Aux jumeauxLa theorie litteraire est-elle tout entiere menardienne ?Rares sont les theoriciens qui, a un moment au moins, n’ont pas pense la litterature avec Pierre Menard, cet ecrivain imaginaire que Borges credite d’avoir produit, entre autres choses, une œuvre radicalement nouvelle en ecrivant a l’identique quelques chapitres de Don Quichotte. Ainsi, Maurice Blanchot puis George Steiner ont vu dans « Pierre Menard, auteur du Quichotte » une reflexion sur la traduction1 ; Hans Robert Jauss fait de Menard un precurseur de l’« esthetique de la reception »2, tandis que la fiction de Borges sert a Umberto Eco pour illustrer ce qu’est l’« utilisation » d’un texte par opposition a son « interpretation »3. Antoine Compagnon place a l’origine de son livre La Seconde main ou le travail de la citation sa lecture de quelques fictions de Borges, au premier chef « Pierre Menard »4 ; Jean-Marie Schaeffer s’appuie quant a lui sur celle-ci pour demontrer la variabilite contextuelle de l’identite generique des textes5. Gerard Genette en fait un exemple privilegie pour envisager la question de la reecriture – comme, a sa suite, Michel Lafon6. Au demeurant, Menard est partout present dans l’œuvre de Genette, de Figures jusqu’a L’œuvre de l’art7. On pourrait en dire autant au sujet de Pierre Bayard : Et si les œuvres changeaient d’auteur ? applique resolument la « technique de l’anachronisme delibere et des attributions erronees » inauguree par Menard ; plus largement, la distinction entre le
{"title":"Théoriser avec Pierre Ménard","authors":"A. Welfringer","doi":"10.58282/lht.1769","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/lht.1769","url":null,"abstract":"Aux jumeauxLa theorie litteraire est-elle tout entiere menardienne ?Rares sont les theoriciens qui, a un moment au moins, n’ont pas pense la litterature avec Pierre Menard, cet ecrivain imaginaire que Borges credite d’avoir produit, entre autres choses, une œuvre radicalement nouvelle en ecrivant a l’identique quelques chapitres de Don Quichotte. Ainsi, Maurice Blanchot puis George Steiner ont vu dans « Pierre Menard, auteur du Quichotte » une reflexion sur la traduction1 ; Hans Robert Jauss fait de Menard un precurseur de l’« esthetique de la reception »2, tandis que la fiction de Borges sert a Umberto Eco pour illustrer ce qu’est l’« utilisation » d’un texte par opposition a son « interpretation »3. Antoine Compagnon place a l’origine de son livre La Seconde main ou le travail de la citation sa lecture de quelques fictions de Borges, au premier chef « Pierre Menard »4 ; Jean-Marie Schaeffer s’appuie quant a lui sur celle-ci pour demontrer la variabilite contextuelle de l’identite generique des textes5. Gerard Genette en fait un exemple privilegie pour envisager la question de la reecriture – comme, a sa suite, Michel Lafon6. Au demeurant, Menard est partout present dans l’œuvre de Genette, de Figures jusqu’a L’œuvre de l’art7. On pourrait en dire autant au sujet de Pierre Bayard : Et si les œuvres changeaient d’auteur ? applique resolument la « technique de l’anachronisme delibere et des attributions erronees » inauguree par Menard ; plus largement, la distinction entre le","PeriodicalId":126948,"journal":{"name":"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2016-09-29","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"115826632","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
“Todos creyeron que el encuentro de los dos jugadores de ajedrez habia sido casual.” BorgesL’annee ou Jorge Luis Borges publie « Pierre Menard, auteur du “Quichotteˮ » dans la revue Sur (1939), Vladimir Nabokov finit de composer La Vraie Vie de Sebastian Knight. Ces deux œuvres, portant sur deux ecrivains fictifs, joueurs d’echecs a leurs heures, Menard et Knight, marquent un tournant dans la carriere de leurs auteurs. En effet, Borges qui se consacrait jusqu’alors a la poesie, la traduction et l’essai, decouvre le genre des contes qui le rendra celebre, tandis que Nabokov, deja reconnu comme l’un des auteurs les plus importants de l’emigration russe, prouve avec La Vraie Vie de Sebastian Knight qu’il est aussi capable d’ecrire en anglais1. Il commence ainsi a Paris, un an avant d’emigrer aux Etats-Unis, sa brillante metamorphose en ecrivain de langue anglaise. Son roman sera publie en 1941, en meme temps que Le Jardin aux sentiers qui bifurquent de Borges. Le Francais Pierre Menard, l’Irlandais Herbert Quain, un certain avocat indien, Mir Bahadur Ali, et Sebastian Knight, auteur anglais (et russe par son pere) font donc leur apparition a peu pres en meme temps sur la scene litteraire. Les auteurs imaginaires existent depuis longtemps et sont peut-etre meme apparus avant les auteurs reels comme le suppose Jean Benoit Puech, l’un des specialistes de la question. Cependant, ils acquierent une importance nouvelle dans les œuvres de Borges et de Nabokov, a la fois par leur nombre
