres) sur Internet1. Constitue de neuf « lois » (mais la liste tend a s’allonger dans les versions qui circulent sur Internet), le texte d’O’Donnell touche diverses questions, avec une nette predilection pour les collisions, la chute des corps et les effets (devastateurs, mais jamais permanents) des explosions ou de la velocite extreme. On aura compris que ces lois ne s’appliquent pas a notre univers mais a celui, suppose unique et homogene — transfictionnel, donc — des dessins animes americains, en particulier ceux produits depuis les annees 1940 par la Warner Brothers, ou se sont illustres des dessinateurs a l’imagination delirante comme Chuck Jones et Tex Avery. L’humour reside bien entendu dans le ton pince-sans-rire avec lequel O’Donnell traite comme parfaitement normal cet univers debride ou les enclumes tombent invariablement plus lentement que les autres objets et ou les corps subissent d’innombrables deformations avant de reprendre leur aspect initial comme si de rien n’etait.Tout cela vise evidemme","PeriodicalId":126948,"journal":{"name":"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2016-07-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/lht.1776","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
« Tout corps suspendu dans les airs demeure immobile jusqu’a ce qu’il s’apercoive de sa situation. » « Tout corps projete contre une paroi traverse celle-ci en creant une perforation correspondant exactement a sa silhouette. » Que l’on n’aille pas chercher chez Newton ou Laplace ces affirmations, que je tire d’un texte de Marc O’Donnell intitule « The Laws of Cartoon Motion », d’abord paru en 1980 dans la revue Esquire et reproduit depuis sous diverses formes (et divers titres) sur Internet1. Constitue de neuf « lois » (mais la liste tend a s’allonger dans les versions qui circulent sur Internet), le texte d’O’Donnell touche diverses questions, avec une nette predilection pour les collisions, la chute des corps et les effets (devastateurs, mais jamais permanents) des explosions ou de la velocite extreme. On aura compris que ces lois ne s’appliquent pas a notre univers mais a celui, suppose unique et homogene — transfictionnel, donc — des dessins animes americains, en particulier ceux produits depuis les annees 1940 par la Warner Brothers, ou se sont illustres des dessinateurs a l’imagination delirante comme Chuck Jones et Tex Avery. L’humour reside bien entendu dans le ton pince-sans-rire avec lequel O’Donnell traite comme parfaitement normal cet univers debride ou les enclumes tombent invariablement plus lentement que les autres objets et ou les corps subissent d’innombrables deformations avant de reprendre leur aspect initial comme si de rien n’etait.Tout cela vise evidemme