Analyse des prescriptions hospitalières exécutées en ville (PHEV) des patients sortants d’hospitalisation traditionnelle en service de chirurgie ortho-traumatologie
A. Siaume-Mendez, A. Quenardel, J. Jouglen, S. Nicolay
{"title":"Analyse des prescriptions hospitalières exécutées en ville (PHEV) des patients sortants d’hospitalisation traditionnelle en service de chirurgie ortho-traumatologie","authors":"A. Siaume-Mendez, A. Quenardel, J. Jouglen, S. Nicolay","doi":"10.1016/j.phacli.2024.04.080","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>L’utilisation d’ordonnances de sortie prérédigées ne semble pas permettre une adaptation au terrain du patient. Les conciliations médicamenteuses d’entrée (CM), réalisées quotidiennement par l’équipe pharmaceutique, favorisent la détection des non-conformités (NC) des PHEV.</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>Analyse des NC des PHEV des patients sortants d’hospitalisation en chirurgie ortho-traumatologie (COT).</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Recueil des photocopies des PHEV dans 2 services de COT du 30 mai au 28 juin 2023. L’analyse anonymisée est découpée en 7 parties : sexe et âge du patient, conformité réglementaire (présence de l’identification/signature prescripteur, identification patient, dénomination commune internationale [DCI], posologie, voie d’administration, durée), CM réalisée et traitements de fond (nombre de DCI), analyse de niveau 2 (adaptation au poids, à la fonction rénale [FR] et sur/sous dosage), interactions médicamenteuses (IM) issues de VIDAL Hoptimal® (contre-indication [CI] et association déconseillée [AD]), concordance des antalgiques (AG) prescrits avec les dernières 24<!--> <!-->h d’hospitalisation, prescription de classes thérapeutiques ciblées (anticoagulants [AC] et médicaments inappropriés [MPI] chez la personne âgée [><!--> <!-->65 ans] définis par la liste STOPP/START).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Sur 86 patients le ratio homme/femme est 44/42. Parmi 90 ordonnances, aucune n’est 100 % conforme réglementairement. Plus de 80 % comprennent l’identité du patient, nom/RPPS du prescripteur, posologies et durée de traitements, 8 % ont toutes les molécules en DCI et 30 % précisent la voie d’administration systématiquement. La CM est réalisée pour 44 patients (52 %) avec en moyenne 4,9 DCI. L’analyse de niveau 2 décèle 39 erreurs de prescriptions (45 %) toutes causes confondues (9 % non adaptées au poids, 7 % à la FR). Parmi 49 ordonnances analysables (traitement habituel connu), 80 % ont une IM avec en moyenne 2,74 (0 CI et 17 AD). Les prescriptions AG concordent à 49 %. Sur 41 patients âgés (48 %), 90 % ont une prescription de MPI dont la DCI la plus prescrite (73 %) est le tramadol. Au total, 44 patients (51 %) sont sortis avec une PHEV d’AC préventif dont 3 sous AC curative à l’entrée.</p></div><div><h3>Discussion/Conclusion</h3><p>Un grand nombre de NC ressort de cette étude. L’absence de concordance entre les AG sur la PHEV et ceux pris en hospitalisation suggère que les patients sont soit sur-traités en hospitalisation soit sous-traités à la sortie. La prescription sécurisée des dérivés morphiniques est contraignante, ce qui peut expliquer la sur-prescription de tramadol chez des patients sous palier 3 en hospitalisation. Malgré un biais de recueil (souvent avant signature), la conformité réglementaire est mauvaise. Le faible nombre d’IM et l’absence de CI sont encourageants mais n’incluent pas les IM « à prendre à compte » pertinentes en clinique. Il apparaît nécessaire d’entreprendre 2 actions : un rappel des bonnes pratiques de prescription (réglementation, AG, gériatrie, AC) et une révision des modèles de PHEV disponibles.</p></div>","PeriodicalId":100870,"journal":{"name":"Le Pharmacien Clinicien","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Le Pharmacien Clinicien","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772953224001242","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Contexte
L’utilisation d’ordonnances de sortie prérédigées ne semble pas permettre une adaptation au terrain du patient. Les conciliations médicamenteuses d’entrée (CM), réalisées quotidiennement par l’équipe pharmaceutique, favorisent la détection des non-conformités (NC) des PHEV.
Objectifs
Analyse des NC des PHEV des patients sortants d’hospitalisation en chirurgie ortho-traumatologie (COT).
Méthode
Recueil des photocopies des PHEV dans 2 services de COT du 30 mai au 28 juin 2023. L’analyse anonymisée est découpée en 7 parties : sexe et âge du patient, conformité réglementaire (présence de l’identification/signature prescripteur, identification patient, dénomination commune internationale [DCI], posologie, voie d’administration, durée), CM réalisée et traitements de fond (nombre de DCI), analyse de niveau 2 (adaptation au poids, à la fonction rénale [FR] et sur/sous dosage), interactions médicamenteuses (IM) issues de VIDAL Hoptimal® (contre-indication [CI] et association déconseillée [AD]), concordance des antalgiques (AG) prescrits avec les dernières 24 h d’hospitalisation, prescription de classes thérapeutiques ciblées (anticoagulants [AC] et médicaments inappropriés [MPI] chez la personne âgée [> 65 ans] définis par la liste STOPP/START).
Résultats
Sur 86 patients le ratio homme/femme est 44/42. Parmi 90 ordonnances, aucune n’est 100 % conforme réglementairement. Plus de 80 % comprennent l’identité du patient, nom/RPPS du prescripteur, posologies et durée de traitements, 8 % ont toutes les molécules en DCI et 30 % précisent la voie d’administration systématiquement. La CM est réalisée pour 44 patients (52 %) avec en moyenne 4,9 DCI. L’analyse de niveau 2 décèle 39 erreurs de prescriptions (45 %) toutes causes confondues (9 % non adaptées au poids, 7 % à la FR). Parmi 49 ordonnances analysables (traitement habituel connu), 80 % ont une IM avec en moyenne 2,74 (0 CI et 17 AD). Les prescriptions AG concordent à 49 %. Sur 41 patients âgés (48 %), 90 % ont une prescription de MPI dont la DCI la plus prescrite (73 %) est le tramadol. Au total, 44 patients (51 %) sont sortis avec une PHEV d’AC préventif dont 3 sous AC curative à l’entrée.
Discussion/Conclusion
Un grand nombre de NC ressort de cette étude. L’absence de concordance entre les AG sur la PHEV et ceux pris en hospitalisation suggère que les patients sont soit sur-traités en hospitalisation soit sous-traités à la sortie. La prescription sécurisée des dérivés morphiniques est contraignante, ce qui peut expliquer la sur-prescription de tramadol chez des patients sous palier 3 en hospitalisation. Malgré un biais de recueil (souvent avant signature), la conformité réglementaire est mauvaise. Le faible nombre d’IM et l’absence de CI sont encourageants mais n’incluent pas les IM « à prendre à compte » pertinentes en clinique. Il apparaît nécessaire d’entreprendre 2 actions : un rappel des bonnes pratiques de prescription (réglementation, AG, gériatrie, AC) et une révision des modèles de PHEV disponibles.