C. Delpech , J. Saliou , L. Farnault , R. Fanciullino
{"title":"Phytothérapie et chimiothérapie orale, des relations qui ne sont pas sans risques : retour d’expérience au sein d’un service d’hématologie","authors":"C. Delpech , J. Saliou , L. Farnault , R. Fanciullino","doi":"10.1016/j.phacli.2024.04.027","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>De plus en plus de patients utilisent des phytothérapies en complément de leur traitement conventionnel dans le domaine de l’oncohématologie. Ainsi, la problématique des risques d’interactions médicamenteuses et d’effets secondaires se pose. De ce fait, l’exploration des interactions potentielles entre les chimiothérapies orales et les phytothérapies représente un enjeu clef dans le bon déroulement du traitement.</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>L’objectif est d’étudier la prévalence de la phytothérapie en vie réelle au sein de cette population, d’établir une cartographie des plantes couramment utilisées par les patients et d’analyser les risques d’interactions possibles afin d’éviter l’échappement thérapeutique, la majoration des toxicités ou encore le développement d’une résistance à certains traitements.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Grâce à une méthode que nous avons mise en place : nous avons croisé le profil pharmacocinétique et pharmacodynamique des plantes avec ceux des traitements de chimiothérapie par voie orale. Nous avons obtenu un premier profil de croisement sur les possibles interactions médicamenteuses. Dans l’optique d’être le plus exhaustif possible, nous avons établi une matrice nous permettant une pondération de ces interactions. Cela nous a permis une gradation de ces interactions.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Nous avons confronté 22 molécules utilisées pour traiter les hémopathies malignes à 42 plantes consommées par les patients. Notre travail a permis d’identifier des interactions entre médicaments anticancéreux et plantes sous la forme d’un outil. Après analyse, 39 % des interactions sont des associations à déconseiller, 12 % à contre indiquer et 53 % d’entre elles sont à prendre en compte : dans ces situations, la décision à propos de l’association plante/médicament va fonctionner au cas par cas et dépendre de plusieurs critères. De plus, ce travail contribue à élargir notre compréhension dans le domaine des interactions médicamenteuses. Afin de faciliter notre travail, nous avons présentés dans un tableau l’impact de chaque plante sur les cytochromes impliqués dans le métabolisme des traitements. Celui-ci a pour but d’aider les professionnels de santé, leurs permettant de personnaliser le conseil au patient en fonction de son traitement et donc de minimiser les risques d’interactions.</p></div><div><h3>Discussion - Conclusion</h3><p>La phytothérapie est un domaine complexe. Dans le cadre de ce travail, une corrélation entre les thérapeutiques spécifiques aux patients d’oncohématologie et les plantes les plus couramment utilisées par cette population a été établie. Devant les nombreuses associations à risques mise en évidence, cela montre que le recours à la phytothérapie doit être encadré et approuvé. Il est primordial de faire évoluer cet outil, en effectuant une veille sanitaire.</p></div>","PeriodicalId":100870,"journal":{"name":"Le Pharmacien Clinicien","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Le Pharmacien Clinicien","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772953224000716","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Contexte
De plus en plus de patients utilisent des phytothérapies en complément de leur traitement conventionnel dans le domaine de l’oncohématologie. Ainsi, la problématique des risques d’interactions médicamenteuses et d’effets secondaires se pose. De ce fait, l’exploration des interactions potentielles entre les chimiothérapies orales et les phytothérapies représente un enjeu clef dans le bon déroulement du traitement.
Objectifs
L’objectif est d’étudier la prévalence de la phytothérapie en vie réelle au sein de cette population, d’établir une cartographie des plantes couramment utilisées par les patients et d’analyser les risques d’interactions possibles afin d’éviter l’échappement thérapeutique, la majoration des toxicités ou encore le développement d’une résistance à certains traitements.
Méthode
Grâce à une méthode que nous avons mise en place : nous avons croisé le profil pharmacocinétique et pharmacodynamique des plantes avec ceux des traitements de chimiothérapie par voie orale. Nous avons obtenu un premier profil de croisement sur les possibles interactions médicamenteuses. Dans l’optique d’être le plus exhaustif possible, nous avons établi une matrice nous permettant une pondération de ces interactions. Cela nous a permis une gradation de ces interactions.
Résultats
Nous avons confronté 22 molécules utilisées pour traiter les hémopathies malignes à 42 plantes consommées par les patients. Notre travail a permis d’identifier des interactions entre médicaments anticancéreux et plantes sous la forme d’un outil. Après analyse, 39 % des interactions sont des associations à déconseiller, 12 % à contre indiquer et 53 % d’entre elles sont à prendre en compte : dans ces situations, la décision à propos de l’association plante/médicament va fonctionner au cas par cas et dépendre de plusieurs critères. De plus, ce travail contribue à élargir notre compréhension dans le domaine des interactions médicamenteuses. Afin de faciliter notre travail, nous avons présentés dans un tableau l’impact de chaque plante sur les cytochromes impliqués dans le métabolisme des traitements. Celui-ci a pour but d’aider les professionnels de santé, leurs permettant de personnaliser le conseil au patient en fonction de son traitement et donc de minimiser les risques d’interactions.
Discussion - Conclusion
La phytothérapie est un domaine complexe. Dans le cadre de ce travail, une corrélation entre les thérapeutiques spécifiques aux patients d’oncohématologie et les plantes les plus couramment utilisées par cette population a été établie. Devant les nombreuses associations à risques mise en évidence, cela montre que le recours à la phytothérapie doit être encadré et approuvé. Il est primordial de faire évoluer cet outil, en effectuant une veille sanitaire.