Autour de Primo Levi et de la “zone grise” : une réflexion sur l’usage de cette notion pour l’analyse du travail contemporain

Abstract

À partir de la citation de Primo Levi par Christophe Dejours dans les dernières pages de son ouvrage Souffrance en France, cet article se propose d’analyser la notion de « zone grise » développée par l’écrivain italien. Survivant du camp de concentration d’Auschwitz, Levi a introduit cette notion dans son dernier texte, Les Naufragés et les rescapés , afin d’expliquer le « réseau de rapports humains » dans le Lager . Aujourd’hui, cette notion a une certaine diffusion dans les sciences humaines qui s’intéressent au travail contemporain. L’article se déroule en deux parties : dans la première, il s’efforce de présenter le concept de « zone grise » tel que Levi le construit dans le chapitre homonyme de Les Naufragés et les rescapés . Dans la deuxième, l’article propose certains points de repère pour l’emploi de cette notion comme « concept critique » dans l’analyse des transformations contemporaines de l’organisation du travail.