Douleurs chroniques à composante neuropathique chez les patients cancéreux

Abstract

Introduction

La douleur chronique à composante neuropathique constitue un problème clinique important chez les patients cancéreux, et elle peut détériorer leur qualité de vie globale. Néanmoins, celle-ci reste souvent sous-traitée. Notre objectif est d’étudier la prévalence des douleurs chroniques à composante neuropathique, ainsi que leur gestion thérapeutique et leur impact sur la qualité de vie.

Méthodes

Il s’agit d’une étude transversale monocentrique menée au sein du service d’oncologie du CHU Ibn Rochd de Casablanca au Maroc. La population de l’étude est composée de 328 « patients cancéreux ». Les patients présentant des douleurs chroniques ont été identifiés en leur posant deux questions pendant au moins trois mois, sur la présence de douleurs quotidiennes. Brief Pain Inventory-Short Form (BPI-SF) est utilisé pour évaluer d’une part l’intensité de la douleur et d’autre part l’interférence de la douleur avec la qualité de vie. Le questionnaire DN4 (Douleur Neuropathique 4 questions) a été utilisé pour déterminer la présence des douleurs neuropathiques chez les participants à l’étude.

Résultats

La prévalence globale de la douleur chronique était de 34,4 % (n = 113). Les caractéristiques neuropathiques étaient présentes chez 29 de ces patients, avec une prévalence de 25,6 %. Telles que mesurées par BPI-SF, et par rapport aux patients souffrant de douleur chronique sans caractéristiques neuropathiques, nous avons constaté que la douleur neuropathique interférait plus gravement avec la qualité de vie (4,9 ± 1,8 contre 3,9 ± 2,1). Ainsi, la qualité de vie globale se dégrade significativement chez les patients souffrant de douleur neuropathique (p < 0,001). Les douleurs chroniques à composante neuropathique ont conduit à la prescription des co-analgésiques tels que les anticonvulsivants et les antidépresseurs dans 44,8 % des cas.

Conclusion

La douleur n’a pas été gérée de manière adéquate dans notre population d’étude, et les médicaments ciblant la douleur neuropathique n’ont pas été largement utilisés. Par conséquent, de nouvelles stratégies de gestion de ce type de douleur doivent être mise en œuvre afin d’améliorer la qualité de vie des patients.

Introduction

Chronic pain with neuropathic characteristics is an important clinical problem in cancer patients and can deteriorate their overall quality of life. However, this often remains underestimated. Our objective is to study the prevalence of chronic pain with a neuropathic component, as well as their therapeutic management and their impact on quality of life.

Methods

This is a single-center cross-sectional study carried out in the oncology department of the Ibn Rochd University Hospital in Casablanca, Morocco. The study population is consisted of 328 patients with cancer. Patients with chronic pain were identified by asking them two questions about the presence of daily pain for at least 3 months. Brief Pain Inventory-Short Form (BPI-SF) is used to assess the intensity of pain on the one hand and the interference of pain with quality of life on the other. The DN4 questionnaire (Neuropathic Pain 4 questions) is used to determine the presence of neuropathic pain in study participants.

Results

The overall prevalence of chronic pain was 34.4 % (n = 113). And chronic neuropathic pain was present in 29 of these patients, with a prevalence of 25.6 %. As measured by BPI-SF, and as compared to patients without neuropathic pain, we found that neuropathic pain interfered more severely with the patient's quality of life (4.9 ± 1.8 vs. 3.9 ± 2.1). As a result, the overall quality of life was significantly degraded in patients with neuropathic pain (P < 0.001). Chronic pain with a neuropathic component had led to the prescription of co-analgesics such as anticonvulsants and antidepressants in 44.8 % of cases.

Conclusion

We noted that pain was not adequately managed in our study population, and drugs targeting neuropathic pain are not widely used. Therefore, new strategies for managing this type of pain must be implemented to improve the quality of life of patients.