{"title":"Je pars by Diary Sow (review)","authors":"","doi":"10.1353/wfs.2023.a909501","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Reviewed by: Je pars by Diary Sow Abubakar Adamu Danjuma Sow, Diary. Je pars. Robert Laffont, 2021. Pp. 208. ISBN 978-2-221-25785-2. 16€ (papier). ISBN 978-2-221-25786-9. 13,99€ (eBook). Diary Sow est une jeune écrivaine sénégalaise. Elle est née à Mbour le 17 septembre 2000. Ayant fait de brillantes études au Sénégal où elle fut déclarée deux fois meilleure élève en 2018 et 2019, cette icône nationale obtient une bourse qui lui permet de partir étudier en France. Inscrite en classe préparatoire scientifique au Lycée Louis-Le-Grand à Paris, Diary Sow disparaît le 4 janvier 2021 avant de réapparaître quelques jours après. Certains la critiquent, d'autres cherchent, eux, à comprendre pourquoi une aussi brillante étudiante a disparu. Est-ce pour se faire voir ? Est-ce pour prendre une pause ? Quoiqu'il en soit, Diary Sow publie un roman qu'elle intitule Je pars dans lequel elle donne la parole à un [End Page 174] personnage fictif dénommé Coura. Je pars est un roman de protestation aux intrigues romancées dans lequel Diary Sow raconte le récit de Coura, jeune lycéenne sénégalaise qui, partie de son studio parisien, va tous azimuts à la recherche du destin. Et ce destin qui est le sien, c'est le reflet de son identité qui finit par la rattraper. A-t-elle pu s'en échapper ? Dans un style original et plein d'humour au langage inventé, la poéticité de l'écriture de Diary Sow invite le lecteur à savourer ce roman sans modération. Je pars cherche à consolider le lien entre tradition orale et colonisation de l'espace dans la littérature africaine au féminin. Il comprend trois parties ayant chacune une structure particulière. Dans la première partie, Coura fait un rêve qui lui paraît étrange, étrange parce qu'elle portait en elle une grossesse. Par conséquent, elle mettra au monde un bébé hors du commun : « Sa peau, lisse et brune, était devenue magique… Et ses yeux… On eût dit deux prières précieuses, d'un magnétisme rare » (11). Dans cette partie du roman, Sow se contente de montrer que Coura souffre dans son for intérieur sans que nul n'en sache quelque chose. À un moment donné, Coura, Adam et Mansour se retrouvent chez Larissa qui célèbre son anniversaire. Dans cette atmosphère festive, Coura n'était pas à l'aise, rien ne semble lui sourire, l'on eût dit qu'elle en veut à tout le monde, surtout à Adam qui l'a irritée quand il a dit : « – Je t'aime, tu es ma meilleure amie, ma confidente. Si belle, si généreuse. Mais vois-tu, notre amitié a toujours été un peu ambiguë. Et j'ai laissé faire, par lâcheté ou peut-être par peur de te perdre » (37). Sur ce, Coura, qui avait toujours exprimé le désir de partir, s'est résolue de se livrer à la disparition volontaire car, dit-elle, « J'ai enfin compris : je n'avais jamais choisi pour moi, mais pour mon père. Toujours en quête de son approbation, je voulais l'impressionner, attirer son attention. J'étais son produit » (51). Ici, l'auteure cherche à attirer l'attention du lecteur sur les problématiques de la santé mentale et du management du stress en milieu estudiantin. Il va sans dire que Coura est stressée, voilà pourquoi elle change de lieu. Pour Coura, partir hors de Paris, de la France, serait une façon d'user de sa liberté. Dans la deuxième partie, l'enquête est lancée à Paris pour retrouver Coura qui est déjà à Amsterdam. Son ami, Adam, a été plusieurs fois auditionné par la police qui le suspecte d'être en connivence avec Coura, laquelle « est à peine plus ouverte avec lui qu'avec le reste du monde » (62). Tout comme Monsieur et Madame Gaye, les parents de Coura, chacun fait de son mieux pour que la disparue soit réunie avec les siens mais en vain. Dans cette partie du roman...","PeriodicalId":391338,"journal":{"name":"Women in French Studies","volume":"23 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Women in French Studies","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1353/wfs.2023.a909501","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Reviewed by: Je pars by Diary Sow Abubakar Adamu Danjuma Sow, Diary. Je pars. Robert Laffont, 2021. Pp. 208. ISBN 978-2-221-25785-2. 