{"title":"Le massacre de Thiaroye : crime continu de la Françafrique","authors":"Armelle Mabon","doi":"10.4000/chrhc.21998","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Le massacre de Thiaroye (Sénégal), commis le 1er décembre 1944 par l’armée française sur d’ex-prisonniers de guerre originaires de l’AOF (Afrique occidentale française), est une illustration de la Françafrique. Les États africains concernés n’ont jamais exigé que la lumière soit faite sur ce mensonge d’État qui dure depuis près de quatre-vingts ans, et l’État sénégalais n’envisage toujours pas la fouille des fosses communes. L’État français, par suite des recours devant la justice, a été contraint de revoir la qualification de rébellion armée et de répression sanglante. Désormais, ce crime colonial qui reste impuni est bien nommé massacre, mais l’État français, en poursuivant l’obstruction à la manifestation de la vérité, ne propose pas de réhabilitation pour ces hommes assassinés, condamnés à tort et spoliés de leurs droits, ni de réparation aux familles. Face à une injustice aussi criante, cette inertie indigne des pouvoirs publics n’est plus tenable.","PeriodicalId":31140,"journal":{"name":"Cahiers d''histoire","volume":"16 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-09-20","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Cahiers d''histoire","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/chrhc.21998","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le massacre de Thiaroye (Sénégal), commis le 1er décembre 1944 par l’armée française sur d’ex-prisonniers de guerre originaires de l’AOF (Afrique occidentale française), est une illustration de la Françafrique. Les États africains concernés n’ont jamais exigé que la lumière soit faite sur ce mensonge d’État qui dure depuis près de quatre-vingts ans, et l’État sénégalais n’envisage toujours pas la fouille des fosses communes. L’État français, par suite des recours devant la justice, a été contraint de revoir la qualification de rébellion armée et de répression sanglante. Désormais, ce crime colonial qui reste impuni est bien nommé massacre, mais l’État français, en poursuivant l’obstruction à la manifestation de la vérité, ne propose pas de réhabilitation pour ces hommes assassinés, condamnés à tort et spoliés de leurs droits, ni de réparation aux familles. Face à une injustice aussi criante, cette inertie indigne des pouvoirs publics n’est plus tenable.