“每个人都认为这两个棋手的相遇是偶然的。”BorgesL’annee或博尔赫斯(Jorge Luis Borges)发布«Menard石“作者quijoteˮ»杂志上》(1939)、弗拉基米尔·纳博科夫终于拨打塞巴斯蒂安·奈特的真正的生活。这两部作品讲述的是两位虚构作家梅纳德(Menard)和奈特(Knight)的故事,他们都是业余棋手,标志着作者职业生涯的一个转折点。事实上,博尔赫斯万a la poesie至今,从事翻译和试验,将干事第十三decouvre什么样的故事,而在纳博科夫,已经是公认的“俄罗斯移民最重要的作家之一,塞巴斯蒂安·奈特与现实生活的证明,也是能够d’ecrire anglais1语。在移居美国的前一年,他在巴黎开始了自己辉煌的转变,成为了一名英语作家。他的小说将于1941年出版,与博尔赫斯的《分叉小径的花园》同时出版。法国人皮埃尔·梅纳德(Pierre Menard)、爱尔兰人赫伯特·奎恩(Herbert Quain)、印度律师米尔·巴哈杜尔·阿里(Mir Bahadur Ali)和英国作家塞巴斯蒂安·奈特(Sebastian Knight)几乎同时出现在文学舞台上。虚构的作家已经存在了很长一段时间,甚至可能比真正的作家更早出现,这一领域的专家之一让·伯努瓦·普埃(Jean Benoit Puech)认为。然而,它们在博尔赫斯和纳博科夫的作品中获得了新的重要性,无论是在数量上还是在数量上
{"title":"Portraits d’écrivains fictifs borgésiens et nabokoviens","authors":"Damien Mollaret","doi":"10.58282/lht.1792","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/lht.1792","url":null,"abstract":"“Todos creyeron que el encuentro de los dos jugadores de ajedrez habia sido casual.” BorgesL’annee ou Jorge Luis Borges publie « Pierre Menard, auteur du “Quichotteˮ » dans la revue Sur (1939), Vladimir Nabokov finit de composer La Vraie Vie de Sebastian Knight. Ces deux œuvres, portant sur deux ecrivains fictifs, joueurs d’echecs a leurs heures, Menard et Knight, marquent un tournant dans la carriere de leurs auteurs. En effet, Borges qui se consacrait jusqu’alors a la poesie, la traduction et l’essai, decouvre le genre des contes qui le rendra celebre, tandis que Nabokov, deja reconnu comme l’un des auteurs les plus importants de l’emigration russe, prouve avec La Vraie Vie de Sebastian Knight qu’il est aussi capable d’ecrire en anglais1. Il commence ainsi a Paris, un an avant d’emigrer aux Etats-Unis, sa brillante metamorphose en ecrivain de langue anglaise. Son roman sera publie en 1941, en meme temps que Le Jardin aux sentiers qui bifurquent de Borges. Le Francais Pierre Menard, l’Irlandais Herbert Quain, un certain avocat indien, Mir Bahadur Ali, et Sebastian Knight, auteur anglais (et russe par son pere) font donc leur apparition a peu pres en meme temps sur la scene litteraire. Les auteurs imaginaires existent depuis longtemps et sont peut-etre meme apparus avant les auteurs reels comme le suppose Jean Benoit Puech, l’un des specialistes de la question. Cependant, ils acquierent une importance nouvelle dans les œuvres de Borges et de Nabokov, a la fois par leur nombre","PeriodicalId":126948,"journal":{"name":"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères","volume":"40 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2016-09-29","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"116159856","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"L’annonce faite par Maria, Par José-Louis Bérard","authors":"M. Escola","doi":"10.58282/lht.1806","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/lht.1806","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":126948,"journal":{"name":"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères","volume":"65 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2016-08-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"123062269","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
