{"title":"Syndrome des antiphospholipides : évolution des critères de classification et place des anticoagulants oraux directs","authors":"Ygal Benhamou","doi":"10.1016/j.jdmv.2024.01.007","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>Le diagnostic de SAPL comme beaucoup de maladies auto-immunes repose sur des critères de classification et non des critères diagnostiques, ce qui, depuis plusieurs années, a posé le problème des patients avec des manifestations cliniques dites non « classantes ». En effet, les données épidémiologiques des registres internationaux SAPL ont bien montré que certaines manifestations cliniques (épilepsie, valvulopathies, livedo…) ou biologiques (thrombopénie) étaient fréquemment présentes au diagnostic sans faire partie des critères reconnus par la classification de Sydney de 2006. Enfin, l’importance de certaines anomalies biologiques comme l’existence d’un isotype IgM a souvent été évaluée dans des méta-analyses comme très peu associée à un risque de thromboses. De ce fait, un groupe d’expert de l’ISTH a récemment intégré toutes ces réflexions et a permis de modifier les critères de classification en intégrant une pondération pour les manifestations cliniques et biologiques conduisant à un nombre de points nécessaires pour retenir le diagnostic du SAPL. D’une part, certaines manifestations cliniques (les atteintes valvulaires cardiaques, les atteintes microvasculaires) et biologiques (thrombopénie) ont été intégrées aux critères de classifications et, d’autre part, certaines comme les antécédents de fausses couches précoces ou la présence d’un isotype IgM anticardiolipine ou anti-β2GP1 ont vu leur poids dans la classification être minoré. Enfin, une évolution notable a été apportée par la prise en compte de la présence d’une autre explication pouvant conduire à la thrombose artérielle (athérosclérose, fibrillation atriale) ou veineuse (facteur favorisant majeur) rendant le diagnostic du SAPL moins probable. Cette classification désormais en vigueur va poser de nombreuses questions de « reclassement » de certains patients avec dans certains cas des modifications thérapeutiques telles que l’arrêt du traitement anticoagulant. Ainsi, des études vont être nécessaires pour évaluer l’impact de ces modifications dans la prise en charge des patients.</p></div>","PeriodicalId":53149,"journal":{"name":"JMV-Journal de Medecine Vasculaire","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-02-22","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"JMV-Journal de Medecine Vasculaire","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2542451324000075","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le diagnostic de SAPL comme beaucoup de maladies auto-immunes repose sur des critères de classification et non des critères diagnostiques, ce qui, depuis plusieurs années, a posé le problème des patients avec des manifestations cliniques dites non « classantes ». En effet, les données épidémiologiques des registres internationaux SAPL ont bien montré que certaines manifestations cliniques (épilepsie, valvulopathies, livedo…) ou biologiques (thrombopénie) étaient fréquemment présentes au diagnostic sans faire partie des critères reconnus par la classification de Sydney de 2006. Enfin, l’importance de certaines anomalies biologiques comme l’existence d’un isotype IgM a souvent été évaluée dans des méta-analyses comme très peu associée à un risque de thromboses. De ce fait, un groupe d’expert de l’ISTH a récemment intégré toutes ces réflexions et a permis de modifier les critères de classification en intégrant une pondération pour les manifestations cliniques et biologiques conduisant à un nombre de points nécessaires pour retenir le diagnostic du SAPL. D’une part, certaines manifestations cliniques (les atteintes valvulaires cardiaques, les atteintes microvasculaires) et biologiques (thrombopénie) ont été intégrées aux critères de classifications et, d’autre part, certaines comme les antécédents de fausses couches précoces ou la présence d’un isotype IgM anticardiolipine ou anti-β2GP1 ont vu leur poids dans la classification être minoré. Enfin, une évolution notable a été apportée par la prise en compte de la présence d’une autre explication pouvant conduire à la thrombose artérielle (athérosclérose, fibrillation atriale) ou veineuse (facteur favorisant majeur) rendant le diagnostic du SAPL moins probable. Cette classification désormais en vigueur va poser de nombreuses questions de « reclassement » de certains patients avec dans certains cas des modifications thérapeutiques telles que l’arrêt du traitement anticoagulant. Ainsi, des études vont être nécessaires pour évaluer l’impact de ces modifications dans la prise en charge des patients.
期刊介绍:
The JMV- Journal de Médecine Vasculaire publishes peer-reviewed clinical and research articles, epidemiological studies, review articles, editorials, guidelines. The journal also publishes abstracts of papers presented at the annual sessions of the national congress of French College of Vascular Pathology.