S. Puech, R. Chambault, A. Cambon, I. Récoché-Lissorgues
{"title":"Description du parcours de soins des patients admis aux urgences pour exacerbation d’asthme, comment améliorer le lien ville hôpital ?","authors":"S. Puech, R. Chambault, A. Cambon, I. Récoché-Lissorgues","doi":"10.1016/j.phacli.2024.04.020","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>En réponse à la demande de l’Agence régionale de santé (ARS) de relancer les entretiens pharmaceutiques asthme (EPa) en officine, différentes initiatives (webinaire, remise de kit) ont été déployées à l’intention des pharmaciens d’officine (PO). Alors que la prise en charge de l’asthme est principalement réalisée en ambulatoire, les exacerbations aiguës (EA) peuvent conduire aux urgences, suivies dans la grande majorité des cas d’un retour direct au domicile. Ce recours aux urgences souligne une rupture de parcours de soins, accentuée par un taux de rechute croissant dans le temps.</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>Décrire les caractéristiques et le parcours de soins des patients adultes asthmatiques admis aux urgences et identifier les possibilités d’amélioration du lien ville-hôpital après passage aux urgences.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Étude observationnelle descriptive transversale monocentrique incluant les patients admis aux urgences pour EA entre mai 2019 et mai 2021. Un échantillon de patients a été sélectionné par tirage au sort à partir de la base de données du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI). Une analyse rétrospective des caractéristiques patients, antécédents médicaux, traitements ambulatoires et prise en charge thérapeutique aux urgences a été réalisée. Cette étude hors loi Jardé est inscrite au registre des études rétrospectives du centre et est conforme au MR-004.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Parmi les 120 patients inclus, l’âge moyen était de 36,1<!--> <!-->ans avec une majorité de femmes (62,5 %). Les antécédents allergiques (68,4%), le surpoids/obésité (53,8%), et le tabagisme (48,3%) étaient fréquents parmi les comorbidités. La moitié des patients (52,5 %) n’avait pas de traitement de fond et 62,9 % n’étaient pas suivis par un pneumologue avant l’EA. À la sortie des urgences, 61,7 % ont eu une introduction de corticoïdes stéroïdes (CS) oraux, 40,4 % de CS inhalés et 41,2 % une majoration du traitement de fond (augmentation de posologie ou introduction d’un dispositif d’inhalation supplémentaire). De plus, 97,2 % ont présenté au moins une discordance avec le protocole de prise en charge des urgences. La majorité (88,3 %) est retournée à domicile après leur admission et 10 % ont rechuté dans notre établissement dans le mois suivant leur sortie.</p></div><div><h3>Discussion - Conclusion</h3><p>Cette étude a permis de dresser un état des lieux des EA aux urgences. Des perspectives d’amélioration pour renforcer le lien ville hôpital sont en cours : l’introduction d’une check-list aux urgences pour standardiser l’identification des patients insuffisamment contrôlés (mauvaise observance, traitement inadapté, etc.) ainsi que l’actualisation du protocole d’EA des urgences. Il est envisagé la remise de flyers pour sensibiliser les patients à l’éducation thérapeutique et à la possibilité de réaliser des EPa. Une phrase type dans le compte-rendu des urgences permettra l’orientation du patient vers les PO. Une nouvelle étude interventionnelle sera nécessaire pour étudier l’impact de ces mesures.</p></div>","PeriodicalId":100870,"journal":{"name":"Le Pharmacien Clinicien","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Le Pharmacien Clinicien","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772953224000649","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Contexte
En réponse à la demande de l’Agence régionale de santé (ARS) de relancer les entretiens pharmaceutiques asthme (EPa) en officine, différentes initiatives (webinaire, remise de kit) ont été déployées à l’intention des pharmaciens d’officine (PO). Alors que la prise en charge de l’asthme est principalement réalisée en ambulatoire, les exacerbations aiguës (EA) peuvent conduire aux urgences, suivies dans la grande majorité des cas d’un retour direct au domicile. Ce recours aux urgences souligne une rupture de parcours de soins, accentuée par un taux de rechute croissant dans le temps.
Objectifs
Décrire les caractéristiques et le parcours de soins des patients adultes asthmatiques admis aux urgences et identifier les possibilités d’amélioration du lien ville-hôpital après passage aux urgences.
Méthode
Étude observationnelle descriptive transversale monocentrique incluant les patients admis aux urgences pour EA entre mai 2019 et mai 2021. Un échantillon de patients a été sélectionné par tirage au sort à partir de la base de données du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI). Une analyse rétrospective des caractéristiques patients, antécédents médicaux, traitements ambulatoires et prise en charge thérapeutique aux urgences a été réalisée. Cette étude hors loi Jardé est inscrite au registre des études rétrospectives du centre et est conforme au MR-004.
Résultats
Parmi les 120 patients inclus, l’âge moyen était de 36,1 ans avec une majorité de femmes (62,5 %). Les antécédents allergiques (68,4%), le surpoids/obésité (53,8%), et le tabagisme (48,3%) étaient fréquents parmi les comorbidités. La moitié des patients (52,5 %) n’avait pas de traitement de fond et 62,9 % n’étaient pas suivis par un pneumologue avant l’EA. À la sortie des urgences, 61,7 % ont eu une introduction de corticoïdes stéroïdes (CS) oraux, 40,4 % de CS inhalés et 41,2 % une majoration du traitement de fond (augmentation de posologie ou introduction d’un dispositif d’inhalation supplémentaire). De plus, 97,2 % ont présenté au moins une discordance avec le protocole de prise en charge des urgences. La majorité (88,3 %) est retournée à domicile après leur admission et 10 % ont rechuté dans notre établissement dans le mois suivant leur sortie.
Discussion - Conclusion
Cette étude a permis de dresser un état des lieux des EA aux urgences. Des perspectives d’amélioration pour renforcer le lien ville hôpital sont en cours : l’introduction d’une check-list aux urgences pour standardiser l’identification des patients insuffisamment contrôlés (mauvaise observance, traitement inadapté, etc.) ainsi que l’actualisation du protocole d’EA des urgences. Il est envisagé la remise de flyers pour sensibiliser les patients à l’éducation thérapeutique et à la possibilité de réaliser des EPa. Une phrase type dans le compte-rendu des urgences permettra l’orientation du patient vers les PO. Une nouvelle étude interventionnelle sera nécessaire pour étudier l’impact de ces mesures.