{"title":"Lumières aux prises avec l’histoire : les impasses du Discours préliminaire de D’Alembert","authors":"Daniel Rudy Hiller","doi":"10.22201/ffyl.26833352e.2023.26.2.1965","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Vers 1750, les philosophes ont commencé à se considérer comme les représentants d’un nouveau pouvoir spirituel destiné à affranchir définitivement la raison du “joug ecclésiastique” et à guider “l’humanité” vers une nouvelle ère de progrès. L’accomplissement de cette mission aurait cependant été dépourvu de tout fondement sans l’élaboration d’une réflexion historique capable de légitimer le rôle que les hommes de lettres avaient commencé à s’arroger. Ainsi, cet article se propose d’explorer pourquoi les Lumières ont été contraintes de se saisir d’une question dont la formulation remonte à la chrétienté médiévale et dont les penseurs du xviiie siècle ont hérité à la manière d’une dette incontournable : quel est le sens de l’histoire comprise comme un tout ? Il s’agit d’aborder cette “hypothèque historique” à travers l’étude de l’un des textes fondamentaux qui a tenté de répondre à cette question par des moyens inédits : le Discours préliminaire de Jean Le Rond d’Alembert, publié en 1751 à la tête du premier volume de l’Encyclopédie. La philosophie de l’histoire que D’Alembert esquisse dans cet écrit met en évidence à la fois les certitudes et les stratégies des Lumières et les tensions qui naissent de leur tentative de fonder une nouvelle conception du processus historique.","PeriodicalId":34514,"journal":{"name":"Anuario de Letras Modernas","volume":"11 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-11-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Anuario de Letras Modernas","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.22201/ffyl.26833352e.2023.26.2.1965","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Vers 1750, les philosophes ont commencé à se considérer comme les représentants d’un nouveau pouvoir spirituel destiné à affranchir définitivement la raison du “joug ecclésiastique” et à guider “l’humanité” vers une nouvelle ère de progrès. L’accomplissement de cette mission aurait cependant été dépourvu de tout fondement sans l’élaboration d’une réflexion historique capable de légitimer le rôle que les hommes de lettres avaient commencé à s’arroger. Ainsi, cet article se propose d’explorer pourquoi les Lumières ont été contraintes de se saisir d’une question dont la formulation remonte à la chrétienté médiévale et dont les penseurs du xviiie siècle ont hérité à la manière d’une dette incontournable : quel est le sens de l’histoire comprise comme un tout ? Il s’agit d’aborder cette “hypothèque historique” à travers l’étude de l’un des textes fondamentaux qui a tenté de répondre à cette question par des moyens inédits : le Discours préliminaire de Jean Le Rond d’Alembert, publié en 1751 à la tête du premier volume de l’Encyclopédie. La philosophie de l’histoire que D’Alembert esquisse dans cet écrit met en évidence à la fois les certitudes et les stratégies des Lumières et les tensions qui naissent de leur tentative de fonder une nouvelle conception du processus historique.