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Abstract
La mission PATSTEC a dû asseoir sa légitimité parmi une série de propos ou de projets antérieurs, institutionnels ou bien établis, susceptibles ou non d’accompagner plus ou moins commodément ou pertinemment son dessein. Une histoire scientifique et technicienne, attachée à décrire le fonctionnement des instruments, à expliciter leurs inventions et leurs usages, entendait alimenter une histoire générale de la culture matérielle de la science. La perspective privilégiée par les amateurs et collectionneurs, entrepreneurs de patrimoine à l’occasion, regroupés le plus souvent en associations ad hoc, pouvait être différente, qui entreprend de considérer parfois avec admiration ou nostalgie les instruments notoires ou les séries d’équipements de tel lieu, ou de tel laboratoire. Ici les souvenirs et les préférences, de générations ou d’individus, voire la notion de goût pour certains objets, ou pour certaines formes de démonstrations, peuvent se faire jour, alimentant le cas échéant une conservation plus ou moins raisonnée. Mais il existe aussi une tradition des iconographies documentaires encyclopédiques, qui requiert l’existence, fût-elle embryonnaire, de dépôts d’objets, et sélectionne des spécimens. Reste la problématique des lieux de mémoires savants, à laquelle la mission pouvait aussi se rattacher, en illustrant les personnalités associées à tel artefact, tout en satisfaisant à une logique de représentativité nationale. Si PATSTEC participe pleinement des difficultés de la patrimonialisation de notre contemporain à travers de telles interrogations sur ses pratiques et ses finalités, elle pose différemment sans doute que dans d’autres domaines la question du « discours autorisé » et de ses justifications.