I. Berkaoui , N. Litrowski , F. Chambres , L. Loridon , C. Boulard
{"title":"Eczéma de contact aux dermocorticoïdes chez une patiente traitée par Dupilumab","authors":"I. Berkaoui , N. Litrowski , F. Chambres , L. Loridon , C. Boulard","doi":"10.1016/j.reval.2024.103873","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction (contexte de la recherche)</h3><p>Les dermocorticoïdes représentent la 1<sup>re</sup> ligne thérapeutique dans le traitement des dermatites atopiques et manifestations dermato-allergiques. Néanmoins, ils peuvent être à l’origine de véritables réactions d’hypersensibilité retardée, avec une présentation clinique trompeuse. Nous rapportons le cas d’une patiente présentant une aggravation de sa dermatose des mains sous Dupilumab, qui s’était sensibilisée aux dermocorticoïdes.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Une patiente de 24 ans, aux antécédents de dermatite atopique traitée par ciclosporine puis méthotrexate, était traitée par Dupilumab depuis 10 mois. Elle était améliorée par ce traitement, sauf au niveau des mains, avec une extension de l’eczéma sec, malgré l’application de dermocorticoïdes. Elle avait déjà été testée par patchs tests, avant la mise sous traitement systémique, sans eczéma de contact mis en évidence. À l’interrogatoire, on ne retrouvait pas de facteurs de contact ni irritatif évident.</p><p>Elle présentait un placard eczématiforme au niveau des mains, prédominant à droite, avec un érythème sec de la face dorsale des doigts et de la paume de la main, sauf au centre. Devant l’aspect atypique de l’éruption des mains et l’absence d’amélioration malgré les dermocorticoïdes appliqués, nous lui avons proposé la réalisation de ROAT tests puis patchs tests aux dermocorticoïdes (batterie standard, cetyl/stearyl alcool et dermocorticoïdes utilisés) sous Dupilumab.</p><p>La patiente présentait un ROAT test positif dès j2 au Clarelux. Les patchs étaient retirés à 36<!--> <!-->h devant un prurit important. Il était retrouvé une sensibilisation croisée pour les dermocorticoïdes du groupe A (Methyprenisolone), B/D2 (Budesonide) et D1 (Bétaméthasone/Clobétasone propionate). Afin de s’assurer qu’elle n’avait pas de réaction au groupe C, un ROAT test à la Nérisone était réalisé et revenait négatif.</p><p>L’évolution était favorable sous émollient et éviction des dermocorticoïdes.</p></div><div><h3>Conclusions</h3><p>Une hypersensibilité retardée aux dermocorticoïdes doit être évoquée devant l’aggravation d’un eczéma malgré un traitement bien conduit ou en cas de localisations résistantes atypiques. Comme le souligne notre cas, le Dupilumab ne modifie pas la pertinence des patchs tests.</p></div>","PeriodicalId":49130,"journal":{"name":"Revue Francaise d Allergologie","volume":"64 ","pages":"Article 103873"},"PeriodicalIF":0.3000,"publicationDate":"2024-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue Francaise d Allergologie","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877032024000939","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction (contexte de la recherche)
Les dermocorticoïdes représentent la 1re ligne thérapeutique dans le traitement des dermatites atopiques et manifestations dermato-allergiques. Néanmoins, ils peuvent être à l’origine de véritables réactions d’hypersensibilité retardée, avec une présentation clinique trompeuse. Nous rapportons le cas d’une patiente présentant une aggravation de sa dermatose des mains sous Dupilumab, qui s’était sensibilisée aux dermocorticoïdes.
Résultats
Une patiente de 24 ans, aux antécédents de dermatite atopique traitée par ciclosporine puis méthotrexate, était traitée par Dupilumab depuis 10 mois. Elle était améliorée par ce traitement, sauf au niveau des mains, avec une extension de l’eczéma sec, malgré l’application de dermocorticoïdes. Elle avait déjà été testée par patchs tests, avant la mise sous traitement systémique, sans eczéma de contact mis en évidence. À l’interrogatoire, on ne retrouvait pas de facteurs de contact ni irritatif évident.
Elle présentait un placard eczématiforme au niveau des mains, prédominant à droite, avec un érythème sec de la face dorsale des doigts et de la paume de la main, sauf au centre. Devant l’aspect atypique de l’éruption des mains et l’absence d’amélioration malgré les dermocorticoïdes appliqués, nous lui avons proposé la réalisation de ROAT tests puis patchs tests aux dermocorticoïdes (batterie standard, cetyl/stearyl alcool et dermocorticoïdes utilisés) sous Dupilumab.
La patiente présentait un ROAT test positif dès j2 au Clarelux. Les patchs étaient retirés à 36 h devant un prurit important. Il était retrouvé une sensibilisation croisée pour les dermocorticoïdes du groupe A (Methyprenisolone), B/D2 (Budesonide) et D1 (Bétaméthasone/Clobétasone propionate). Afin de s’assurer qu’elle n’avait pas de réaction au groupe C, un ROAT test à la Nérisone était réalisé et revenait négatif.
L’évolution était favorable sous émollient et éviction des dermocorticoïdes.
Conclusions
Une hypersensibilité retardée aux dermocorticoïdes doit être évoquée devant l’aggravation d’un eczéma malgré un traitement bien conduit ou en cas de localisations résistantes atypiques. Comme le souligne notre cas, le Dupilumab ne modifie pas la pertinence des patchs tests.
期刊介绍:
La Revue Française d''Allergologie : un véritable forum pour faire connaître des travaux originaux et permettre la diffusion de l''information auprès de toutes les spécialités concernées par les pathologies allergiques. La Revue Française d''Allergologie (8 numéros par an) est au carrefour de nombreuses spécialités - dermatologie, pédiatrie, ORL, pneumologie, ophtalmologie, médecine interne - qui, toutes, ont à traiter des maladies allergiques. Les symptômes des allergies fondés sur des mécanismes communs sont le plus souvent associés et se succèdent chez un même patient. En forte progression depuis 20 ans, les maladies allergiques sont dans l''attente de perfectionnements et d''avancées thérapeutiques qui permettront aux nombreux patients qui en sont atteints de mieux vivre avec leurs allergies. La Revue Française d''Allergologie se veut donc un véritable forum de discussions et d''échanges entre tous les spécialistes confrontés aux pathologies