« Je me souviens » d’Edouard Leve« Je n’ai pas de pere spirituel. Je ne sais pas vis-a-vis de quels artistes j’ai des dettes. Je ne me sens sous l’influence d’aucun ecrivain ». « Il n’avait pas d’ecrivains preferes, mais il lisait Roussel, Perec, Barthes et Philip K Dick », dit de lui Thomas Clerc qui fut son ami (dans L’Homme qui tua Roland Barthes). Pour pasticher Georges Perec – et citer Roland Barthes (Le Degre Zero de l’ecriture) – on pourrait (a la maniere de Clerc d’ailleurs) commencer ces reflexions dans l’ecriture (et non dans le style) d’Autoportrait : « je me souviens » de la parution de Œuvres en 2002. Je me souviens avoir tout de suite eu le sentiment que ce livre, comme le dit le priere d’inserer de la reedition en poche de septembre 2015, procedait a « un balayage – aux deux sens du terme – peut-etre definitif de ce qui est notre modernite1 (je dirai pour ma part contemporaneite) artistique. On se prend d’ailleurs a penser que toute tentative dans ces domaines a vocation a prendre place dans le livre d’Edouard Leve ». Un tombeau, une vanite sur les vanites. D’avoir tout de suite eu le sentiment qu’il avait pour nous une importance comparable a celle des Exercices de style de Raymond Queneau parus en 1947. Et l’impression qu’il concluait – en la relevant – la « querelle de l’art contemporain » (initiee par Jean Clair, Jean Baudrillard et autres gens, dans les annees 1983-1996, je vais y revenir). Edouard Leve (1965-2007, suicide le 17 octobre, jour d’ouverture d
“我记得”爱德华·利夫“我没有精神上的父亲。我不知道我欠哪些艺术家的债。我不觉得自己受任何作家的影响。”“他没有最喜欢的作家,但他读鲁塞尔、佩雷克、巴特和菲利普·K·迪克,”他的朋友托马斯·克拉克这样评价他(在《杀死罗兰·巴特的人》中)。模仿乔治·佩雷克(Georges Perec)——引用罗兰·巴特(Roland Barthes)的《写作的零度》(the Degre Zero of the ecriture)——我们可以(顺便说一下,以一种神职人员的方式)从自画像的写作(而不是风格)开始这些反思:“我记得”2002年出版的作品。我记得我马上觉得此书,正如便d’inserer reedition》在2015年9月,口袋procedait«一扫向两个词的含义——也许这是我们modernite1 /(我会就我而言contemporaneite艺术)。人们开始认为,在这些领域的任何尝试都注定要在爱德华·利瓦的书中占有一席之地。”坟墓,虚空上的虚空。对我们来说,它的重要性堪比雷蒙德·奎诺(Raymond Queneau) 1947年出版的《风格练习》(style practice)。他的印象是,他总结了“当代艺术的争论”(由让·克莱尔、让·鲍德里亚等人在1983年至1996年发起,我将回到这一点)。爱德华·利夫(1965-2007,《自杀》,10月17日,开幕日
{"title":"Édouard Levé ou « la mort de l’auteur » (dans l’art contemporain)","authors":"Jean-Pierre Salgas","doi":"10.58282/lht.1833","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/lht.1833","url":null,"abstract":"« Je me souviens » d’Edouard Leve« Je n’ai pas de pere spirituel. Je ne sais pas vis-a-vis de quels artistes j’ai des dettes. Je ne me sens sous l’influence d’aucun ecrivain ». « Il n’avait pas d’ecrivains preferes, mais il lisait Roussel, Perec, Barthes et Philip K Dick », dit de lui Thomas Clerc qui fut son ami (dans L’Homme qui tua Roland Barthes). Pour pasticher Georges Perec – et citer Roland Barthes (Le Degre Zero de l’ecriture) – on pourrait (a la maniere de Clerc d’ailleurs) commencer ces reflexions dans l’ecriture (et non dans le style) d’Autoportrait : « je me souviens » de la parution de Œuvres en 2002. Je me souviens avoir tout de suite eu le sentiment que ce livre, comme le dit le priere d’inserer de la reedition en poche de septembre 2015, procedait a « un balayage – aux deux sens du terme – peut-etre definitif de ce qui est notre modernite1 (je dirai pour ma part contemporaneite) artistique. On se prend d’ailleurs a penser que toute tentative dans ces domaines a vocation a prendre place dans le livre d’Edouard Leve ». Un tombeau, une vanite sur les vanites. D’avoir tout de suite eu le sentiment qu’il avait pour nous une importance comparable a celle des Exercices de style de Raymond Queneau parus en 1947. Et l’impression qu’il concluait – en la relevant – la « querelle de l’art contemporain » (initiee par Jean Clair, Jean Baudrillard et autres gens, dans les annees 1983-1996, je vais y revenir). Edouard Leve (1965-2007, suicide le 17 octobre, jour d’ouverture d","PeriodicalId":126948,"journal":{"name":"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2016-07-19","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"129398553","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
« Tout corps suspendu dans les airs demeure immobile jusqu’a ce qu’il s’apercoive de sa situation. » « Tout corps projete contre une paroi traverse celle-ci en creant une perforation correspondant exactement a sa silhouette. » Que l’on n’aille pas chercher chez Newton ou Laplace ces affirmations, que je tire d’un texte de Marc O’Donnell intitule « The Laws of Cartoon Motion », d’abord paru en 1980 dans la revue Esquire et reproduit depuis sous diverses formes (et divers titres) sur Internet1. Constitue de neuf « lois » (mais la liste tend a s’allonger dans les versions qui circulent sur Internet), le texte d’O’Donnell touche diverses questions, avec une nette predilection pour les collisions, la chute des corps et les effets (devastateurs, mais jamais permanents) des explosions