{"title":"Ce qu’il est donné de voir. Une hiérarchie de la vision définie par les peintures orientales de Notre‑Dame‑la‑Grande de Poitiers.","authors":"Élise Vernerey","doi":"10.4000/questes.6779","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"1 Les recherches des deux dernières décennies en témoignent : la notion de visibilité est au cœur de l’étude de l’image médiévale 1 . Le principe de visibilité implique la question, centrale, de la réception des images par l’homme. Il met l’accent sur l’expérience du voir, un vécu tant sensoriel que mental. La prise en considération de l’accueil fait aux images par l’homme permet de soulever une interrogation : quelle a pu être la portée discursive et réflexive assignée aux images par leur créateur ou, formulé différemment, de quelle manière l’image, véhiculant un concept, est-elle le signe matériel d’un dialogue entre le concepteur et celui qui en reçoit, a posteriori , les effets ? Si, de fait, la production d’une image est en soi une performance, l’image est en elle-même le support d’un propos continuellement efficace 2 . Encore que l’image ne requière pas nécessairement un regardeur pour faire sens, elle s’adresse, en premier lieu, à celui qui la contemple ; en tant qu’ agent d’un discours, elle procède d’une intention et sous-tend bien souvent la présence d’un allocutaire 3 . Dès lors, le créateur d’une représentation prend certainement en compte les modalités de son accueil ultérieur, voire l’action qu’elle aura sur l’homme – on parlera alors d’« acte d’image » –, et cela dès sa conception. L’emplacement attribué à l’image, au sein du monument, est, à ce titre, déterminant. Elle trouve place dans un locus","PeriodicalId":20832,"journal":{"name":"Questes","volume":"41 11","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Questes","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/questes.6779","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
1 Les recherches des deux dernières décennies en témoignent : la notion de visibilité est au cœur de l’étude de l’image médiévale 1 . Le principe de visibilité implique la question, centrale, de la réception des images par l’homme. Il met l’accent sur l’expérience du voir, un vécu tant sensoriel que mental. La prise en considération de l’accueil fait aux images par l’homme permet de soulever une interrogation : quelle a pu être la portée discursive et réflexive assignée aux images par leur créateur ou, formulé différemment, de quelle manière l’image, véhiculant un concept, est-elle le signe matériel d’un dialogue entre le concepteur et celui qui en reçoit, a posteriori , les effets ? Si, de fait, la production d’une image est en soi une performance, l’image est en elle-même le support d’un propos continuellement efficace 2 . Encore que l’image ne requière pas nécessairement un regardeur pour faire sens, elle s’adresse, en premier lieu, à celui qui la contemple ; en tant qu’ agent d’un discours, elle procède d’une intention et sous-tend bien souvent la présence d’un allocutaire 3 . Dès lors, le créateur d’une représentation prend certainement en compte les modalités de son accueil ultérieur, voire l’action qu’elle aura sur l’homme – on parlera alors d’« acte d’image » –, et cela dès sa conception. L’emplacement attribué à l’image, au sein du monument, est, à ce titre, déterminant. Elle trouve place dans un locus