{"title":"Un irréductible rien","authors":"M. Kowalska","doi":"10.35765/forphil.2023.2802.15","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"By defining consciousness as nothingness or simply as “nothing,” Sartre plays with several meanings of these terms: negativity and negation, distance, indetermination, irreducibility. The nothingness of consciousness takes on an ontological meaning: it is a “tearing away” from being-in-itself, a transcendence understood as the capacity to transcend what is, while retaining an epistemological meaning: it is what cannot be positively determined as “something” or as a property of being. Still, on the epistemological level as well as on the ontological level, it is indeed from “something,” from physical and social being, that the nothingness of consciousness draws its existence and its capacities. In my article, I examine different meanings that can be given to the “nothing” of consciousness in the light of the thought of Sartre himself, emphasizing the difference between two major meanings of negation: as opposition and as indetermination. Then I confront Sartre’s concept of consciousness with more recent considerations of different inspiration, notably from researchers like Chalmers, Damasio, Gallagher, and Zahavi. My thesis is that the Sartrean concept, semi-transcendental and semi-naturalist, does admit the search for a naturalist explanation of consciousness, but assigns its limit precisely through the concept of nothingness. En définissant la conscience comme néant, néantisation, ou simplement comme un « rien », Sartre joue avec plusieurs acceptions de ces termes : négativité et négation, distance, indētefmination, irréductibilité... Le néant de la conscience prend un sens ontologique : c’est un « arrachement » à l’être-en-soi, une transcendance entendue comme capacité de transcender ce qui est, tout en gardant un sens épistémologique : c’est ce qui ne peut pas être déterminé de manière positive comme « quelque chose » ou comme une propriété d’être. D’autre part, sur le plan épistémologique comme sur le plan ontologique, c’est bien de « quelque chore », de l’être physique et social, que le néant de la conscience tire son existence et ses capacités. Dans mon article, j’examine différents sens qu’on peut donner au « rien » de la conscience à la lumière de la pensée de Sartre lui-même, en mettant l’accent sur la différence entre deux sens majeurs de la négation : comme opposition et comme indétermination. Ensuite je confronte le concept sartrien de la conscience avec les considérations plus récentes et d’inspiration différente, notamment chez les chercheurs comme Chalmers, Damasio, Gallagher et Zahavi. Ma thèse est que le concept sartrien, semi-transcendantal et semi-naturaliste, admet bien la recherche d’une explication naturaliste de la conscience, mais lui assigne la limite précisément par le concept du néant.","PeriodicalId":34385,"journal":{"name":"Forum Philosophicum","volume":"13 5","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-12-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Forum Philosophicum","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.35765/forphil.2023.2802.15","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Arts and Humanities","Score":null,"Total":0}
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Abstract
By defining consciousness as nothingness or simply as “nothing,” Sartre plays with several meanings of these terms: negativity and negation, distance, indetermination, irreducibility. The nothingness of consciousness takes on an ontological meaning: it is a “tearing away” from being-in-itself, a transcendence understood as the capacity to transcend what is, while retaining an epistemological meaning: it is what cannot be positively determined as “something” or as a property of being. Still, on the epistemological level as well as on the ontological level, it is indeed from “something,” from physical and social being, that the nothingness of consciousness draws its existence and its capacities. In my article, I examine different meanings that can be given to the “nothing” of consciousness in the light of the thought of Sartre himself, emphasizing the difference between two major meanings of negation: as opposition and as indetermination. Then I confront Sartre’s concept of consciousness with more recent considerations of different inspiration, notably from researchers like Chalmers, Damasio, Gallagher, and Zahavi. My thesis is that the Sartrean concept, semi-transcendental and semi-naturalist, does admit the search for a naturalist explanation of consciousness, but assigns its limit precisely through the concept of nothingness. En définissant la conscience comme néant, néantisation, ou simplement comme un « rien », Sartre joue avec plusieurs acceptions de ces termes : négativité et négation, distance, indētefmination, irréductibilité... Le néant de la conscience prend un sens ontologique : c’est un « arrachement » à l’être-en-soi, une transcendance entendue comme capacité de transcender ce qui est, tout en gardant un sens épistémologique : c’est ce qui ne peut pas être déterminé de manière positive comme « quelque chose » ou comme une propriété d’être. D’autre part, sur le plan épistémologique comme sur le plan ontologique, c’est bien de « quelque chore », de l’être physique et social, que le néant de la conscience tire son existence et ses capacités. Dans mon article, j’examine différents sens qu’on peut donner au « rien » de la conscience à la lumière de la pensée de Sartre lui-même, en mettant l’accent sur la différence entre deux sens majeurs de la négation : comme opposition et comme indétermination. Ensuite je confronte le concept sartrien de la conscience avec les considérations plus récentes et d’inspiration différente, notamment chez les chercheurs comme Chalmers, Damasio, Gallagher et Zahavi. Ma thèse est que le concept sartrien, semi-transcendantal et semi-naturaliste, admet bien la recherche d’une explication naturaliste de la conscience, mais lui assigne la limite précisément par le concept du néant.