ou de la velocite extreme. On aura compris que ces lois ne s’appliquent pas a notre univers mais a celui, suppose unique et homogene — transfictionnel, donc — des dessins animes americains, en particulier ceux produits depuis les annees 1940 par la Warner Brothers, ou se sont illustres des dessinateurs a l’imagination delirante comme Chuck Jones et Tex Avery. L’humour reside bien entendu dans le ton pince-sans-rire avec lequel O’Donnell traite comme parfaitement normal cet univers debride ou les enclumes tombent invariablement plus lentement que les autres objets et ou les corps subissent d’innombrables deformations avant de reprendre leur aspect initial comme si de rien n’etait.Tout cela vise evidemme
“任何悬浮在空中的物体在意识到自己的位置之前都是静止不动的。“任何投射在墙壁上的物体都会穿过墙壁,创造出与它的轮廓完全匹配的穿孔。我引用了马克·奥唐奈(Marc o ' donnell)的一篇题为《卡通运动的法则》(The Laws of Cartoon Motion)的文章,这篇文章于1980年首次发表在《时尚先生》(Esquire)杂志上,此后在互联网上以各种形式(和各种标题)复制。九是«»(但清单法正躺在了网上流传的版本),唐奈案文涉及各种问题,大幅度地predilection对于碰撞,身体和效果(devastateurs暴跌,但从不爆炸)的常任或velocite extreme。会明白这些法律并不适用于我们的宇宙,而是a,假设单一和—当今transfictionnel设计的,所以—animes 1940年代以来美国老产品,特别是那些由华纳兄弟,或者是杰出的漫画家delirante像Chuck Jones和Tex Avery想象力了。当然reside幽默基调中贩卖不苟言笑,奥唐纳与之完全正常的宇宙一样debride铁砧总是会慢一点,或者其他物体或身体受到无数匹配度恢复原有外观,前好像无法下载。所有这些都是为了证据
{"title":"Science (de la) fiction : de quelques théories autochtones de la fiction en science-fiction et ailleurs","authors":"Richard Saint-Gelais","doi":"10.58282/lht.1776","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/lht.1776","url":null,"abstract":"« Tout corps suspendu dans les airs demeure immobile jusqu’a ce qu’il s’apercoive de sa situation. » « Tout corps projete contre une paroi traverse celle-ci en creant une perforation correspondant exactement a sa silhouette. » Que l’on n’aille pas chercher chez Newton ou Laplace ces affirmations, que je tire d’un texte de Marc O’Donnell intitule « The Laws of Cartoon Motion », d’abord paru en 1980 dans la revue Esquire et reproduit depuis sous diverses formes (et divers titres) sur Internet1. Constitue de neuf « lois » (mais la liste tend a s’allonger dans les versions qui circulent sur Internet), le texte d’O’Donnell touche diverses questions, avec une nette predilection pour les collisions, la chute des corps et les effets (devastateurs, mais jamais permanents) des explosions ou de la velocite extreme. On aura compris que ces lois ne s’appliquent pas a notre univers mais a celui, suppose unique et homogene — transfictionnel, donc — des dessins animes americains, en particulier ceux produits depuis les annees 1940 par la Warner Brothers, ou se sont illustres des dessinateurs a l’imagination delirante comme Chuck Jones et Tex Avery. L’humour reside bien entendu dans le ton pince-sans-rire avec lequel O’Donnell traite comme parfaitement normal cet univers debride ou les enclumes tombent invariablement plus lentement que les autres objets et ou les corps subissent d’innombrables deformations avant de reprendre leur aspect initial comme si de rien n’etait.Tout cela vise evidemme","PeriodicalId":126948,"journal":{"name":"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2016-07-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"125009959","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
A l’automne 2013, lorsque le projet de ce numero de Fabula-LhT fut concu, il etait evident a mes yeux qu’y devait figurer un texte des deux poeticiens qui avaient largement contribue a faire reconnaitre en Pierre Menard notre « ami et confrere » : Gerard Genette, a qui j’empruntais cette formule pour le titre de cette livraison ; et Michel Lafon, non seulement pour son Borges ou la reecriture, sans doute le meilleur livre en francais sur l’œuvre de l’ecrivain argentin,mais aussi parce qu’il s’est fait le biographe de notre heros dans son roman Une vie de Pierre Menard1. Qui mieux que lui pouvait parler de Pierre Menard, non seulement comme d’un collegue, mais aussi comme d’un intime, pour l’avoir frequente sans relâche pendant des decennies ? Montpellierain, Michel Lafon etait meme compatriote du Nimois, et avait arpente les memes lieux :Je me rappelle que c’est de ce temps-la les annees 1970 que date ma cohabitation avec Pierre Menard, jamais interrompue depuis, plus longue et plus jubilatoire meme que ma cohabitation avec Borges, plus paisible aussi. Ce vieux Pierre, mon voisin du Midi, mon compagnon languedocien, le personnage le plus important de la litterature du vingtieme siecle, tout compte fait – avec Marcel et Edmond, bien sur2.Lorsque j’ai appris sa disparition a l’automne 2014, il m’a semble non moins evident que ce numero de Fabula-LhT consacre a Menard devait aussi etre un hommage a Michel Lafon, et comporter, a la place du texte que je n’ai pu lui demander, qu
