{"title":"Quitter le parti pour mieux le servir : trajectoires de reconversion des militantes de l’AKP et partisanisation du secteur de l’aide sociale","authors":"Prunelle Aymé","doi":"10.3917/pox.138.0183","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Cet article interroge les stratégies plus ou moins discrètes d’ancrage social d’un parti dominant. Il analyse la manière dont les femmes issues du milieu de l’AKP en Turquie contribuent au gouvernement via leur engagement dans l’action sociale, domaine crucial pour la popularité de ce parti. À partir d’une enquête dans la ville de Gaziantep entre 2018 et 2021, l’article montre que l’action sociale est un secteur largement délégué, au niveau local, à des femmes militantes, bénévoles ou professionnelles, dont une partie est liée à l’AKP. L’étude des phénomènes de multipositionnement , de désengagement et de reconversion des femmes entre le parti, les institutions publiques et leurs partenaires révèle que les trajectoires féminines peuvent relever de formes discrètes de patronage. Dans l’ensemble, le débordement des logiques militantes contribue dans le contexte de domination de l’AKP à la partisanisation de l’action publique locale. Des répertoires d’action partisans ont été importés dans des dispositifs qui constituent des interfaces entre les pouvoirs publics et certains groupes sociaux privilégiés de l’électorat de l’AKP. C’est ainsi un cas particulièrement intéressant pour explorer la manière dont la discrétion partisane peut être mobilisée par un parti dominant, et le rôle des femmes dans cette stratégie d’ancrage et de contrôle social.","PeriodicalId":45578,"journal":{"name":"Politix","volume":"60 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.1000,"publicationDate":"2023-02-13","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Politix","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/pox.138.0183","RegionNum":4,"RegionCategory":"社会学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"POLITICAL SCIENCE","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Cet article interroge les stratégies plus ou moins discrètes d’ancrage social d’un parti dominant. Il analyse la manière dont les femmes issues du milieu de l’AKP en Turquie contribuent au gouvernement via leur engagement dans l’action sociale, domaine crucial pour la popularité de ce parti. À partir d’une enquête dans la ville de Gaziantep entre 2018 et 2021, l’article montre que l’action sociale est un secteur largement délégué, au niveau local, à des femmes militantes, bénévoles ou professionnelles, dont une partie est liée à l’AKP. L’étude des phénomènes de multipositionnement , de désengagement et de reconversion des femmes entre le parti, les institutions publiques et leurs partenaires révèle que les trajectoires féminines peuvent relever de formes discrètes de patronage. Dans l’ensemble, le débordement des logiques militantes contribue dans le contexte de domination de l’AKP à la partisanisation de l’action publique locale. Des répertoires d’action partisans ont été importés dans des dispositifs qui constituent des interfaces entre les pouvoirs publics et certains groupes sociaux privilégiés de l’électorat de l’AKP. C’est ainsi un cas particulièrement intéressant pour explorer la manière dont la discrétion partisane peut être mobilisée par un parti dominant, et le rôle des femmes dans cette stratégie d’ancrage et de contrôle social.