{"title":"Opéra populaire et esthétique savante","authors":"A. Olivier","doi":"10.3917/rdes.104.0069","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"« L’idée même d’opéra populaire est paradoxale tant l’opéra relève, en France, aujourd’hui, de la musique classique, de la musique savante, et paraît éloigné des genres de la “musique populaire” comme des publics populaires, des masses ou tout simplement du plus grand nombre. Cela l’est encore plus si l’on considère les choses du point de vue de la philosophie et de l’esthétique. Theodor W. Adorno déclare déjà, dans les années soixante, que l’opéra, en Allemagne, est un genre essentiellement “bourgeois”, produit par la bourgeoisie et destiné à la bourgeoisie. La question se pose alors d’une forme d’alternative, au-delà de la critique, soit la possibilité d’une affirmation. Car l’opéra populaire existe sous diverses formes. Il faut plutôt mettre en évidence, dans ces conditions, quels obstacles épistémologiques font que l’esthétique ou que la philosophie se heurtent à un tel objet. Cet article revient ainsi sur la conception de la musique populaire et sur la thèse de la bourgeoisité formulée par Adorno en donnant trois contre-exemples d’œuvres musicales (I), avant de considérer la définition de l’opéra populaire proposée par Jean Vilar, qui est à l’origine du projet et de la construction de l’Opéra Bastille (II). »","PeriodicalId":487040,"journal":{"name":"Rue Descartes","volume":"12 11","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-12-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Rue Descartes","FirstCategoryId":"0","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/rdes.104.0069","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
« L’idée même d’opéra populaire est paradoxale tant l’opéra relève, en France, aujourd’hui, de la musique classique, de la musique savante, et paraît éloigné des genres de la “musique populaire” comme des publics populaires, des masses ou tout simplement du plus grand nombre. Cela l’est encore plus si l’on considère les choses du point de vue de la philosophie et de l’esthétique. Theodor W. Adorno déclare déjà, dans les années soixante, que l’opéra, en Allemagne, est un genre essentiellement “bourgeois”, produit par la bourgeoisie et destiné à la bourgeoisie. La question se pose alors d’une forme d’alternative, au-delà de la critique, soit la possibilité d’une affirmation. Car l’opéra populaire existe sous diverses formes. Il faut plutôt mettre en évidence, dans ces conditions, quels obstacles épistémologiques font que l’esthétique ou que la philosophie se heurtent à un tel objet. Cet article revient ainsi sur la conception de la musique populaire et sur la thèse de la bourgeoisité formulée par Adorno en donnant trois contre-exemples d’œuvres musicales (I), avant de considérer la définition de l’opéra populaire proposée par Jean Vilar, qui est à l’origine du projet et de la construction de l’Opéra Bastille (II). »