Études littéraires africaines by Tina Harpin (review)

Pamela Ohene-Nyako
{"title":"Études littéraires africaines by Tina Harpin (review)","authors":"Pamela Ohene-Nyako","doi":"10.1353/nef.2023.a905946","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Reviewed by: Études littéraires africaines by Tina Harpin Pamela Ohene-Nyako Harpin, Tina, et Claudine Raynaud, coordonnatrices. “(Re)lire les féminismes noirs.” Études littéraires africaines, no 51, 2021. ISSN 07694563. 159 p. Le dossier “(Re)lire les féminismes noirs” participe de la visibilité, en milieu universitaire francophone, de contributions intellectuelles et politiques de femmes issues de l’Afrique subsaharienne et de sa diaspora. Il s’inscrit dans une littérature grandissante sur le sujet, comme le démontre la publication récente d’un autre ouvrage [End Page 251] collectif sur la thématique, Africana. Figures de femmes et formes de pouvoir (2022), coordonné par Christine Le Quellec Cottier et Valérie Cossy. Le motif initial du dossier est double. Il s’agit, d’une part, de valoriser diverses formes de “mobilisation” et de “conscience féministe[s]” (8) à l’aune des violences structurelles, passées et contemporaines, perpétrées à l’égard des femmes afrodescendantes et de leurs communautés d’appartenance. D’autre part, sur le plan de la connaissance, les profils et écrits sélectionnés pour ce numéro contribuent à élargir notre compréhension des féminismes noirs dans une approche globale et complexifiée (10–12). Dans cette perspective, les coordonnatrices Tina Harpin et Claudine Raynaud s’inscrivent dans la continuité et l’élargissement du recueil de 2008 d’Elsa Dorlin, Black Feminism: anthologie du féminisme africain-américain 1975–2000, en proposant une sélection de textes d’auteures majeures du féminisme noir, traduits et rendus accessibles en français. Sans prétendre à l’exhaustivité, “(Re)lire les féminismes noirs” élargit le champ géographique au-delà des États-Unis et dresse en outre un kaléidoscope de la diversité des pensées féministes de huit femmes écrivaines, militantes et universitaires. Celles-ci incluent l’universitaire et militante marxiste afroaméricaine Angela Davis; la poétesse et écrivaine lesbienne caribéenne-étasunienne Audre Lorde; la féministe, auteure et anthropologue sénégalaise Awa Thiam; les romancières nigérianes Flora Nwapa et Chimamanda Ngozi Adichie; la journaliste et écrivaine hip-hop Joan Morgan; la militante et auteure afro-américaine d’origine haïtienne Roxane Gay; et, enfin, la philosophe et militante afro-brésilienne Djamila Ribeiro. Grâce à cette sélection, le féminisme noir est compris et présenté, dans le volume, comme foncièrement pluriel, comme l’indique le titre du dossier. Aussi, cette conception du féminisme noir intègre-t-elle tant les interconnections entre racisme, sexisme, capitalisme et monde carcéral (tel que l’articule Angela Davis et tel que le démontre Tina Harpin), que les enjeux liés à la maternité, à la féminité et à l'oppression économique en contexte colonial—comme dans le cas de Flora Nwapa, présenté par Cédric Courtois. L’analyse de Claudine Raynaud revient sur la pensée d’Audre Lorde qui insistait autant sur la nécessité de questionner l’homophobie au prisme de la dimension raciale—étant elle-même une femme lesbienne noire—que sur la reconnaissance des différences au sein du mouvement des femmes comme potentiels d’enrichissement plutôt que comme vecteurs de conflits ou de séparatisme. Le féminisme noir d’Awa Thiam, que présente Coudy Kane, met en exergue, pour sa part, un féminisme revendiquant l’abolition ferme des mutilations génitales féminines en Afrique et dans le monde, ainsi que celle des pratiques de mariages forcés et juvéniles. Le féminisme de Joan Morgan, analysé par Cyril Vettorato, s’intéresse spécifiquement à la présence des femmes et de leurs pensées critiques dans la culture hip-hop. L’intervention d’Ahmed Mulla rend compte du féminisme de Roxane Gay, qui insiste sur la nécessité de rester non seulement accessible et audible à l’ensemble des femmes, mais aussi de reconnaître et d’accepter ses propres failles et contradictions. [End Page 252] Par ailleurs, Cédric Courtois analyse la démarche contradictoire de Chimamanda Ngozi Adichie qui omettrait de reconnaître les auteures nigérianes l’ayant précédées tout en avan...","PeriodicalId":19369,"journal":{"name":"Nouvelles Études Francophones","volume":"115 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Nouvelles Études Francophones","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1353/nef.2023.a905946","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0

