Eddie-Laurent Mercoyrol , Olivia Declerck , Marc Du Besset , Margaux Guichard , Jean-Baptiste Bourgeois , Vincent Dambakli , Nasser Amani
{"title":"Retour d’expérience de la cyber-attaque du centre hospitalier de Villefranche-sur-Saône par le Rançon logiciel RYUK en 2021","authors":"Eddie-Laurent Mercoyrol , Olivia Declerck , Marc Du Besset , Margaux Guichard , Jean-Baptiste Bourgeois , Vincent Dambakli , Nasser Amani","doi":"10.1016/j.pxur.2024.01.015","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>La cyber-criminalité est un risque omniprésent, et concerne tous les secteurs d’activité. Le monde hospitalier souffre en particulier de systèmes informatiques obsolètes, ce qui a conduit à une multiplication de cyber-attaques dans les cinq dernières années.</p><p>En 2020, l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a traité quatre fois plus de cas d’actes de cyber-criminalité qu’en 2019, et pas moins de 27 attaques ont touché des hôpitaux français.</p><p>Dans la nuit du 14 au 15 février 2021, une semaine après l’hôpital de Dax, le centre hospitalier nord-ouest de Villefranche-sur-Saône a été victime d’une cyber-attaque particulièrement massive. Un logiciel malveillant nommé RYUK, observé pour la première fois en 2018, a crypté les données de l’établissement, paralysé son système informatique et coupé tous les appareils électroniques, dont les téléphones et ordinateurs (<span>Figure 1</span>). Les pirates sont ainsi parvenus à s’introduire dans le parc informatique, à chiffrer les fichiers qui s’y trouvaient afin de les rendre inopérants, exigeant ensuite une rançon pour les débloquer.</p><p>L’infiltration dans le parc informatique de l’établissement se fait classiquement par hameçonnage ou « <em>phishing</em> » grâce à un mail frauduleux qui invite le destinataire à cliquer sur un lien ou à divulguer ses identifiants. Puis s’opère une diffusion du virus qui rentre par un ordinateur et contamine le réseau entier.</p><p>L’objectif de ce travail est d’analyser dans quelle mesure une cyber-attaque désorganise une région sanitaire entière par la mise hors service de son hôpital de référence, et de montrer quelles solutions peuvent être apportées.</p><p>L’équipe de la structure d’urgence (SU) des hôpitaux nord-ouest et la direction du service numérique territorial (DSNT) ont collaboré autour d’un retour d’expérience, en vue de la réécriture des procédures dégradées aux Urgences en cas de panne informatique de grande ampleur.</p></div>","PeriodicalId":100904,"journal":{"name":"Médecine de Catastrophe - Urgences Collectives","volume":"8 1","pages":"Page 49"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine de Catastrophe - Urgences Collectives","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1279847924000156","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
La cyber-criminalité est un risque omniprésent, et concerne tous les secteurs d’activité. Le monde hospitalier souffre en particulier de systèmes informatiques obsolètes, ce qui a conduit à une multiplication de cyber-attaques dans les cinq dernières années.
En 2020, l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a traité quatre fois plus de cas d’actes de cyber-criminalité qu’en 2019, et pas moins de 27 attaques ont touché des hôpitaux français.
Dans la nuit du 14 au 15 février 2021, une semaine après l’hôpital de Dax, le centre hospitalier nord-ouest de Villefranche-sur-Saône a été victime d’une cyber-attaque particulièrement massive. Un logiciel malveillant nommé RYUK, observé pour la première fois en 2018, a crypté les données de l’établissement, paralysé son système informatique et coupé tous les appareils électroniques, dont les téléphones et ordinateurs (Figure 1). Les pirates sont ainsi parvenus à s’introduire dans le parc informatique, à chiffrer les fichiers qui s’y trouvaient afin de les rendre inopérants, exigeant ensuite une rançon pour les débloquer.
L’infiltration dans le parc informatique de l’établissement se fait classiquement par hameçonnage ou « phishing » grâce à un mail frauduleux qui invite le destinataire à cliquer sur un lien ou à divulguer ses identifiants. Puis s’opère une diffusion du virus qui rentre par un ordinateur et contamine le réseau entier.
L’objectif de ce travail est d’analyser dans quelle mesure une cyber-attaque désorganise une région sanitaire entière par la mise hors service de son hôpital de référence, et de montrer quelles solutions peuvent être apportées.
L’équipe de la structure d’urgence (SU) des hôpitaux nord-ouest et la direction du service numérique territorial (DSNT) ont collaboré autour d’un retour d’expérience, en vue de la réécriture des procédures dégradées aux Urgences en cas de panne informatique de grande ampleur.