Impact des bilans de médication réalisés au cours de l’évaluation gériatrique standardisée en hospitalisation de courte durée sur la prescription médicamenteuse en ville
M. Merlin , S. de La Brosse , O. Tiryaki , C. Meguerditchian , P. Villani , A. Daumas , G. Hache
{"title":"Impact des bilans de médication réalisés au cours de l’évaluation gériatrique standardisée en hospitalisation de courte durée sur la prescription médicamenteuse en ville","authors":"M. Merlin , S. de La Brosse , O. Tiryaki , C. Meguerditchian , P. Villani , A. Daumas , G. Hache","doi":"10.1016/j.phacli.2024.04.024","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>Les personnes âgées polypathologiques présentent un risque iatrogène élevé. Les visites aux urgences et l’admission en unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD) d’un patient âgé constituent souvent le signe précurseur voire le facteur déclenchant d’une cascade d’événements indésirables dans les mois qui suivent. L’évaluation gériatrique standardisée (EGS) réalisée par une équipe mobile de gériatrie (EMG) à l’UHCD constitue une approche pluridimensionnelle adaptée pour la prise en charge spécifique de ces patients ; la réalisation d’un bilan de médication au cours de l’EGS a pour objectif de lutter contre l’iatrogénie médicamenteuse dans ces situations. Cependant, compte tenu de la diversité des parcours des patients après les urgences, l’impact des recommandations thérapeutiques proposées lors du BM sur la prise en charge médicamenteuse des patients n’est pas connue.</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>L’objectif de notre travail a été d’évaluer le taux de mise en œuvre des recommandations sur les ordonnances en cours un mois après l’admission aux urgences.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique sur les dossiers des patients ayant bénéficiés d’un bilan de médication dans le cadre de l’EGS réalisée par l’EMG à l’UHCD entre septembre 2022 et novembre 2023. Les prescriptions potentiellement inappropriées (PPI) ont été détectées avec des outils validés (PIMCheck, drugs.com et START/STOPP). Nous avons recueilli le nombre et le type de recommandations. Le critère principal d’évaluation est le taux de mise en œuvre des recommandations sur les ordonnances en cours transmises par les officines un mois après la réalisation du BM.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Sur les 122 dossiers identifiés, 84 patients avaient bénéficié d’un bilan de médication. Nous avions identifié 249 PPI avec 2,96<!--> <!-->±<!--> <!-->1,41 recommandations par patient. Au total, 47 % ont été hospitalisés moins de 15<!--> <!-->jours puis retour au domicile, 30 % hospitalisés pour un long séjour (30 %), 17 % sont retournés au domicile ou à l’EHPAD et 6 % sont entrés en EHPAD. Un mois plus tard, 13 patients étaient décédés et 17 perdus de vue, soit 79 recommandations non évaluables ; 62 (36,5 %) recommandations ont été appliquées avec un taux de mise en œuvre de 37<!--> <!-->±<!--> <!-->39,8 % par patient. Neuf patients (10,7 %) présentaient une mise en œuvre totale des recommandations médicamenteuse, 20 patients (23,8 %) une mise en œuvre partielle et pour 25 patients (29,8 %) aucune modification n’a été mise en place. Un faible nombre de recommandations influence la probabilité de mise en œuvre ; en revanche il n’y a pas d’influence du type de recommandation ni de la classe médicamenteuse impliquée.</p></div><div><h3>Discussion - Conclusion</h3><p>Il est nécessaire d’identifier les leviers permettant d’améliorer la mise en place des recommandations du BM dans notre contexte.</p></div>","PeriodicalId":100870,"journal":{"name":"Le Pharmacien Clinicien","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Le Pharmacien Clinicien","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772953224000686","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Contexte
Les personnes âgées polypathologiques présentent un risque iatrogène élevé. Les visites aux urgences et l’admission en unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD) d’un patient âgé constituent souvent le signe précurseur voire le facteur déclenchant d’une cascade d’événements indésirables dans les mois qui suivent. L’évaluation gériatrique standardisée (EGS) réalisée par une équipe mobile de gériatrie (EMG) à l’UHCD constitue une approche pluridimensionnelle adaptée pour la prise en charge spécifique de ces patients ; la réalisation d’un bilan de médication au cours de l’EGS a pour objectif de lutter contre l’iatrogénie médicamenteuse dans ces situations. Cependant, compte tenu de la diversité des parcours des patients après les urgences, l’impact des recommandations thérapeutiques proposées lors du BM sur la prise en charge médicamenteuse des patients n’est pas connue.
Objectifs
L’objectif de notre travail a été d’évaluer le taux de mise en œuvre des recommandations sur les ordonnances en cours un mois après l’admission aux urgences.
Méthode
Nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique sur les dossiers des patients ayant bénéficiés d’un bilan de médication dans le cadre de l’EGS réalisée par l’EMG à l’UHCD entre septembre 2022 et novembre 2023. Les prescriptions potentiellement inappropriées (PPI) ont été détectées avec des outils validés (PIMCheck, drugs.com et START/STOPP). Nous avons recueilli le nombre et le type de recommandations. Le critère principal d’évaluation est le taux de mise en œuvre des recommandations sur les ordonnances en cours transmises par les officines un mois après la réalisation du BM.
Résultats
Sur les 122 dossiers identifiés, 84 patients avaient bénéficié d’un bilan de médication. Nous avions identifié 249 PPI avec 2,96 ± 1,41 recommandations par patient. Au total, 47 % ont été hospitalisés moins de 15 jours puis retour au domicile, 30 % hospitalisés pour un long séjour (30 %), 17 % sont retournés au domicile ou à l’EHPAD et 6 % sont entrés en EHPAD. Un mois plus tard, 13 patients étaient décédés et 17 perdus de vue, soit 79 recommandations non évaluables ; 62 (36,5 %) recommandations ont été appliquées avec un taux de mise en œuvre de 37 ± 39,8 % par patient. Neuf patients (10,7 %) présentaient une mise en œuvre totale des recommandations médicamenteuse, 20 patients (23,8 %) une mise en œuvre partielle et pour 25 patients (29,8 %) aucune modification n’a été mise en place. Un faible nombre de recommandations influence la probabilité de mise en œuvre ; en revanche il n’y a pas d’influence du type de recommandation ni de la classe médicamenteuse impliquée.
Discussion - Conclusion
Il est nécessaire d’identifier les leviers permettant d’améliorer la mise en place des recommandations du BM dans notre contexte.