Abstract

Reviewed by: Études littéraires africaines by Tina Harpin Pamela Ohene-Nyako Harpin, Tina, et Claudine Raynaud, coordonnatrices. “(Re)lire les féminismes noirs.” Études littéraires africaines, no 51, 2021. ISSN 07694563. 159 p. Le dossier “(Re)lire les féminismes noirs” participe de la visibilité, en milieu universitaire francophone, de contributions intellectuelles et politiques de femmes issues de l’Afrique subsaharienne et de sa diaspora. Il s’inscrit dans une littérature grandissante sur le sujet, comme le démontre la publication récente d’un autre ouvrage [End Page 251] collectif sur la thématique, Africana. Figures de femmes et formes de pouvoir (2022), coordonné par Christine Le Quellec Cottier et Valérie Cossy. Le motif initial du dossier est double. Il s’agit, d’une part, de valoriser diverses formes de “mobilisation” et de “conscience féministe[s]” (8) à l’aune des violences structurelles, passées et contemporaines, perpétrées à l’égard des femmes afrodescendantes et de leurs communautés d’appartenance. D’autre part, sur le plan de la connaissance, les profils et écrits sélectionnés pour ce numéro contribuent à élargir notre compréhension des féminismes noirs dans une approche globale et complexifiée (10–12). Dans cette perspective, les coordonnatrices Tina Harpin et Claudine Raynaud s’inscrivent dans la continuité et l’élargissement du recueil de 2008 d’Elsa Dorlin, Black Feminism: anthologie du féminisme africain-américain 1975–2000, en proposant une sélection de textes d’auteures majeures du féminisme noir, traduits et rendus accessibles en français. Sans prétendre à l’exhaustivité, “(Re)lire les féminismes noirs” élargit le champ géographique au-delà des États-Unis et dresse en outre un kaléidoscope de la diversité des pensées féministes de huit femmes écrivaines, militantes et universitaires. Celles-ci incluent l’universitaire et militante marxiste afroaméricaine Angela Davis; la poétesse et écrivaine lesbienne caribéenne-étasunienne Audre Lorde; la féministe, auteure et anthropologue sénégalaise Awa Thiam; les romancières nigérianes Flora Nwapa et Chimamanda Ngozi Adichie; la journaliste et écrivaine hip-hop Joan Morgan; la militante et auteure afro-américaine d’origine haïtienne Roxane Gay; et, enfin, la philosophe et militante afro-brésilienne Djamila Ribeiro. Grâce à cette sélection, le féminisme noir est compris et présenté, dans le volume, comme foncièrement pluriel, comme l’indique le titre du dossier. Aussi, cette conception du féminisme noir intègre-t-elle tant les interconnections entre racisme, sexisme, capitalisme et monde carcéral (tel que l’articule Angela Davis et tel que le démontre Tina Harpin), que les enjeux liés à la maternité, à la féminité et à l'oppression économique en contexte colonial—comme dans le cas de Flora Nwapa, présenté par Cédric Courtois. L’analyse de Claudine Raynaud revient sur la pensée d’Audre Lorde qui insistait autant sur la nécessité de questionner l’homophobie au prisme de la dimension raciale—étant elle-même une femme lesbienne noire—que sur la reconnaissance des différences au sein du mouvement des femmes comme potentiels d’enrichissement plutôt que comme vecteurs de conflits ou de séparatisme. Le féminisme noir d’Awa Thiam, que présente Coudy Kane, met en exergue, pour sa part, un féminisme revendiquant l’abolition ferme des mutilations génitales féminines en Afrique et dans le monde, ainsi que celle des pratiques de mariages forcés et juvéniles. Le féminisme de Joan Morgan, analysé par Cyril Vettorato, s’intéresse spécifiquement à la présence des femmes et de leurs pensées critiques dans la culture hip-hop. L’intervention d’Ahmed Mulla rend compte du féminisme de Roxane Gay, qui insiste sur la nécessité de rester non seulement accessible et audible à l’ensemble des femmes, mais aussi de reconnaître et d’accepter ses propres failles et contradictions. [End Page 252] Par ailleurs, Cédric Courtois analyse la démarche contradictoire de Chimamanda Ngozi Adichie qui omettrait de reconnaître les auteures nigérianes l’ayant précédées tout en avan...
