Alors que l’informatisation et le remplissage du logiciel en santé au travail sont contraignants pour les professionnels de la santé au travail, l’objectif de ce court témoignage est de présenter certaines possibilités innovantes, tout du moins nouvelles, obtenues grâce à la gestion des données produites par le médecin du travail et leurs limites inhérentes.
Décrire les troubles musculosquelettiques du membre supérieur (TMS-MS) et leurs facteurs de risque de survenue chez les hommes conducteurs professionnels à partir des bases de données Sumer, Evrest, MCP, RNV3P, maladie professionnelle de la Cnam.
Chaque dispositif a comparé 4 groupes de salariés sur des périodes allant de 2008 à 2019 : conducteurs de poids lourds, de transports en commun, livreurs et un groupe de référence, constitué des autres ouvriers.
Les effectifs étudiés sont de 651 conducteurs pour Sumer, 1922 conducteurs pour Evrest, 1317 TMS-MS pour MCP, 1242 TMS-MS pour RNV3P et 8998 TMS-MS pour la Cnam. Les dispositifs Sumer et Evrest mettent en évidence des contraintes biomécaniques et psychosociales différentes selon les groupes de conducteurs. Evrest et MCP constatent que les prévalences de plaintes et de maladies à caractère professionnel ne sont pas significativement différentes entre les 4 groupes de salariés pour les localisations touchant l’épaule. En revanche, concernant le coude et la région poignet-main, ces prévalences sont significativement moindres chez les conducteurs par rapport aux autres ouvriers (p < 0,05). Les 3 dispositifs MCP, RNV3P et Cnam ont enregistré des pathologies de l’épaule en proportion supérieure chez les conducteurs par comparaison avec les autres ouvriers. Les gestes répétitifs étaient des facteurs souvent incriminés dans la survenue des TMS des conducteurs. Le travail en force était également souvent incriminé pour les conducteurs de poids lourd et conducteurs livreurs, mais pas pour les conducteurs de transport en commun.
Le risque d’affections du membre supérieur varie selon la catégorie de conducteurs. Cette étude apporte des arguments pour un risque supérieur de pathologies de l’épaule chez les conducteurs.
To describe musculoskeletal disorders of the upper limb (MSD-UL) and their risks factors among male professional drivers using the following databases: Sumer, Evrest, MCP, RNV3P, and Cnam.
For each database, 4 workers groups were studied during periods between 2008 and 2019: truck drivers, public transport drivers, delivery drivers and a reference group of other workers.
There were 651 drivers for Sumer, 1922 drivers for Evrest, 1317 MSD-UL for MCP, 1242 MSD-UL for RNV3P and 8998 MSD-UL for Cnam. Sumer and Evrest show that biomechanical and psychosocial constraints are different according with the group of drivers. Evrest and MCP observe that prevalences of complaints or MSD-UL linked to the professional activity are not different between the 4 groups of workers for shoulder localizations. However, for elbow and hand localizations, these prevalences are significantly less (P < 0.05). MCP, RNV3P and Cnam registered MSD-UL
Les jeux olympiques et paralympiques Paris 2024 représentent le plus grand évènement public depuis l’ère post-COVID. Il sera responsable de rassemblements de masse susceptibles d’engendrer d’importantes répercussions de santé publique, notamment par la survenue possible d’évènements sanitaires aigus qu’il faudra pouvoir détecter et gérer efficacement. Le dispositif actuel de surveillance syndromique français SurSaUD®, reposant sur les données du réseau OSCOUR®, SOS Médecins et les décès, pourrait être amélioré en termes de réactivité et flexibilité face l’ampleur et la variété des menaces potentielles. Il semble donc pertinent de proposer des solutions de renforcement de ce système de surveillance. Plusieurs axes d’amélioration sont envisageables, tant sur la consolidation et l’enrichissement du dispositif SurSaUD®, que par l’utilisation d’indicateurs innovants. Un effort sur le choix et l’utilisation des codages lors des passages aux urgences garantirait une meilleure qualité des données. Les sciences de données et l’utilisation de nouvelles technologies, comme le traitement automatique des langues par intelligence artificielle, pourraient s’avérer être une aide précieuse pour l’exploitation de ces informations. L’utilisation des données intégrées des services de secours, comme les appels au SAMU, les mouvements des pompiers et des ambulances, se révèlent être robustes, sensibles et donc indispensables pour le renforcement de ce système. Enfin, l’ajout de nouveaux indicateurs, nécessitant une phase pilote, tels que les données d’absentéisme en entreprise (RATP, SNCF, Air France), de ventes en pharmacies ou d’utilisation de tests rapides de laboratoires, permettrait d’accroître la performance du dispositif de surveillance syndromique tout en assurant son acceptabilité. L’utilisation d’outils comme une interface unique d’acquisition des données (une application) ou de restitution des alertes (bulletins quotidiens) pourraient faciliter les échanges mutuels. Au-delà du contexte des Jeux olympiques et paralympiques, cet évènement offre l’opportunité au système sanitaire français de repenser en profondeur son système de surveillance dans une dynamique d’amélioration continue et d’opérationnalité face aux menaces grandissantes.
The Paris 2024 Olympic and Paralympic Games represent the biggest public event since the post-COVID era. It will be responsible for mass gatherings and is likely to have major public health repercussions, notably through the occurrence of acute health events that need to be detected and managed effectively. France's current syndromic surveillance system, SurSaUD®, which relies on data from the OSCOUR® network, SOS Médecins and deaths datas, appears to be unresponsive, delayed and inflexible considering the scale and variety of potential threats. Therefore, it seems relevant to propose ways of strengthening this surveillance system. There are several possible improvements, both in terms of consolidating a
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