{"title":"Étude comparative de l’analyse pharmaceutique priorisée versus non priorisée dans un centre hospitalier universitaire d’Outre-Mer","authors":"C. Fabre , J. Peytral","doi":"10.1016/j.phacli.2024.04.017","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>L’analyse pharmaceutique (AP) exhaustive est une mission du pharmacien clinicien. L’AP ne peut être réalisée que pour 17 % des patients hospitalisés. Faute de ressources suffisantes en pharmaciens (2,3 équivalents temps plein), nous avons décidé d’étudier une modalité de priorisation des patients pertinente et adaptée afin de rationaliser l’AP.</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>Cette étude visait à évaluer l’efficience et à montrer la sécurité de l’AP priorisée ; pour cela quatre critères étaient requis : l’évaluation du temps pharmaceutique épargné, la validation de l’absence de régression quantitative et qualitative des interventions pharmaceutiques (IP) lors de l’AP priorisée, la validation et la pertinence des critères de sélection et l’identification des optimisations méthodologiques.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>À partir d’une étude bibliographique, une méthode de priorisation des prescriptions nécessitant une analyse pharmaceutique ciblée a été élaborée, révisée par une concertation entre les équipes médicales et pharmaceutiques.</p><p>Cinq services ont été sélectionnés : maladies infectieuses, gastro-entérologie, endocrinologie, hématologie et pneumologie. L’étude a été menée en deux phases successives, la première avec une AP systématique (phase 1), la deuxième avec une AP priorisée (phase 2). Une comparaison prospective quantitative a été réalisée. Une comparaison rétrospective qualitative des IP via l’échelle CLEO (Clinique, économique et organisationnelle) a été effectuée.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Dans l’étude, 3170 patients ont été inclus (2016 : phase 1 et 1154 : phase 2). Le gain de temps journalier moyen de l’AP entre les deux phases était de 1h39. Le taux d’IP en phase 1 est de 36 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->599) et 69 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->458) en phase 2. L’augmentation relative du taux d’IP entre les deux phases est de 91 %. Au total, 64 % des IP n’avaient aucun lien avec les critères de priorisation en phase 1 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->419) et 68 % en phase 2 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->465). Le taux d’IP mineure/modérée a augmenté significativement en phase 2 (50,5 %, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->334 contre 19,8 %, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->327). Il n’y avait pas de différence significative entre les deux phases, pour les IP majeures/vitales (phase 1 : 17 %, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->272 ; phase 2 : 19 %, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->124). Ces résultats restent hétérogènes selon les services étudiés.</p></div><div><h3>Discussion - Conclusion</h3><p>Cette étude montre que la priorisation apparaît efficace dans la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse du patient. Elle est même efficiente car elle permet un gain de temps pour l’AP. Cependant, elle ne permet pas de repérer toutes les erreurs ayant un impact majeur, tel que, les patients ayant des erreurs de posologies pour des médicaments hors liste des critères de sélection. Nous avons amélioré notre méthode de sélection pour éviter de négliger des IP majeures. Cette méthode doit être adaptée à chaque service. Des systèmes d’automatisation pourraient être proposés. Vu les tensions sur les effectifs, l’AP priorisée doit rester transitoire, en raison d’erreurs qui échappent à la sélection et de la réglementation qui exige une AP exhaustive des prescriptions.</p></div>","PeriodicalId":100870,"journal":{"name":"Le Pharmacien Clinicien","volume":"59 2","pages":"Page e28"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Le Pharmacien Clinicien","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772953224000613","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Contexte
L’analyse pharmaceutique (AP) exhaustive est une mission du pharmacien clinicien. L’AP ne peut être réalisée que pour 17 % des patients hospitalisés. Faute de ressources suffisantes en pharmaciens (2,3 équivalents temps plein), nous avons décidé d’étudier une modalité de priorisation des patients pertinente et adaptée afin de rationaliser l’AP.
Objectifs
Cette étude visait à évaluer l’efficience et à montrer la sécurité de l’AP priorisée ; pour cela quatre critères étaient requis : l’évaluation du temps pharmaceutique épargné, la validation de l’absence de régression quantitative et qualitative des interventions pharmaceutiques (IP) lors de l’AP priorisée, la validation et la pertinence des critères de sélection et l’identification des optimisations méthodologiques.
Méthode
À partir d’une étude bibliographique, une méthode de priorisation des prescriptions nécessitant une analyse pharmaceutique ciblée a été élaborée, révisée par une concertation entre les équipes médicales et pharmaceutiques.
Cinq services ont été sélectionnés : maladies infectieuses, gastro-entérologie, endocrinologie, hématologie et pneumologie. L’étude a été menée en deux phases successives, la première avec une AP systématique (phase 1), la deuxième avec une AP priorisée (phase 2). Une comparaison prospective quantitative a été réalisée. Une comparaison rétrospective qualitative des IP via l’échelle CLEO (Clinique, économique et organisationnelle) a été effectuée.
Résultats
Dans l’étude, 3170 patients ont été inclus (2016 : phase 1 et 1154 : phase 2). Le gain de temps journalier moyen de l’AP entre les deux phases était de 1h39. Le taux d’IP en phase 1 est de 36 % (n = 599) et 69 % (n = 458) en phase 2. L’augmentation relative du taux d’IP entre les deux phases est de 91 %. Au total, 64 % des IP n’avaient aucun lien avec les critères de priorisation en phase 1 (n = 419) et 68 % en phase 2 (n = 465). Le taux d’IP mineure/modérée a augmenté significativement en phase 2 (50,5 %, n = 334 contre 19,8 %, n = 327). Il n’y avait pas de différence significative entre les deux phases, pour les IP majeures/vitales (phase 1 : 17 %, n = 272 ; phase 2 : 19 %, n = 124). Ces résultats restent hétérogènes selon les services étudiés.
Discussion - Conclusion
Cette étude montre que la priorisation apparaît efficace dans la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse du patient. Elle est même efficiente car elle permet un gain de temps pour l’AP. Cependant, elle ne permet pas de repérer toutes les erreurs ayant un impact majeur, tel que, les patients ayant des erreurs de posologies pour des médicaments hors liste des critères de sélection. Nous avons amélioré notre méthode de sélection pour éviter de négliger des IP majeures. Cette méthode doit être adaptée à chaque service. Des systèmes d’automatisation pourraient être proposés. Vu les tensions sur les effectifs, l’AP priorisée doit rester transitoire, en raison d’erreurs qui échappent à la sélection et de la réglementation qui exige une AP exhaustive des prescriptions.