2013年秋天,当这个号码Fabula-LhT草案concu裹话语在我的眼睛怎么了,他必须包含一个文本的两个poeticiens Pierre Menard曾经广为认识做了贡献,我们的记者同行»和«朋友:杰拉德Genette j’empruntais那个公式了,对于这个称号交货;还有米歇尔·拉丰(Michel Lafon),不仅因为他的《博尔赫斯》(Borges)或《重写》(reecriture),这无疑是关于这位阿根廷作家作品的最好的法语书,还因为他在自己的小说《皮埃尔·梅纳德的一生》(Une vie de Pierre Menard1)中为我们的英雄写了传记。有谁能比他更能把皮埃尔·梅纳德(Pierre Menard)描述为一个亲密的人,不仅是一个同事,而且是一个亲密的人,因为他几十年来一直与他交往。Nimois quimico Michel Lafon飞奔,连同胞,踱了api)地点:我记得那本里1970年代同居日期,我与皮埃尔Menard以来从未中断,甚至更长和更一步,我国与博尔赫斯同居,也更平和。这个老皮埃尔,我在南方的邻居,我在朗格多克的同伴,二十世纪文学中最重要的人物,当然还有马塞尔和爱德蒙。当我在2014年秋天得知梅纳德去世的消息时,我似乎同样清楚的是,这一期献给梅纳德的fabulla - lht也应该是对米歇尔·拉丰(Michel Lafon)的致敬,而不是我不能问他的文本,
{"title":"Une passion pour la poétique. Hommage à Michel Lafon (1954-2014)","authors":"A. Welfringer","doi":"10.58282/lht.1808","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/lht.1808","url":null,"abstract":"A l’automne 2013, lorsque le projet de ce numero de Fabula-LhT fut concu, il etait evident a mes yeux qu’y devait figurer un texte des deux poeticiens qui avaient largement contribue a faire reconnaitre en Pierre Menard notre « ami et confrere » : Gerard Genette, a qui j’empruntais cette formule pour le titre de cette livraison ; et Michel Lafon, non seulement pour son Borges ou la reecriture, sans doute le meilleur livre en francais sur l’œuvre de l’ecrivain argentin,mais aussi parce qu’il s’est fait le biographe de notre heros dans son roman Une vie de Pierre Menard1. Qui mieux que lui pouvait parler de Pierre Menard, non seulement comme d’un collegue, mais aussi comme d’un intime, pour l’avoir frequente sans relâche pendant des decennies ? Montpellierain, Michel Lafon etait meme compatriote du Nimois, et avait arpente les memes lieux :Je me rappelle que c’est de ce temps-la les annees 1970 que date ma cohabitation avec Pierre Menard, jamais interrompue depuis, plus longue et plus jubilatoire meme que ma cohabitation avec Borges, plus paisible aussi. Ce vieux Pierre, mon voisin du Midi, mon compagnon languedocien, le personnage le plus important de la litterature du vingtieme siecle, tout compte fait – avec Marcel et Edmond, bien sur2.Lorsque j’ai appris sa disparition a l’automne 2014, il m’a semble non moins evident que ce numero de Fabula-LhT consacre a Menard devait aussi etre un hommage a Michel Lafon, et comporter, a la place du texte que je n’ai pu lui demander, qu","PeriodicalId":126948,"journal":{"name":"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères","volume":"64 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2016-07-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"121382409","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Je m’appelle Daniel Siseliusi. Le lecteur jugera peut-etre que j’aurais pu ne me nommer que plus tard, et en passant – ou meme qu’une telle information est inutile. Ce n’est pas loin d’etre mon avis. Car quel role serai-je amene a jouer dans l’histoire toute litteraire que je vais conter, sinon celui, tres impersonnel, de la raison critique – et cet autre encore, tout aussi impersonnel, quoique plus mysterieux, de genie de la narrationii ?La raison critique n’a ni nom, ni âge (seuls le contestent les jeunes sceptiques inhumains, c’est-a-dire ennemis de l’homme, j’entends ceux qui, jugeant Nietzsche un peu timide a leur gout deprave, ont decrete que l’homme etait mort). Elle echappe au temps et survit aux corps, aux fletrissures seniles et a la corruption definitive, quoique ephemere comme la sante qui la precede, qui s’ensuit. De cela je suis convaincu. Mais cela n’empeche pas que la raison critique doive s’incarner, si le lecteur me permet d’user de ce mot aux allures equivoques, et qui, en l’occurrence, prend des airs paradoxaux, dans des esprits plus ou moins dignes d’elle. Le mien n’est pas le plus capable de l’accueillir ; admettons toutefois qu’a force d’honnetete intellectuelle j’aie gagne le droit de jouer le role glorieux de la critique raisonnable dans une affaire d’aussi modeste portee que celle que je vais a present exposer.Cette ouverture est bien maladroite, et sans doute m’est-elle inspiree par un demon veritablement demoniaque, par un vice vicieux comme ces ce
