D. Gerphagnon , F. Sauvet , F. Charton , M.A. Cornetto , W. Gaspard , H. Lafoeste , F. Grassin , J. Pastré , F. Rivière
{"title":"La FPI du sujet âgé – caractéristiques diagnostiques, thérapeutiques et évolutives comparativement au sujet « jeune »","authors":"D. Gerphagnon , F. Sauvet , F. Charton , M.A. Cornetto , W. Gaspard , H. Lafoeste , F. Grassin , J. Pastré , F. Rivière","doi":"10.1016/j.rmra.2023.11.048","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>La fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) est la plus fréquente des pneumopathies infiltrantes diffuses dont le pronostic reste sombre. Après l’échec de l’essai PANTHER, laissant les patients avec FPI sans traitement spécifique, les traitements anti-fibrosants (pirfenidone et nintedanib) en montrant leur efficacité sur le déclin de la CVF, la réduction de survenue des exacerbations et le gain en survie ont impacté la prise en charge thérapeutique de la FPI. Ces traitements sont toutefois associés à la survenue d’effets indésirables non négligeables. Le patient âgé, avec ses comorbidités, est tout particulièrement sensible à l’impact des effets secondaires sur leur qualité de vie. Se pose donc la question de la pertinence de prescription de ces traitements chez le sujet âgé. L’objectif de ce travail a donc été d’étudier en vie réelle les caractéristiques de la FPI, la survie, les prescriptions de traitements anti-fibrosants ainsi que leurs effets secondaires dans la prise en charge de la FPI des sujets âgés (><!--> <!-->75 ans) comparativement à une population de sujet plus jeune.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Étude rétrospective, bicentrique (HIA Percy et HEGP), incluant des patients âgés de plus de 18 ans, avec un diagnostic de FPI posé entre le 01/01/2014 et le 31/12/2021. De nombreuses données cliniques, fonctionnelles, scanographiques ont été recueillies après accord du CEPRO (accord 2021-048), afin de comparer la population de<!--> <!--><<!--> <!-->vs 75 ans. Le critère de jugement principal était la survie globale. Les critères secondaires étaient la comparaison des caractéristiques de la FPI, la prescription des antifibrosants, leur tolérance, l’évolution clinique et fonctionnelle.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Cent douze patients ont été inclus, 86 patients âgés de plus de 75 ans (77 %) et 26 de moins de 75 ans (23 %), aucune différence significative des caractéristiques de la FPI (pattern TDM, CVF au diagnostic) a été mise en évidence. Aucune différence significative (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,07) de survie avec 37 décès dans le groupe 75 ans (43 %), et 6 dans le groupe <<!--> <!-->75 ans (23 %). Le décès était majoritairement liée à la FPI et principalement à la survenue d’une exacerbation sans différence entre les groupes (28 % chez les 75 ans, 23 % chez les <<!--> <!-->75 ans, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,63). On a toutefois montré un taux de prescription moins important chez le sujet âgé (74 vs 96 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,016). La principale cause d’abstention thérapeutique étant le refus du patient. Les effets indésirables étaient fréquents, sans différence significative entre les deux groupes (58 % chez les 75 ans, 72 % chez les <<!--> <!-->75 ans, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,22).</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Notre étude confirme en vraie vie que sous traitement anti-fibrosant, les bénéfices en survie, la tolérance et la gestion des effets secondaires sont identiques quel que soit l’âge du patient. Toutefois, le taux d’abstention thérapeutique des sujets âgés montre une probable réticence (du patients et/ou du médecin) à la prescription dans certains cas. La question en suspens est donc sur quels critères décider la prescription ou non du traitement anti-fibrosant : âge et comorbidités paraissent insuffisants, et notre étude semble montrer l’efficacité du sens clinique du prescripteur mais trop subjectif et difficilement évaluable d’où la nécessité d’un score de « fragilité ».</p></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"16 1","pages":"Page 30"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877120323002860","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
La fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) est la plus fréquente des pneumopathies infiltrantes diffuses dont le pronostic reste sombre. Après l’échec de l’essai PANTHER, laissant les patients avec FPI sans traitement spécifique, les traitements anti-fibrosants (pirfenidone et nintedanib) en montrant leur efficacité sur le déclin de la CVF, la réduction de survenue des exacerbations et le gain en survie ont impacté la prise en charge thérapeutique de la FPI. Ces traitements sont toutefois associés à la survenue d’effets indésirables non négligeables. Le patient âgé, avec ses comorbidités, est tout particulièrement sensible à l’impact des effets secondaires sur leur qualité de vie. Se pose donc la question de la pertinence de prescription de ces traitements chez le sujet âgé. L’objectif de ce travail a donc été d’étudier en vie réelle les caractéristiques de la FPI, la survie, les prescriptions de traitements anti-fibrosants ainsi que leurs effets secondaires dans la prise en charge de la FPI des sujets âgés (> 75 ans) comparativement à une population de sujet plus jeune.
Méthodes
Étude rétrospective, bicentrique (HIA Percy et HEGP), incluant des patients âgés de plus de 18 ans, avec un diagnostic de FPI posé entre le 01/01/2014 et le 31/12/2021. De nombreuses données cliniques, fonctionnelles, scanographiques ont été recueillies après accord du CEPRO (accord 2021-048), afin de comparer la population de < vs 75 ans. Le critère de jugement principal était la survie globale. Les critères secondaires étaient la comparaison des caractéristiques de la FPI, la prescription des antifibrosants, leur tolérance, l’évolution clinique et fonctionnelle.
Résultats
Cent douze patients ont été inclus, 86 patients âgés de plus de 75 ans (77 %) et 26 de moins de 75 ans (23 %), aucune différence significative des caractéristiques de la FPI (pattern TDM, CVF au diagnostic) a été mise en évidence. Aucune différence significative (p = 0,07) de survie avec 37 décès dans le groupe 75 ans (43 %), et 6 dans le groupe < 75 ans (23 %). Le décès était majoritairement liée à la FPI et principalement à la survenue d’une exacerbation sans différence entre les groupes (28 % chez les 75 ans, 23 % chez les < 75 ans, p = 0,63). On a toutefois montré un taux de prescription moins important chez le sujet âgé (74 vs 96 %, p = 0,016). La principale cause d’abstention thérapeutique étant le refus du patient. Les effets indésirables étaient fréquents, sans différence significative entre les deux groupes (58 % chez les 75 ans, 72 % chez les < 75 ans, p = 0,22).
Conclusion
Notre étude confirme en vraie vie que sous traitement anti-fibrosant, les bénéfices en survie, la tolérance et la gestion des effets secondaires sont identiques quel que soit l’âge du patient. Toutefois, le taux d’abstention thérapeutique des sujets âgés montre une probable réticence (du patients et/ou du médecin) à la prescription dans certains cas. La question en suspens est donc sur quels critères décider la prescription ou non du traitement anti-fibrosant : âge et comorbidités paraissent insuffisants, et notre étude semble montrer l’efficacité du sens clinique du prescripteur mais trop subjectif et difficilement évaluable d’où la nécessité d’un score de « fragilité ».