{"title":"« Corrupt Machine »","authors":"Jean-Paul Fourmentraux","doi":"10.4000/tc.12371","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Ce texte propose de decrire et d’analyser des pratiques artistiques qui font emerger une approche subversive des technologies. Il s’agit de rendre compte de gestes doublement inscrits dans l’histoire de l’art (contre-cultures) et des « technocritiques », au cœur desquels la machine numerique devient une matiere a alterer et a detourner afin de mieux en saisir les (dys)fonctionnements. C’est par consequent du cote de leur inefficacite, de leur defaillance, de leur debordement que nous interrogeons ici les machines afin d’identifier les formes d’une possible esthetique de la panne : ce qui implique d’etre attentif a leurs desequilibres, machinations, etats paranoiaques.L’examen de ces pratiques artistiques contemporaines permet de raviver differentes tactiques ou ruses bien connues de l’anthropologie : le bricolage (basse definition, bug, glitch, datamosh), le braconnage (intrusion, pillage, reemploi, detournement), le sabotage (profanation, contre emploi, virus, casse). Nous montrons comment (de)jouer la panne et « faire œuvre » recouvrent ici des enjeux sociaux et politiques autant qu’esthetiques : autonomie, independance, reflexivite critique, reappropriation des cultures materielles, contre l’obsolescence et contre l’opacite des systemes.","PeriodicalId":448113,"journal":{"name":"Techniques and Culture","volume":"37 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-11-25","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Techniques and Culture","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/tc.12371","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Ce texte propose de decrire et d’analyser des pratiques artistiques qui font emerger une approche subversive des technologies. Il s’agit de rendre compte de gestes doublement inscrits dans l’histoire de l’art (contre-cultures) et des « technocritiques », au cœur desquels la machine numerique devient une matiere a alterer et a detourner afin de mieux en saisir les (dys)fonctionnements. C’est par consequent du cote de leur inefficacite, de leur defaillance, de leur debordement que nous interrogeons ici les machines afin d’identifier les formes d’une possible esthetique de la panne : ce qui implique d’etre attentif a leurs desequilibres, machinations, etats paranoiaques.L’examen de ces pratiques artistiques contemporaines permet de raviver differentes tactiques ou ruses bien connues de l’anthropologie : le bricolage (basse definition, bug, glitch, datamosh), le braconnage (intrusion, pillage, reemploi, detournement), le sabotage (profanation, contre emploi, virus, casse). Nous montrons comment (de)jouer la panne et « faire œuvre » recouvrent ici des enjeux sociaux et politiques autant qu’esthetiques : autonomie, independance, reflexivite critique, reappropriation des cultures materielles, contre l’obsolescence et contre l’opacite des systemes.