{"title":"Ni Cendrars, ni Kadiiski Ou Que la légendaire Légende de Novgorode n’a pas besoin d’auteur. Fiction théorique","authors":"Augustin Voegele","doi":"10.58282/lht.1805","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/lht.1805","url":null,"abstract":"Je m’appelle Daniel Siseliusi. Le lecteur jugera peut-etre que j’aurais pu ne me nommer que plus tard, et en passant – ou meme qu’une telle information est inutile. Ce n’est pas loin d’etre mon avis. Car quel role serai-je amene a jouer dans l’histoire toute litteraire que je vais conter, sinon celui, tres impersonnel, de la raison critique – et cet autre encore, tout aussi impersonnel, quoique plus mysterieux, de genie de la narrationii ?La raison critique n’a ni nom, ni âge (seuls le contestent les jeunes sceptiques inhumains, c’est-a-dire ennemis de l’homme, j’entends ceux qui, jugeant Nietzsche un peu timide a leur gout deprave, ont decrete que l’homme etait mort). Elle echappe au temps et survit aux corps, aux fletrissures seniles et a la corruption definitive, quoique ephemere comme la sante qui la precede, qui s’ensuit. De cela je suis convaincu. Mais cela n’empeche pas que la raison critique doive s’incarner, si le lecteur me permet d’user de ce mot aux allures equivoques, et qui, en l’occurrence, prend des airs paradoxaux, dans des esprits plus ou moins dignes d’elle. Le mien n’est pas le plus capable de l’accueillir ; admettons toutefois qu’a force d’honnetete intellectuelle j’aie gagne le droit de jouer le role glorieux de la critique raisonnable dans une affaire d’aussi modeste portee que celle que je vais a present exposer.Cette ouverture est bien maladroite, et sans doute m’est-elle inspiree par un demon veritablement demoniaque, par un vice vicieux comme ces ce","PeriodicalId":126948,"journal":{"name":"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères","volume":"30 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2016-07-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"123400836","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Oublier Pierre MenardIl n’est peut-etre pas inutile – pour conjurer les dieux de l’indifference ? – de placer ce propos sous la protection de quelques formules emblematiques de notre modernite.Tynianov, citant les Conversations de Goethe avec Eckermann, ecrit :Lady Macbeth dit une fois : « J’ai allaite des enfants », et plus tard on nous dit qu’elle n’a pas d’enfant ; son personnage est justifie car, pour Shakespeare, « ce qui importe, c’est la force de chacune de ses apostrophes. […] » Donc l’unite statique du personnage (comme toute unite statique dans l’œuvre litteraire) se trouve etre extremement instable ; elle depend entierement du principe de construction1.Et on peut lire dans tel article celebre de Tomachevski :Le heros n’est guere necessaire a la fable. La fable comme systeme de motifs peut entierement se passer du heros et de ses traits caracteristiques. Le heros resulte de la transformation du materiau en sujet et represente d’une part un moyen d’enchainement de motifs et d’autre part une motivation personnifiee du lien entre les motifs2.Je me proposerai alors d’interroger le Pierre Menard, auteur du Quichotte en le subordonnant tres exactement a cette regle (morale tout autant qu’heuristique) : ne considerer les personnages que comme de purs moyens, plus ou moins captieux, d’enchainer les motifs et de fasciner mon regard ; et en consequence me passer de Menard, ses collegues et ses amis pour en revenir aux motifs de la fable et a sa dynamique de construction du se
