Andrea Mulliri , Michael Joubert , Marie-Astrid Piquet , Arnaud Alves , Benoît Dupont
{"title":"Séquelles fonctionnelles après résection pancréatique carcinologique. Un sujet d’actualité pour les patients et les praticiens","authors":"Andrea Mulliri , Michael Joubert , Marie-Astrid Piquet , Arnaud Alves , Benoît Dupont","doi":"10.1016/j.jchirv.2023.06.007","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>La standardisation des techniques chirurgicales, l’optimisation de la prise en charge multidisciplinaire périopératoire et l’organisation du système de soins spécialisés ont permis d’améliorer significativement la morbi-mortalité de la chirurgie pancréatique pour cancer. Dès lors, l’identification et le traitement des séquelles fonctionnelles et nutritionnelles postopératoires sont devenus des enjeux majeurs chez les patients opérés du pancréas. Cette mise au point aborde les séquelles fonctionnelles de la chirurgie pancréatique pour cancer et lésions pré-cancéreuses (la pancréatite chronique étant exclue). Elle a pour but de préciser la prévalence et la sévérité des séquelles en fonction du type de résection pancréatique et de documenter, le cas échéant, leur prise en charge thérapeutique. À côté de l’insuffisance pancréatique exocrine (IPEx) observée à un an de la chirurgie chez près d’un patient sur 3, et endocrine (IPEn) présente chez un patient sur 5 après DPC et un patient sur 3 après SPG, des séquelles fonctionnelles digestives peuvent apparaître, comme le retard de la vidange gastrique (RVG) qui touche 10 à 45 % des patients après DPC et près de 8 % après SPG. Au-delà des séquelles fonctionnelles, la chirurgie pancréatique peut induire des carences nutritionnelles et vitaminiques secondaires à une carence d’apport, à l’IPEx et, pour certaines vitamines, à la disparition du site d’absorption duodénal. En plus du traitement de l’IPEx, la prise en charge nutritionnelle repose sur un régime fractionné hypercalorique, hyperprotéiné, normolipidique, associé à une supplémentation vitaminique adaptée au monitorage des carences. Une meilleure connaissance des conséquences fonctionnelles de la chirurgie pancréatique pour cancer permet d’améliorer la prise en charge globale des patients.</p></div><div><p>The morbidity and mortality of pancreatic cancer surgery has seen substantial improvement due to the standardization of surgical techniques, the optimization of peri-operative multidisciplinary management and the organization of specialized care systems. The identification and treatment of postoperative functional and nutritional sequelae have thereby become major issues in patients who undergo pancreatic surgery. This review addresses the functional sequelae of pancreatic resection for cancerous and pre-cancerous lesions (excluding chronic pancreatitis). Its aim is to specify the prevalence and severity of sequelae according to the type of pancreatic resection and to document, where appropriate, the therapeutic management. Exocrine pancreatic insufficiency (ExPI) is observed in nearly one out of three patients at one year after surgery, and endocrine pancreatic insufficiency (EnPI) is present in one out of five patients after pancreatoduodenectomy (PD) and one out of three patients after distal pancreatectomy (DP). In addition, digestive functional disorders may appear, such as delayed gastric emptying (DGE) which affects 10 to 45% of patients after PD and nearly 8% after DP. Beyond these functional sequelae, pancreatic surgery can also induce nutritional and vitamin deficiencies secondary to a lack of uptake for certain vitamins or to the loss of absorption site in the duodenum. In addition to the treatment of ExPI with oral pancreatic enzymes, nutritional management is based on a high-calorie, high-protein diet with normal lipid intake in frequent small feedings, combined with vitamin supplementation adapted to monitored deficiencies. Better knowledge of the functional consequences of pancreatic cancer surgery can improve the overall management of patients.</p></div>","PeriodicalId":73567,"journal":{"name":"Journal de chirurgie viscerale","volume":"160 6","pages":"Pages 470-486"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-10-03","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Journal de chirurgie viscerale","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1878786X23001845","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
La standardisation des techniques chirurgicales, l’optimisation de la prise en charge multidisciplinaire périopératoire et l’organisation du système de soins spécialisés ont permis d’améliorer significativement la morbi-mortalité de la chirurgie pancréatique pour cancer. Dès lors, l’identification et le traitement des séquelles fonctionnelles et nutritionnelles postopératoires sont devenus des enjeux majeurs chez les patients opérés du pancréas. Cette mise au point aborde les séquelles fonctionnelles de la chirurgie pancréatique pour cancer et lésions pré-cancéreuses (la pancréatite chronique étant exclue). Elle a pour but de préciser la prévalence et la sévérité des séquelles en fonction du type de résection pancréatique et de documenter, le cas échéant, leur prise en charge thérapeutique. À côté de l’insuffisance pancréatique exocrine (IPEx) observée à un an de la chirurgie chez près d’un patient sur 3, et endocrine (IPEn) présente chez un patient sur 5 après DPC et un patient sur 3 après SPG, des séquelles fonctionnelles digestives peuvent apparaître, comme le retard de la vidange gastrique (RVG) qui touche 10 à 45 % des patients après DPC et près de 8 % après SPG. Au-delà des séquelles fonctionnelles, la chirurgie pancréatique peut induire des carences nutritionnelles et vitaminiques secondaires à une carence d’apport, à l’IPEx et, pour certaines vitamines, à la disparition du site d’absorption duodénal. En plus du traitement de l’IPEx, la prise en charge nutritionnelle repose sur un régime fractionné hypercalorique, hyperprotéiné, normolipidique, associé à une supplémentation vitaminique adaptée au monitorage des carences. Une meilleure connaissance des conséquences fonctionnelles de la chirurgie pancréatique pour cancer permet d’améliorer la prise en charge globale des patients.
The morbidity and mortality of pancreatic cancer surgery has seen substantial improvement due to the standardization of surgical techniques, the optimization of peri-operative multidisciplinary management and the organization of specialized care systems. The identification and treatment of postoperative functional and nutritional sequelae have thereby become major issues in patients who undergo pancreatic surgery. This review addresses the functional sequelae of pancreatic resection for cancerous and pre-cancerous lesions (excluding chronic pancreatitis). Its aim is to specify the prevalence and severity of sequelae according to the type of pancreatic resection and to document, where appropriate, the therapeutic management. Exocrine pancreatic insufficiency (ExPI) is observed in nearly one out of three patients at one year after surgery, and endocrine pancreatic insufficiency (EnPI) is present in one out of five patients after pancreatoduodenectomy (PD) and one out of three patients after distal pancreatectomy (DP). In addition, digestive functional disorders may appear, such as delayed gastric emptying (DGE) which affects 10 to 45% of patients after PD and nearly 8% after DP. Beyond these functional sequelae, pancreatic surgery can also induce nutritional and vitamin deficiencies secondary to a lack of uptake for certain vitamins or to the loss of absorption site in the duodenum. In addition to the treatment of ExPI with oral pancreatic enzymes, nutritional management is based on a high-calorie, high-protein diet with normal lipid intake in frequent small feedings, combined with vitamin supplementation adapted to monitored deficiencies. Better knowledge of the functional consequences of pancreatic cancer surgery can improve the overall management of patients.