{"title":"Résultats des sutures méniscales itératives à distance d’une reconstruction du LCA avec un recul minimum de 2 ans","authors":"Martin Tripon , César Praz , Alexandre Ferreira , Joffrey Drigny , Emmanuel Reboursière , Christophe Hulet","doi":"10.1016/j.rcot.2024.01.015","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Le taux d’échec des sutures méniscales concomitantes à la reconstruction du LCA varie de 10 à 26,9 % dans la littérature, conduisant le plus souvent à une méniscectomie secondaire. Chez les patients jeunes, la volonté de préserver le capital méniscal peut conduire à une suture méniscale itérative, si le type de lésion le permet. Aucune données dans la littérature ne sont rapportées sur les résultats cliniques d’une seconde suture méniscale au même site que la lésion primaire sur un genou stabilisé. L’impact du coût socioéconomique immédiat d’une suture méniscale par rapport à une méniscectomie doit être pris en compte et son intérêt doit être démontré et justifié. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer le taux de méniscectomie secondaire des réparations méniscales itératives sur genou stabilisé.</p></div><div><h3>Hypothèse</h3><p>L’hypothèse de l’étude était que le taux d’échec des réparations méniscales isolées itératives à distance d’une ligamentoplastie était supérieur à celui d’une réparation primaire.</p></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><p>Il s’agissait d’une étude monocentrique analysant les patients opérés d’une suture itérative de ménisque entre 2009 et 2019 sur genou stabilisé. L’analyse était rétrospective avec un recul minimum de 26 mois. Vingt-trois patients, incluant 15 hommes et 8 femmes ont été analysés. L’âge moyen lors de la suture itérative était de 28,1<!--> <!-->±<!--> <!-->7,9 ans (14–49) et l’IMC moyen était de 24,2<!--> <!-->±<!--> <!-->2,9<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup> (19–31). Le délai moyen de récidive de lésion méniscale était de 38,9<!--> <!-->±<!--> <!-->25,1 mois (6–93). La greffe initiale du LCA était réalisée dans 69,6 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->16) des cas au ligament patellaire et dans 30,4 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->7) des cas aux ischiojambiers. La laximétrie différentielle moyenne avant suture méniscale itérative était de 1,7<!--> <!-->±<!--> <!-->0,3<!--> <!-->mm (1,2–2,3). La suture méniscale itérative concernait le ménisque médial dans 69,6 % (16/23) des cas et le ménisque latéral dans 30,4 % des cas (7/23). L’échec était défini par la nécessité d’une méniscectomie secondaire. Les facteurs de risque d’échec ont été analysés. Les résultats fonctionnels ont été évalués à partir des scores Knee injury and Osteoarthritis Outcome Score (KOOS), <em>International Knee Documentation Committee</em> (IKDC) et Tegner.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Le taux d’échec des sutures itératives de ménisque sur genou stabilisé était de 48 % (11/23) toutes lésions confondues. Le type de lésion en anse de seau était associé à un échec plus fréquent (taux d’échec : 91 % (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01)). Il y avait une amélioration significative de l’IKDC subjectif (51,6<!--> <!-->±<!--> <!-->15,2 vs 81,3<!--> <!-->±<!--> <!-->15,6, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001) et du KOOS (Symptômes et raideur, 66,6<!--> <!-->±<!--> <!-->13,7 vs 91,1<!--> <!-->±<!--> <!-->7,53, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001 ; Douleurs, 79,2<!--> <!-->±<!--> <!-->12,7 vs 93,4<!--> <!-->±<!--> <!-->7,4, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01 ; Fonction, 91,3<!--> <!-->±<!--> <!-->11,2 vs 97,9<!--> <!-->±<!--> <!-->4,44, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001 ; Qualité de vie, 38,1<!--> <!-->±<!--> <!-->23,2 vs 62,3<!--> <!-->±<!--> <!-->30,1, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001) lors de la suture itérative.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Le taux d’échec des sutures méniscales itératives sur genou stabilisé était de 48 %. Les sutures d’anse de seau étaient à risque majeur d’échec (91 %). Cependant, malgré un taux d’échec important, les résultats fonctionnels ont été améliorés dans tous les cas.</p></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><p>IV.</p></div><div><h3>Introduction</h3><p>Failure rates in meniscal suture associated to ACL reconstruction range from 10% to 26.9%, often leading to meniscectomy. In young patients, the wish to conserve the meniscus may lead to iterative suture, if the lesion allows. There are no data available for clinical results of repeat meniscal suture at the same site as the primary lesion in a stabilized knee. The immediate socioeconomic cost, compared to meniscectomy, needs to be taken into account, and benefit needs to be demonstrated. The main aim of the present study was to assess the rate of secondary meniscectomy after iterative meniscal suture in stabilized knees. The study hypothesis was that failure rates are higher in iterative isolated meniscal suture after ligament reconstruction than in primary repair.