{"title":"La femme et le droit au plaisir","authors":"Inès Lounda Kihindou","doi":"10.1353/WFS.2020.0046","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Abstract:Depuis ses origines, la tradition littéraire véhicule une image de la femme responsable des plus grandes tragédies, et ces tragédies surviennent notamment parce qu'elle n'aura pas su réfréner ses désirs. En opposant Hélène à Pénélope, Homère a fixé la manière dont la femme doit gérer ses désirs, pour ne pas dire son corps. Aussitôt qu'elle cède à la tentation des plaisirs extra-conjugaux, la femme cause la ruine de la société, alors que la fidélité conjugale constitue pour elle et pour toute la société une source d'équilibre et de paix. Ainsi, le plaisir, naturel chez l'homme, est prohibé chez la femme. Son plaisir à elle doit se limiter à celui d'accomplir la volonté de son père ou de son mari, même si celle-ci va à l'encontre de la sienne. Cet essai montre comment les écrivaines congolaises déconstruisent cette image de la femme indigne dès qu'elle écoute son corps pour légitimer au contraire ses désirs, pour les sortir du cadre de la culpabilité. L'étude prend appui sur quatre oeuvres: les romans Nika l'Africaine d'Aurore Costa, Homme et femme Dieu les créa de Marie-Louise Abia, L'Or des femmes de Mambou Aimée Gnali, ainsi que la nouvelle « L'Ekôbà et le fruit de la liberté », tirée du recueil Makandal dans mon sang d'Alfoncine Nyélénga Bouya. Cette étude se veut également une introduction à la littérature congolaise.","PeriodicalId":391338,"journal":{"name":"Women in French Studies","volume":"152 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2021-02-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Women in French Studies","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1353/WFS.2020.0046","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Abstract:Depuis ses origines, la tradition littéraire véhicule une image de la femme responsable des plus grandes tragédies, et ces tragédies surviennent notamment parce qu'elle n'aura pas su réfréner ses désirs. En opposant Hélène à Pénélope, Homère a fixé la manière dont la femme doit gérer ses désirs, pour ne pas dire son corps. Aussitôt qu'elle cède à la tentation des plaisirs extra-conjugaux, la femme cause la ruine de la société, alors que la fidélité conjugale constitue pour elle et pour toute la société une source d'équilibre et de paix. Ainsi, le plaisir, naturel chez l'homme, est prohibé chez la femme. Son plaisir à elle doit se limiter à celui d'accomplir la volonté de son père ou de son mari, même si celle-ci va à l'encontre de la sienne. Cet essai montre comment les écrivaines congolaises déconstruisent cette image de la femme indigne dès qu'elle écoute son corps pour légitimer au contraire ses désirs, pour les sortir du cadre de la culpabilité. L'étude prend appui sur quatre oeuvres: les romans Nika l'Africaine d'Aurore Costa, Homme et femme Dieu les créa de Marie-Louise Abia, L'Or des femmes de Mambou Aimée Gnali, ainsi que la nouvelle « L'Ekôbà et le fruit de la liberté », tirée du recueil Makandal dans mon sang d'Alfoncine Nyélénga Bouya. Cette étude se veut également une introduction à la littérature congolaise.