{"title":"Quand les circassiennes se réapproprient. Le pouvoir de leur corps par le théâtre","authors":"Marie-Eve Skelling Desmeules","doi":"10.46522/ct.2023.s1.10","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"\"Les écoles de formation professionnelle en arts du cirque invitent les étudiant.es à suivre une multitude de cours liés à la préparation physique, à différentes spécialisations disciplinaires, à des projets de création dirigée, de même qu’à des domaines artistiques complémentaires tel que le théâtre. Cet article porte spécifiquement sur la manière dont les cours de jeu offerts dans deux écoles professionnelles de cirque incitent les circassien.nes à se réapproprier le pouvoir de leur corps scénique. Constamment appelé.es à se surpasser physiquement et à mettre en scène un corps « extraordinaire », les étudiant.es qui amorcent des cours de théâtre sont amené.es à explorer le potentiel du corps « ordinaire » dans toute sa fragilité et son authenticité. Les cours en théâtre leur font rapidement réaliser que « performer » ne signifie pas « impressionner » par un exploit physique et que le pouvoir d’un corps scénique ne se limite pas aux capacités physiques permettant d’accomplir des prouesses risquées. Dans le cadre d’une recherche visant à mieux comprendre les expériences de formation professionnelle en arts du cirque, une attention particulière a été portée sur ce contexte de cours afin de faire la lumière sur les enjeux et les défis associés aux expériences d’apprentissage qui y sont liées et qui invitent repenser le pouvoir du corps dans les arts du spectacle. Appuyée sur le concept d’expérience, cette recherche qualitative interprétative s’est déroulée dans deux des plus grandes écoles de cirque à travers le monde (Centre national des arts du cirque, France ; École nationale de cirque de Montréal, Canada) et a profité de la participation de 54 étudiant.es et de 3 enseignant.es de théâtre. Ayant pour principales stratégies de collecte de données l’observation participante, l’entrevue individuelle et le groupe de discussion, elle permet de tisser des liens entre les expériences vécues par les étudiant.es au sein de différents contextes de cours qui les sensibilisent à ce qu’ils/elles peuvent dégager et produire sur scène non pas en tant qu’acrobates, mais en tant qu’artistes. \"","PeriodicalId":475910,"journal":{"name":"Cercetări teatrale","volume":"52 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Cercetări teatrale","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.46522/ct.2023.s1.10","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
"Les écoles de formation professionnelle en arts du cirque invitent les étudiant.es à suivre une multitude de cours liés à la préparation physique, à différentes spécialisations disciplinaires, à des projets de création dirigée, de même qu’à des domaines artistiques complémentaires tel que le théâtre. Cet article porte spécifiquement sur la manière dont les cours de jeu offerts dans deux écoles professionnelles de cirque incitent les circassien.nes à se réapproprier le pouvoir de leur corps scénique. Constamment appelé.es à se surpasser physiquement et à mettre en scène un corps « extraordinaire », les étudiant.es qui amorcent des cours de théâtre sont amené.es à explorer le potentiel du corps « ordinaire » dans toute sa fragilité et son authenticité. Les cours en théâtre leur font rapidement réaliser que « performer » ne signifie pas « impressionner » par un exploit physique et que le pouvoir d’un corps scénique ne se limite pas aux capacités physiques permettant d’accomplir des prouesses risquées. Dans le cadre d’une recherche visant à mieux comprendre les expériences de formation professionnelle en arts du cirque, une attention particulière a été portée sur ce contexte de cours afin de faire la lumière sur les enjeux et les défis associés aux expériences d’apprentissage qui y sont liées et qui invitent repenser le pouvoir du corps dans les arts du spectacle. Appuyée sur le concept d’expérience, cette recherche qualitative interprétative s’est déroulée dans deux des plus grandes écoles de cirque à travers le monde (Centre national des arts du cirque, France ; École nationale de cirque de Montréal, Canada) et a profité de la participation de 54 étudiant.es et de 3 enseignant.es de théâtre. Ayant pour principales stratégies de collecte de données l’observation participante, l’entrevue individuelle et le groupe de discussion, elle permet de tisser des liens entre les expériences vécues par les étudiant.es au sein de différents contextes de cours qui les sensibilisent à ce qu’ils/elles peuvent dégager et produire sur scène non pas en tant qu’acrobates, mais en tant qu’artistes. "