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Abstract
Abstract:Le présent essai voudrait mettre en lumière les modalités de déliquescence de l'état africain chez Jeanne Mbella Ngom. Son roman Seule contre tous raconte les déboires d'une jeune veuve méprisée par sa belle-famille et stigmatisée par la société. Plus intéressant, il lui est impossible d'accéder à la pension de son mari décédé, ce qui les isole, elle et ses enfants, dans une précarité permanente. A partir de ces faits apparemment anodins et qui relèvent, dirait-on, de l'ordinaire de la vie, il est en effet question avec Seule contre tous d'une autopsie de l'État postcolonial en Afrique, un État qui s'organise et déploie des dispositifs iniques visant à se désengager de sa responsabilité première, la garantie du bien-être des citoyens. Au moyen d'une analyse centrée sur les manières dont l'État en postcolonie organise la disqualification des classes précaires, la figure de la veuve dans le roman de Mbella Ngom n'est au fond qu'une synecdoque du citoyen postcolonial contemporain. Finalement, cette étude montrera que par le détour d'une histoire a priori banale, Mbella Ngom renouvelle le roman de femmes au Cameroun en redécouvrant l'ordinaire comme moyen de remettre en évidence le lien qu'entretiennent littérature et politique en Afrique.