</p></div><div><h3>Material and methods</h3><p>This single-center retrospective study analyzed patients receiving iterative meniscal suture on stable knee, between 2009 and 2019, with a minimum 26 months’ follow-up. Twenty-three patients were analyzed: 15 male, 8 female; mean age at iterative suture, 28.1<!--> <!-->±<!--> <!-->7.9 years (range, 14-49 years); mean BMI, 24.2<!--> <!-->±<!--> <!-->2.9<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup> (range, 19–31). Mean time to recurrence was 38.9<!--> <!-->±<!--> <!-->25.1 months (range, 6–93 months). Initial ACL graft used the patellar ligament in 69.6% of cases (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->16) and the hamstrings in 30.4% (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->7). Mean differential laximetry before iterative suture was 1.7<!--> <!-->±<!--> <!-->0.3<!--> <!-->mm (range, 1.2–2.3<!--> <!-->mm). Iterative suture was in the medial meniscus in 69.6% of cases (16/23) and in the lateral meniscus in 30.4% (7/23). Risk factors for failure, defined by requirement for meniscectomy, were assessed. Functional results were assessed on Knee injury and Osteoarthritis Outcome Score (KOOS), <em>International Knee Documentation Committee</em> (IKDC) score and Tegner score.</p></div><div><h3>Results</h3><p>The failure rate was 48% (11/23), incorporating all lesions together. Bucket-handle tear was most frequently associated with failure (91%; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0.01). There was significant improvement after iterative suture in subjective IKDC score (51.6<!--> <!-->±<!--> <!-->15.2 vs 81.3<!--> <!-->±<!--> <!-->15.6; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0.001) and KOOS scores: symptoms and stiffness, 66.6<!--> <!-->±<!--> <!-->13.7 vs 91.1<!--> <!-->±<!--> <!-->7.53 (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0.001); pain, 79.2<!--> <!-->±<!--> <!-->12.7 vs 93.4<!--> <!-->±<!--> <!-->7.4 (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0.01); function, 91.3<!--> <!-->±<!--> <!-->11.2 vs 97.9<!--> <!-->±<!--> <!-->4.44 (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0.001); quality of life, 38.1<!--> <!-->±<!--> <!-->23.2 vs 62.3<!--> <!-->±<!--> <!-->30.1 (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0.001).</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>The failure rate for iterative meniscal suture on stabilized knee was 48%. Bucket-handle tear was a major risk factor for failure (91%). Despite these high failure rates, functional results systematically improved.</p></div><div><h3>Level of evidence</h3><p>IV.</p></div>","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-02-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877051724000182","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Le taux d’échec des sutures méniscales concomitantes à la reconstruction du LCA varie de 10 à 26,9 % dans la littérature, conduisant le plus souvent à une méniscectomie secondaire. Chez les patients jeunes, la volonté de préserver le capital méniscal peut conduire à une suture méniscale itérative, si le type de lésion le permet. Aucune données dans la littérature ne sont rapportées sur les résultats cliniques d’une seconde suture méniscale au même site que la lésion primaire sur un genou stabilisé. L’impact du coût socioéconomique immédiat d’une suture méniscale par rapport à une méniscectomie doit être pris en compte et son intérêt doit être démontré et justifié. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer le taux de méniscectomie secondaire des réparations méniscales itératives sur genou stabilisé.
Hypothèse
L’hypothèse de l’étude était que le taux d’échec des réparations méniscales isolées itératives à distance d’une ligamentoplastie était supérieur à celui d’une réparation primaire.
Matériel et méthodes
Il s’agissait d’une étude monocentrique analysant les patients opérés d’une suture itérative de ménisque entre 2009 et 2019 sur genou stabilisé. L’analyse était rétrospective avec un recul minimum de 26 mois. Vingt-trois patients, incluant 15 hommes et 8 femmes ont été analysés. L’âge moyen lors de la suture itérative était de 28,1 ± 7,9 ans (14–49) et l’IMC moyen était de 24,2 ± 2,9 kg/m2 (19–31). Le délai moyen de récidive de lésion méniscale était de 38,9 ± 25,1 mois (6–93). La greffe initiale du LCA était réalisée dans 69,6 % (n = 16) des cas au ligament patellaire et dans 30,4 % (n = 7) des cas aux ischiojambiers. La laximétrie différentielle moyenne avant suture méniscale itérative était de 1,7 ± 0,3 mm (1,2–2,3). La suture méniscale itérative concernait le ménisque médial dans 69,6 % (16/23) des cas et le ménisque latéral dans 30,4 % des cas (7/23). L’échec était défini par la nécessité d’une méniscectomie secondaire. Les facteurs de risque d’échec ont été analysés. Les résultats fonctionnels ont été évalués à partir des scores Knee injury and Osteoarthritis Outcome Score (KOOS), International Knee Documentation Committee (IKDC) et Tegner.
