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Abstract
Le lien entre les performances réelles des pouvoirs publics et les perceptions des citoyens concernant ces performances est controversé. Toutefois, compte tenu de la prévalence du biais de négativité, le lien entre les mauvaises performances et les perceptions des citoyens pourrait sembler solide. Pour explorer ce lien théoriquement non confirmé, cette étude utilise une quasi-expérience qui compare une ville japonaise en crise budgétaire, impliquant des augmentations d’impôts et des réductions de services, à un village de contrôle qui ne connaît pas de crise budgétaire. En utilisant une analyse des doubles différences avec un pré-test rétrospectif minutieux, on observe des effets négatifs de la crise budgétaire sur la perception du processus par les citoyens, alors que l’on n’observe aucun effet sur la satisfaction du service par les citoyens et la confiance dans le maire, le conseil et les administrateurs. L’étude révèle en outre des associations positives entre les perceptions des performances chez les citoyens et l’engagement civique. Nous analysons ces résultats afin d’identifier les conditions limites dans lesquelles un lien entre mauvaises performances et perception négative est susceptible d’apparaître. Remarques à l’intention des praticiens Cet article illustre comment les processus de coordination au sein des organisations publiques dépendent du contexte et du comportement des « agents de changement » en charge de ces processus. Dans des contextes peu propices au changement (comme les structures en silo et caractérisé par la présence d’acteurs ayant un pouvoir de veto), la mise en place d’agents de changement agiles et autonomes est essentielle. Lorsque des acteurs ayant un pouvoir de veto peuvent s’opposer à des changements structurels, l’article suggère de mettre en place des processus de coordination basés sur une logique de réseau qui induisent des évolutions graduelles afin d’aboutir à des changements transformateurs.