{"title":"Le pion de la Tour. Analyse rhétorique des brouillons perdus du Quichotte","authors":"C. Noille","doi":"10.58282/lht.1785","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/lht.1785","url":null,"abstract":"Oublier Pierre MenardIl n’est peut-etre pas inutile – pour conjurer les dieux de l’indifference ? – de placer ce propos sous la protection de quelques formules emblematiques de notre modernite.Tynianov, citant les Conversations de Goethe avec Eckermann, ecrit :Lady Macbeth dit une fois : « J’ai allaite des enfants », et plus tard on nous dit qu’elle n’a pas d’enfant ; son personnage est justifie car, pour Shakespeare, « ce qui importe, c’est la force de chacune de ses apostrophes. […] » Donc l’unite statique du personnage (comme toute unite statique dans l’œuvre litteraire) se trouve etre extremement instable ; elle depend entierement du principe de construction1.Et on peut lire dans tel article celebre de Tomachevski :Le heros n’est guere necessaire a la fable. La fable comme systeme de motifs peut entierement se passer du heros et de ses traits caracteristiques. Le heros resulte de la transformation du materiau en sujet et represente d’une part un moyen d’enchainement de motifs et d’autre part une motivation personnifiee du lien entre les motifs2.Je me proposerai alors d’interroger le Pierre Menard, auteur du Quichotte en le subordonnant tres exactement a cette regle (morale tout autant qu’heuristique) : ne considerer les personnages que comme de purs moyens, plus ou moins captieux, d’enchainer les motifs et de fasciner mon regard ; et en consequence me passer de Menard, ses collegues et ses amis pour en revenir aux motifs de la fable et a sa dynamique de construction du se","PeriodicalId":126948,"journal":{"name":"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères","volume":"86 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2016-07-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"124799393","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Michel Lafon a prononce le discours suivant lors de sa reception, le 5 juin 2009, du prix Valery Larbaud, decerne a Une vie de Pierre Menard par l’Association internationale des amis de Valery Larbaud : ce prix recompense chaque annee « un ecrivain ayant publie une œuvre qu’aurait aimee Larbaud, ou dont l’esprit, le sens et la pensee rejoignent celle de Larbaud ».Nous remercions Ana Lafon de nous autoriser a le reproduire ici, ainsi que Benoit Peeters, qui a le premier edite ce texte dans le volume collectif d’Hommages a Michel Lafon qu’il a reunis (Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2015, p. 56-62).Monsieur le Maire,Mesdames et Messieurs les membres du jury,Mesdames et Messieurs,Chers amis,Rien ne pouvait davantage me toucher ni m’honorer que de voir mon premier roman associe aujourd’hui au nom d’un des ecrivains francais que je cheris le plus, par le biais de ce Prix dont vous etes tous, jury, Association internationale des amis de Valery Larbaud et Ville de Vichy, les garants tres fideles, tres aimants et tres exigeants.Je me souviens que le premier livre que j’ai offert a ma femme, au temps de nos fiancailles, ce furent les Œuvres de Valery Larbaud dans la Pleiade. Elle m’avait demande de lui faire un cadeau « qui serait aussi important pour moi que pour elle ». Nous communiions dans une meme admiration – une meme affection – pour Fermina Marquez et pour Enfantines. Des mon adolescence, j’ai opte, je crois, pour cette ligne d’ecriture claire, ce « courant d’une onde pu
{"title":"« Sous le masque de Pierre… ». Discours de réception du prix Valery Larbaud","authors":"M. Lafon","doi":"10.58282/lht.1814","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/lht.1814","url":null,"abstract":"Michel Lafon a prononce le discours suivant lors de sa reception, le 5 juin 2009, du prix Valery Larbaud, decerne a Une vie de Pierre Menard par l’Association internationale des amis de Valery Larbaud : ce prix recompense chaque annee « un ecrivain ayant publie une œuvre qu’aurait aimee Larbaud, ou dont l’esprit, le sens et la pensee rejoignent celle de Larbaud ».Nous remercions Ana Lafon de nous autoriser a le reproduire ici, ainsi que Benoit Peeters, qui a le premier edite ce texte dans le volume collectif d’Hommages a Michel Lafon qu’il a reunis (Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2015, p. 56-62).Monsieur le Maire,Mesdames et Messieurs les membres du jury,Mesdames et Messieurs,Chers amis,Rien ne pouvait davantage me toucher ni m’honorer que de voir mon premier roman associe aujourd’hui au nom d’un des ecrivains francais que je cheris le plus, par le biais de ce Prix dont vous etes tous, jury, Association internationale des amis de Valery Larbaud et Ville de