查看原文
分享 分享
微信好友 朋友圈 QQ好友 复制链接
本刊更多论文
蒂娜·哈平的《非洲文学研究》(评论)
Pamela Ohene-Nyako Harpin, Tina和Claudine Raynaud,协调员。“(重新)阅读黑人女权主义。”非洲文学研究,第51期,2021年。- 07694563目录。159页“(重新)阅读黑人女权主义”档案有助于在法语大学环境中看到撒哈拉以南非洲妇女及其散居侨民的知识和政治贡献。它是关于这一主题的越来越多的文献的一部分,正如最近出版的另一本关于这一主题的集体著作《非洲》所显示的那样。《女性与权力形式》(2022),由Christine Le Quellec Cottier和valerie Cossy协调。这个案子最初的动机是双重的。一方面,这是一个重视各种形式的“动员”和“女权主义意识”(8)的问题,考虑到过去和现在针对非洲裔妇女及其社区的结构性暴力。另一方面,从知识的角度来看,为这个问题选择的简介和文章有助于扩大我们对黑人女权主义的全面和复杂的理解(10 - 12)。有鉴于此,各协调员Tina Harpin Claudine vwf和一部分elsa Dorlin 2008年汇编的延续性和扩大非洲裔黑人女权主义:女权选集》,1975年—2000年,黑人女权主义提供重大d’auteures文本的选择,法文翻译并公开便利。虽然不声称是详尽无遗的,但《(重新)阅读黑人女权主义》将地理范围扩大到美国以外,并为八位女性作家、活动家和学者的女权主义思想的多样性提供了一个万花筒。其中包括非裔美国马克思主义学者安吉拉·戴维斯;加勒比裔美国女同性恋诗人和作家奥德丽·洛德;塞内加尔女权主义者、作家和人类学家阿瓦·蒂亚姆;尼日利亚小说家弗洛拉·纳瓦帕和奇曼达·恩戈齐·阿迪切;嘻哈记者兼作家琼·摩根;海地裔非裔美国活动家和作家罗克珊·盖伊;最后是非洲裔巴西哲学家和活动家贾米拉·里贝罗。由于这一选择,黑人女权主义在卷中被理解和呈现为本质上的复数,正如档案标题所示。一样,这项黑人女权主义设计是否成为种族主义、性别主义、资本主义世界之间的连接器l’articule这样的监狱(Angela Davis和Tina Harpin),表明这样的赌注产妇、气质和殖民压迫与经济背景中—如同刚刚介绍的(Flora Nwapa cedric礼貌。分析招聘Claudine vwf d’Audre思想实际上是在为谁都强调,需要质疑的憎恶种族层面—棱镜时,本身是一个黑人女同性恋—关于承认妇女运动内部的差异视为潜在冲突而不是作为载体,浓缩或分裂。由科迪·凯恩(Coudy Kane)介绍的阿瓦·蒂亚姆(awa Thiam)的黑人女权主义强调了一种女权主义,它要求在非洲和世界范围内坚决废除女性生殖器切割,以及强迫婚姻和青少年婚姻的做法。西里尔·维托拉托(Cyril Vettorato)分析了琼·摩根(Joan Morgan)的女权主义,特别关注嘻哈文化中女性的存在及其批判思想。艾哈迈德·穆拉的干预反映了罗克珊·盖伊的女权主义,她坚持不仅要让所有女性都能理解和听到,还要承认和接受自己的缺点和矛盾。此外,cedric Courtois分析了Chimamanda Ngozi Adichie的矛盾方法,据说他没有承认在他之前的尼日利亚作家……
本文章由计算机程序翻译,如有差异,请以英文原文为准。
求助全文
约1分钟内获得全文 去求助
来源期刊
自引率
0.00%
发文量
0
期刊最新文献
Soi-même comme un autre. Jean-Marc Tera’ituatini Pambrun: Ethos d’un écrivain mā’ohi “Des mots sur des maux”: L’Identité polynésienne à l’épreuve du traumatisme chez Titaua Peu dans Mutismes et Pina Cahiers Robinson by Francis Marcoin (review) La Parole “autochtone” de Déwé Görödé Les Heures italiques de Nicolas Kurtovitch: Autofiction, polyphonie et universalisme
×
引用
GB/T 7714-2015
复制
MLA
复制
APA
复制
导出至
BibTeX EndNote RefMan NoteFirst NoteExpress
×
×
提示
您的信息不完整,为了账户安全,请先补充。
现在去补充
×
提示
您因"违规操作"
具体请查看互助需知
我知道了
×
提示
现在去查看 取消
×
提示
确定
0
微信
客服QQ
Book学术公众号 扫码关注我们
反馈
×
意见反馈
请填写您的意见或建议
请填写您的手机或邮箱
已复制链接
已复制链接
快去分享给好友吧!
我知道了
×
扫码分享
扫码分享
Book学术官方微信
Book学术文献互助
Book学术文献互助群
群 号:481959085
Book学术
文献互助 智能选刊 最新文献 互助须知 联系我们:info@booksci.cn
Book学术提供免费学术资源搜索服务,方便国内外学者检索中英文文献。致力于提供最便捷和优质的服务体验。
Copyright © 2023 Book学术 All rights reserved.
ghs 京公网安备 11010802042870号 京ICP备2023020795号-1