16€ (papier). ISBN 978-2-221-25786-9. 13,99€ (eBook). Diary Sow est une jeune écrivaine sénégalaise. Elle est née à Mbour le 17 septembre 2000. Ayant fait de brillantes études au Sénégal où elle fut déclarée deux fois meilleure élève en 2018 et 2019, cette icône nationale obtient une bourse qui lui permet de partir étudier en France. Inscrite en classe préparatoire scientifique au Lycée Louis-Le-Grand à Paris, Diary Sow disparaît le 4 janvier 2021 avant de réapparaître quelques jours après. Certains la critiquent, d'autres cherchent, eux, à comprendre pourquoi une aussi brillante étudiante a disparu. Est-ce pour se faire voir ? Est-ce pour prendre une pause ? Quoiqu'il en soit, Diary Sow publie un roman qu'elle intitule Je pars dans lequel elle donne la parole à un [End Page 174] personnage fictif dénommé Coura. Je pars est un roman de protestation aux intrigues romancées dans lequel Diary Sow raconte le récit de Coura, jeune lycéenne sénégalaise qui, partie de son studio parisien, va tous azimuts à la recherche du destin. Et ce destin qui est le sien, c'est le reflet de son identité qui finit par la rattraper. A-t-elle pu s'en échapper ? Dans un style original et plein d'humour au langage inventé, la poéticité de l'écriture de Diary Sow invite le lecteur à savourer ce roman sans modération. Je pars cherche à consolider le lien entre tradition orale et colonisation de l'espace dans la littérature africaine au féminin. Il comprend trois parties ayant chacune une structure particulière. Dans la première partie, Coura fait un rêve qui lui paraît étrange, étrange parce qu'elle portait en elle une grossesse. Par conséquent, elle mettra au monde un bébé hors du commun : « Sa peau, lisse et brune, était devenue magique… Et ses yeux… On eût dit deux prières précieuses, d'un magnétisme rare » (11). Dans cette partie du roman, Sow se contente de montrer que Coura souffre dans son for intérieur sans que nul n'en sache quelque chose. À un moment donné, Coura, Adam et Mansour se retrouvent chez Larissa qui célèbre son anniversaire. Dans cette atmosphère festive, Coura n'était pas à l'aise, rien ne semble lui sourire, l'on eût dit qu'elle en veut à tout le monde, surtout à Adam qui l'a irritée quand il a dit : « – Je t'aime, tu es ma meilleure amie, ma confidente. Si belle, si généreuse. Mais vois-tu, notre amitié a toujours été un peu ambiguë. Et j'ai laissé faire, par lâcheté ou peut-être par peur de te perdre » (37). Sur ce, Coura, qui avait toujours exprimé le désir de partir, s'est résolue de se livrer à la disparition volontaire car, dit-elle, « J'ai enfin compris : je n'avais jamais choisi pour moi, mais pour mon père. Toujours en quête de son approbation, je voulais l'impressionner, attirer son attention. J'étais son produit » (51). Ici, l'auteure cherche à attirer l'attention du lecteur sur les problématiques de la santé mentale et du management du stress en milieu estudiantin. Il va sans dire que Coura est stressée, voilà pourquoi elle change de lieu. Pour Coura, partir hors de Paris, de la France, serait une façon d'user de sa liberté. Dans la deuxième partie, l'enquête est lancée à Paris pour retrouver Coura qui est déjà à Amsterdam. Son ami, Adam, a été plusieurs fois auditionné par la police qui le suspecte d'être en connivence avec Coura, laquelle « est à peine plus ouverte avec lui qu'avec le reste du monde » (62). Tout comme Monsieur et Madame Gaye, les parents de Coura, chacun fait de son mieux pour que la disparue soit réunie avec les siens mais en vain. Dans cette partie du roman...