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Abstract
Cet article traite de l’expérience de recherche ethnographique et archivistique que j’ai vécue en Égypte, entre 2014 et 2018, dans le cadre de ma thèse de doctorat. J’y traite de ma rencontre avec mon premier terrain, un village du gouvernorat de Daqahliya en Égypte dans lequel j’ai séjourné en tant que journaliste après 2011. Ce séjour coïncide avec une période d’ouverture politique relative vis-à-vis des journalistes et des chercheurs. Je décris ensuite comment, à partir de 2016, l’accès à ce site de recherche devient impossible du fait de menaces sur ma sécurité et celle de mes interlocuteurs, ce qui m’amène à déplacer mes recherches vers un autre gouvernorat du delta du Nil, celui de Beheira. Ce changement de terrain signifie que ma recherche s’est dorénavant déroulée dans un village d’où ma famille est originaire et où plusieurs membres de la famille résident toujours. Le passage d’un village que j’avais côtoyé pour la première fois en tant que journaliste-chercheuse à un village d’où ma famille est originaire, s’est accompagné d’un changement dans les rapports avec mes interlocuteurs. Il a également entraîné un changement des formes de surveillance limitant mes recherches : d’une surveillance sécuritaire au contrôle familial. Cet article se penche donc sur les défis de l’enquête de terrain menée dans un contexte égyptien marqué par la répression politique et par le ciblage des chercheurs et chercheuses. Compte tenu de ces contraintes, l’article interroge aussi les moyens de surmonter ces défis lorsqu’on mène des recherches ethnographiques et archivistiques.