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Abstract
L'expression « Fī fann al-salāmāt » a été introduite en tant que titre secondaire dans le recueil de poésie consacré à l'alchimie intitulé Shudhūr al-dhahab du poète andalou Ibn Arfaʿ Raʾs (m. 593/1197). Ce recueil est disponible sous forme manuscrite à la bibliothèque de l'Escorial n° 530/5. De nombreux auteurs de catalogues ont recopié cette expression tout en gardant le fatḥa [a] sur la lettre [s] du terme al-salāmāt. Pour expliquer ce mot clé, Hutwing Duranburg lui a attribué le sens d’« immunité », qui renvoie visiblement au « genre poétique de l'alchimie». Cette explication lexicale qui ne traduit pas convenablement le sens du Salāmāt n'est pas convaincante à nos yeux, raison pour laquelle nous effectuons une étude lexico-sémantique pour vérifier sa signification principale exacte.
D’après nous, le copiste du recueil et les auteurs des catalogues ont mal interprété l'expression. De fait, les poètes alchimistes faisaient référence à silāmāt, avec un kasra [i] sur le [s] plutôt qu'à salāmāt, avec un fatḥa [a]. Nous traduisons donc Fann al-silāmāt par l'art des pierres, le mot renvoyant à la pierre philosophale qui permet, selon les alchimistes, de transformer les métaux en or.