{"title":"Exposition indirecte des salariés d’accouvage aux produits désinfectants","authors":"Carole Delaqueze, Sylvie Bellanger","doi":"10.1016/j.admp.2024.102014","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>Les animatrices sécurité des entreprises d’accouvage du Maine-et-Loire rencontrent des difficultés pour évaluer le risque d’exposition des salariés intervenant dans les bâtiments d’élevage et dans les couvoirs après un lavage et une désinfection aux produits biocides.</p><p>En couvoir et en élevage, les infrastructures et le matériel sont lavés et décontaminés après chaque utilisation ou vide sanitaire. Du fait du process actuel et des contraintes sanitaires, les produits biocides désinfectants utilisés ne sont pas rincés. Certains sont très rémanents et occasionnent gènes, questionnements et inquiétudes des salariés à leur retour au poste de travail.</p><p>Le service Santé sécurité au travail (SST) de la Mutualité sociale agricole (MSA) de Maine-et-Loire a mené une étude.</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>Elle visait à caractériser l’exposition et la perception de ce risque par les salariés et à proposer des axes d’améliorations.</p></div><div><h3>Matériel et méthode</h3><p>La conduite de ce projet, a été assuré par le service SST, appuyé d’un étudiant de l’IHIE (Institut d’hygiène industrielle et de l’environnement).</p><p>Un groupe projet a été constitué et une méthodologie d’intervention construite : état des lieux des pratiques, élaboration d’une stratégie de prélèvements.</p><p>Des observations et prélèvements atmosphériques et surfaciques d’une part, des entretiens individuels avec questionnaires d’autre part ont été réalisés. L’analyse technico-scientifique de ces données a été assurée par le Laboratoire interrégional de chimie de l’Ouest (LICO) et la MSA. Elle a permis de poser des hypothèses de travail en vue d’élaborer un plan d’action.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Près de 70 prélèvements atmosphériques et 40 surfaciques ont pu être analysés ; 4 familles de molécules ont été retrouvées en teneurs diverses, soit dans l’air (peroxydes, aldéhydes) soit sur les surfaces (aldéhydes, amines, ammoniums quaternaires). Les 51 questionnaires dépouillés montrent que la moitié des salariés interrogés pense être en contact avec ces produits, les divers symptômes évoqués (oculaires, cutanés et respiratoires) semblent le confirmer. L’exposition est réelle, d’autant plus importante que le délai avant retour dans la zone désinfectée est court.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>La période COVID ayant limité le nombre de données recueillies, il serait intéressant de finaliser la campagne de prélèvements et de mener de nouveaux entretiens individuels.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Des actions de prévention ont été mises en œuvre afin de réduire les expositions à ces substances. Deux approches ont été retenues par les animatrices sécurité : inciter à la substitution des produits et ajuster les dosages d’une part, adapter les pratiques (gestion de la ventilation, sécurisation de la zone désinfectée…) et les équipements d’autre part.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4000,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1775878524000481","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"PUBLIC, ENVIRONMENTAL & OCCUPATIONAL HEALTH","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Contexte
Les animatrices sécurité des entreprises d’accouvage du Maine-et-Loire rencontrent des difficultés pour évaluer le risque d’exposition des salariés intervenant dans les bâtiments d’élevage et dans les couvoirs après un lavage et une désinfection aux produits biocides.
En couvoir et en élevage, les infrastructures et le matériel sont lavés et décontaminés après chaque utilisation ou vide sanitaire. Du fait du process actuel et des contraintes sanitaires, les produits biocides désinfectants utilisés ne sont pas rincés. Certains sont très rémanents et occasionnent gènes, questionnements et inquiétudes des salariés à leur retour au poste de travail.
Le service Santé sécurité au travail (SST) de la Mutualité sociale agricole (MSA) de Maine-et-Loire a mené une étude.
Objectifs
Elle visait à caractériser l’exposition et la perception de ce risque par les salariés et à proposer des axes d’améliorations.
Matériel et méthode
La conduite de ce projet, a été assuré par le service SST, appuyé d’un étudiant de l’IHIE (Institut d’hygiène industrielle et de l’environnement).
Un groupe projet a été constitué et une méthodologie d’intervention construite : état des lieux des pratiques, élaboration d’une stratégie de prélèvements.
Des observations et prélèvements atmosphériques et surfaciques d’une part, des entretiens individuels avec questionnaires d’autre part ont été réalisés. L’analyse technico-scientifique de ces données a été assurée par le Laboratoire interrégional de chimie de l’Ouest (LICO) et la MSA. Elle a permis de poser des hypothèses de travail en vue d’élaborer un plan d’action.
Résultats
Près de 70 prélèvements atmosphériques et 40 surfaciques ont pu être analysés ; 4 familles de molécules ont été retrouvées en teneurs diverses, soit dans l’air (peroxydes, aldéhydes) soit sur les surfaces (aldéhydes, amines, ammoniums quaternaires). Les 51 questionnaires dépouillés montrent que la moitié des salariés interrogés pense être en contact avec ces produits, les divers symptômes évoqués (oculaires, cutanés et respiratoires) semblent le confirmer. L’exposition est réelle, d’autant plus importante que le délai avant retour dans la zone désinfectée est court.
Discussion
La période COVID ayant limité le nombre de données recueillies, il serait intéressant de finaliser la campagne de prélèvements et de mener de nouveaux entretiens individuels.
Conclusion
Des actions de prévention ont été mises en œuvre afin de réduire les expositions à ces substances. Deux approches ont été retenues par les animatrices sécurité : inciter à la substitution des produits et ajuster les dosages d’une part, adapter les pratiques (gestion de la ventilation, sécurisation de la zone désinfectée…) et les équipements d’autre part.
期刊介绍:
The Archives of Occupational and Environmental Diseases (Archives des maladies professionnelles et de l''environnement) publish scientific original articles in the form of memoirs, developments and general health reviews. The journal is a reliable source of information, which lets you gain additional knowledge or update your knowledge of basic or original issues.
The section Continuous professional development focuses on a major issue and gives you the tools to optimize your practice. The content is divided in 3 parts: Reading Test, Answer to the Reading Test and Scientific Press Review, which let you share the analysis, by the editorial board, of articles from major English-language journals.
The section Legal Environment discusses an environmental culture. The section Letter to the editor keeps you informed about the press review; the Legislation, with the latest regulations published in the Official Journal; and the agenda of the meetings and the Congress, the questions–answers, etc. The Archives of Occupational and Environmental Diseases include all the scientific communications of the French occupational health societies, of which they are the official journal.