{"title":"Résister en situation autoritaire : le cas des collectifs militants d’après-Gezi à Istanbul (2013-2018)","authors":"Agathe Fautras","doi":"10.4000/cdg.4916","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"En partant de l’exemple du mouvement de contestation du « parc de Gezi » en Turquie (2013), cet article vise a etudier les formes de continuation d’un mouvement social apres sa repression, et leur maintien dans un environnement politique hostile. En effet, a Istanbul, apres avoir ete expulse·e·s des espaces publics qu’ils occupaient, les manifestant·e·s se sont disperse·e·s dans les quartiers et ont ensuite cree des « collectifs » antihierarchiques, militant sur des questions urbaines et sociales, prolongeant ainsi certaines revendications et modes organisationnels developpes lors du mouvement. Par une entree geographique, il s’agit ici d’analyser la dimension spatiale des strategies d’action des militant·e·s dans une situation autoritaire. Les militant·e·s observent un espace public faconne par des discours et des legislations issus d’un projet socio-politique dominant a dimension ideologique. Ils cherchent alors d’une part a produire des contre-discours dans l’espace public pour revendiquer un droit a la parole et tenter d’influencer le discours politique, meme si leur perimetre d’action demeure limite du fait de la situation autoritaire. D’autre part, ils creent des contre-espaces publics, dans lesquels ils peuvent eviter la repression, mais aussi se retrouver, s’organiser, approfondir leurs reflexions politiques et proposer des relations sociales, economiques et politiques alternatives, tout en maintenant un reseau qui pourra etre mobilise dans un environnement politique plus propice.","PeriodicalId":432915,"journal":{"name":"Carnets de géographes","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-09-03","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Carnets de géographes","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/cdg.4916","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
En partant de l’exemple du mouvement de contestation du « parc de Gezi » en Turquie (2013), cet article vise a etudier les formes de continuation d’un mouvement social apres sa repression, et leur maintien dans un environnement politique hostile. En effet, a Istanbul, apres avoir ete expulse·e·s des espaces publics qu’ils occupaient, les manifestant·e·s se sont disperse·e·s dans les quartiers et ont ensuite cree des « collectifs » antihierarchiques, militant sur des questions urbaines et sociales, prolongeant ainsi certaines revendications et modes organisationnels developpes lors du mouvement. Par une entree geographique, il s’agit ici d’analyser la dimension spatiale des strategies d’action des militant·e·s dans une situation autoritaire. Les militant·e·s observent un espace public faconne par des discours et des legislations issus d’un projet socio-politique dominant a dimension ideologique. Ils cherchent alors d’une part a produire des contre-discours dans l’espace public pour revendiquer un droit a la parole et tenter d’influencer le discours politique, meme si leur perimetre d’action demeure limite du fait de la situation autoritaire. D’autre part, ils creent des contre-espaces publics, dans lesquels ils peuvent eviter la repression, mais aussi se retrouver, s’organiser, approfondir leurs reflexions politiques et proposer des relations sociales, economiques et politiques alternatives, tout en maintenant un reseau qui pourra etre mobilise dans un environnement politique plus propice.