Résultats
Le taux d’échec des sutures itératives de ménisque sur genou stabilisé était de 48 % (11/23) toutes lésions confondues. Le type de lésion en anse de seau était associé à un échec plus fréquent (taux d’échec : 91 % (p < 0,01)). Il y avait une amélioration significative de l’IKDC subjectif (51,6 ± 15,2 vs 81,3 ± 15,6, p < 0,001) et du KOOS (Symptômes et raideur, 66,6 ± 13,7 vs 91,1 ± 7,53, p < 0,001 ; Douleurs, 79,2 ± 12,7 vs 93,4 ± 7,4, p < 0,01 ; Fonction, 91,3 ± 11,2 vs 97,9 ± 4,44, p < 0,001 ; Qualité de vie, 38,1 ± 23,2 vs 62,3 ± 30,1, p < 0,001) lors de la suture itérative.
Conclusion
Le taux d’échec des sutures méniscales itératives sur genou stabilisé était de 48 %. Les sutures d’anse de seau étaient à risque majeur d’échec (91 %). Cependant, malgré un taux d’échec important, les résultats fonctionnels ont été améliorés dans tous les cas.
Niveau de preuve
IV.
Introduction
Failure rates in meniscal suture associated to ACL reconstruction range from 10% to 26.9%, often leading to meniscectomy. In young patients, the wish to conserve the meniscus may lead to iterative suture, if the lesion allows. There are no data available for clinical results of repeat meniscal suture at the same site as the primary lesion in a stabilized knee. The immediate socioeconomic cost, compared to meniscectomy, needs to be taken into account, and benefit needs to be demonstrated. The main aim of the present study was to assess the rate of secondary meniscectomy after iterative meniscal suture in stabilized knees. The study hypothesis was that failure rates are higher in iterative isolated meniscal suture after ligament reconstruction than in primary repair.
Material and methods
This single-center retrospective study analyzed patients receiving iterative meniscal suture on stable knee, between 2009 and 2019, with a minimum 26 months’ follow-up. Twenty-three patients were analyzed: 15 male, 8 female; mean age at iterative suture, 28.1 ± 7.9 years (range, 14-49 years); mean BMI, 24.2 ± 2.9 kg/m2 (range, 19–31). Mean time to recurrence was 38.9 ± 25.1 months (range, 6–93 months). Initial ACL graft used the patellar ligament in 69.6% of cases (n = 16) and the hamstrings in 30.4% (n = 7). Mean differential laximetry before iterative suture was 1.7 ± 0.3 mm (range, 1.2–2.3 mm). Iterative suture was in the medial meniscus in 69.6% of cases (16/23) and in the lateral meniscus in 30.4% (7/23). Risk factors for failure, defined by requirement for meniscectomy, were assessed. Functional results were assessed on Knee injury and Osteoarthritis Outcome Score (KOOS), International Knee Documentation Committee (IKDC) score and Tegner score.
Results
The failure rate was 48% (11/23), incorporating all lesions together. Bucket-handle tear was most frequently associated with failure (91%; p < 0.01). There was significant improvement after iterative suture in subjective IKDC score (51.6 ± 15.2 vs 81.3 ± 15.6; p < 0.001) and KOOS scores: symptoms and stiffness, 66.6 ± 13.7 vs 91.1 ± 7.53 (p < 0.001); pain, 79.2 ± 12.7 vs 93.4 ± 7.4 (p < 0.01); function, 91.3 ± 11.2 vs 97.9 ± 4.44 (p < 0.001); quality of life, 38.1 ± 23.2 vs 62.3 ± 30.1 (p < 0.001).
Conclusion
The failure rate for iterative meniscal suture on stabilized knee was 48%. Bucket-handle tear was a major risk factor for failure (91%). Despite these high failure rates, functional results systematically improved.
期刊介绍:
A 118 ans, la Revue de Chirurgie orthopédique franchit, en 2009, une étape décisive dans son développement afin de renforcer la diffusion et la notoriété des publications francophones auprès des praticiens et chercheurs non-francophones. Les auteurs ayant leurs racines dans la francophonie trouveront ainsi une chance supplémentaire de voir reconnus les qualités et le intérêt de leurs recherches par le plus grand nombre.