En Languedoc, près de 40 000 saisonniers travaillent annuellement en agriculture, soit 26 % de l’emploi agricole. Cette population y occupe une place centrale et il est nécessaire d’en favoriser l’employabilité et la sécurité.
Elle est principalement masculine, d’âge moyen de 40 ans, étrangère et peu qualifiée. Les filières de la viticulture, de l’arboriculture et du maraichage concentrent 93 % de cette main d’œuvre dans les départements du Gard et de l’Hérault. La saisonnalité implique un recrutement massif entre mars et septembre qui soulève de nombreuses problématiques.
L’invisibilité de cette population résulte de la nature temporaire du travail, du statut détaché, du travail dissimulé, de la mobilité, et complique l’organisation et le traitement des données informatiques de la Mutualité sociale agricole (MSA).
Sa précarité est aggravée par la barrière de la langue, les conditions d’hébergement et d’hygiène, l’accès aux droits, les salaires souvent bas et les conditions de travail difficiles. Ces déterminants entraînent des risques spécifiques plaçant ces saisonniers en situation de vulnérabilité. Les variables socio-anthropologiques [GD1] mal identifiées peuvent avoir un impact important sur la santé.
L’invisibilité et l’afflux massif, brutal de main d’œuvre rendent difficile le suivi de santé réglementaire par le service Santé sécurité au travail agricole (SSTA). Il faut cibler des priorités d’efficience et d’efficacité et s’organiser en pluridisciplinarité appuyée par le guichet unique et les élus de la MSA.
La création d’un réseau des acteurs du monde agricole et de la société civile est un levier afin d’optimiser les ressources disponibles et améliorer l’accès des employeurs et des saisonniers à leurs droits et devoirs. Des journées spécifiques employeurs sont développés avec nos partenaires.
Le service SSTA, très mobile et au contact régulier des entreprises, les accompagne et met à leur disposition des outils afin de renforcer la connaissance des risques professionnels dans les différentes filières pour mieux les prévenir.
Le suivi de santé doit s’adapter à la réalité de la production agricole : les visites sur les exploitations et les actions collectives sont privilégiées. L’échange préalable avec l’employeur permet de repérer les difficultés de santé, de sélectionner les surveillances individuelles renforcées, d’enregistrer les postes de travail et risques dans les dossiers médicaux optimisant ainsi les entretiens médicaux réalisés.
Un imagier photolangage et une application multilingue mobile gratuite améliorent la communication et permettent aux travailleurs d’accéder aux informations utiles.
Des indicateurs seront développés pour évaluer l’efficacité de l’accompagnement proposé.