Vichy, les garants tres fideles, tres aimants et tres exigeants.Je me souviens que le premier livre que j’ai offert a ma femme, au temps de nos fiancailles, ce furent les Œuvres de Valery Larbaud dans la Pleiade. Elle m’avait demande de lui faire un cadeau « qui serait aussi important pour moi que pour elle ». Nous communiions dans une meme admiration – une meme affection – pour Fermina Marquez et pour Enfantines. Des mon adolescence, j’ai opte, je crois, pour cette ligne d’ecriture claire, ce « courant d’une onde pu","PeriodicalId":126948,"journal":{"name":"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères","volume":"108 25","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2016-07-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"113944888","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pour Gerard Borges.De Maurice Blanchot et Roger Caillois a Pierre Bayard, en passant par Michel Foucault, Gilles Deleuze, Antoine Compagnon, Umberto Eco, et quelques autres, nombreux sont les theoriciens de la litterature qui se sont interesses, au moins ponctuellement, a l’œuvre de Jorge Luis Borges, et plus particulierement a « Pierre Menard, auteur du Quichotte »1, apologue que chacun d’entre eux interprete selon ses moyens, ses presupposes et ses objectifs – a tel point qu’il y aurait la amplement matiere pour l’ecriture d’un Chacun son « Pierre Menard »2... Au sein de cette intimidante cohorte, un nom s’impose toutefois a l’attention : celui de Gerard Genette ; d’une part en raison de la remarquable frequence des references a l’auteur de Fictions au sein de ses divers ecrits, d’autre part pour cause de fascination clairement avouee et revendiquee. Peut-etre se souvient-on, en effet, au detour d’un paragraphe de « Du texte a l’œuvre », de cette confidence autobiobibliographique :J’ai toujours le souvenir de cette matinee du printemps 1959 ou, « decouverte » somme toute tardive, j’achetai dans une librairie du Quartier Latin Fictions et Enquetes, et commencai aussitot de les lire pour ainsi dire ensemble, en oubliant de dejeuner, avec un « transport » analogue, toutes choses egales d’ailleurs, a celui de Malebranche decouvrant le Traite de l’homme de Descartes […]3.Or, le moins qu’on puisse dire est que cet enthousiasme, dont l’aveu reste somme toute rare chez un auteur pe
{"title":"« Jorge Luis Genette»","authors":"F. Wagner","doi":"10.58282/lht.1775","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/lht.1775","url":null,"abstract":"Pour Gerard Borges.De Maurice Blanchot et Roger Caillois a Pierre Bayard, en passant par Michel Foucault, Gilles Deleuze, Antoine Compagnon, Umberto Eco, et quelques autres, nombreux sont les theoriciens de la litterature qui se sont interesses, au moins ponctuellement, a l’œuvre de Jorge Luis Borges, et plus particulierement a « Pierre Menard, auteur du Quichotte »1, apologue que chacun d’entre eux interprete selon ses moyens, ses presupposes et ses objectifs – a tel point qu’il y aurait la amplement matiere pour l’ecriture d’un Chacun son « Pierre Menard »2... Au sein de cette intimidante cohorte, un nom s’impose toutefois a l’attention : celui de Gerard Genette ; d’une part en raison de la remarquable frequence des references a l’auteur de Fictions au sein de ses divers ecrits, d’autre part pour cause de fascination clairement avouee et revendiquee. Peut-etre se souvient-on, en effet, au detour d’un paragraphe de « Du texte a l’œuvre », de cette confidence autobiobibliographique :J’ai toujours le souvenir de cette matinee du printemps 1959 ou, « decouverte » somme toute tardive, j’achetai dans une librairie du Quartier Latin Fictions et Enquetes, et commencai aussitot de les lire pour ainsi dire ensemble, en oubliant de dejeuner, avec un « transport » analogue, toutes choses egales d’ailleurs, a celui de Malebranche decouvrant le Traite de l’homme de Descartes […]3.Or, le moins qu’on puisse dire est que cet enthousiasme, dont l’aveu reste somme toute rare chez un auteur pe","PeriodicalId":126948,"journal":{"name":"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères","volume":"42 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2016-07-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"129158869","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}