A. Gillette , L. Spiesser-Robelet , C. Annweiler , M. Corvaisier
{"title":"Développement d’entretiens pharmaceutiques autour de la planification des prises médicamenteuses chez la personne âgée : premiers résultats","authors":"A. Gillette , L. Spiesser-Robelet , C. Annweiler , M. Corvaisier","doi":"10.1016/j.phacli.2024.04.041","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>Le vieillissement est un processus physiologique pouvant altérer les capacités cognitives des personnes âgées, essentielles à la bonne planification des prises médicamenteuses (PPM). Chez les patients autonomes hospitalisés, cette PPM est évaluée par l’équipe de pharmacie clinique de médecine aiguë gériatrique (MAG) par la réalisation par le patient d’un pilulier à partir d’une ordonnance de médicaments fictifs.</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>L’objectif principal de cette étude était d’évaluer la proportion de patients ayant rencontré au moins une difficulté dans la PPM. Les objectifs secondaires étaient d’identifier les posologies ayant entraîné le plus de difficultés, décrire les résultats obtenus à l’aide des scores développés et évaluer la corrélation entre ces scores et le <em>Mini Mental State Examination</em> (MMSE).</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Une étude monocentrique rétrospective a été réalisée sur données acquises lors des entretiens menés du 21/03/2023 au 06/09/2023 auprès des patients hospitalisés dans le service de MAG. Un score n°1 a été établi, comptant 1 point pour chacune des 7 lignes de prescriptions regroupant des prises simples, multiples et complexes. Le score n<sup>o</sup> 2 permettait d’évaluer la proportion d’unités correctement placées dans le pilulier. Les données ont été recueillies et analysées sur Excel®. L’accord du comité d’éthique local a été obtenu.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Au total, 42 patients ont réalisé un entretien parmi les 180 éligibles (23,0 %). L’ensemble des patients concernés a présenté au moins une erreur dans la réalisation du pilulier. La posologie ayant posé le plus de difficultés était « une gélule le matin et deux au coucher » (90,5 % d’erreurs) tandis que la posologie ayant généré le moins d’erreurs était « 1<!--> <!-->g une fois par semaine le mardi matin » (31,0 % d’erreurs). La médiane du score n<sup>o</sup> 1 était de 2 (min<!--> <!-->=<!--> <!-->0 ; max<!--> <!-->=<!--> <!-->6) tandis que le score n°2 atteignait une moyenne de 53,3 % d’unités bien placées. Aucune corrélation significative n’a été retrouvée entre le MMSE et score n°1 (coefficient Spearman<!--> <!-->=<!--> <!-->0,39) ou le score n<sup>o</sup> 2 (coefficient Spearman<!--> <!-->=<!--> <!-->0,33).</p></div><div><h3>Discussion - Conclusion</h3><p>Les premiers résultats de ces entretiens mettent en évidence des difficultés importantes pour planifier des prises médicamenteuses inhabituelles aux patients pourtant autonomes à domicile. Le faible taux d’entretiens réalisés doit nous amener à optimiser l’organisation pour systématiser leur tenue. De plus, se baser sur le MMSE pour prédire ces difficultés ne semble pas adapté. Dans un objectif de pertinence des interventions pharmaceutiques réalisées en aval des entretiens, il semblerait intéressant d’identifier les posologies mettant en difficultés le patient et vérifier si elles sont retrouvées sur l’ordonnance de sortie. Suite à la détection de ces difficultés, un accompagnement éducatif pourrait être mis en place auprès des patients ou ses aidants et aboutir en cas de difficultés persistantes à la mise en place d’aides à domicile par un professionnel de santé si nécessaire.</p></div>","PeriodicalId":100870,"journal":{"name":"Le Pharmacien Clinicien","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Le Pharmacien Clinicien","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772953224000856","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Contexte
Le vieillissement est un processus physiologique pouvant altérer les capacités cognitives des personnes âgées, essentielles à la bonne planification des prises médicamenteuses (PPM). Chez les patients autonomes hospitalisés, cette PPM est évaluée par l’équipe de pharmacie clinique de médecine aiguë gériatrique (MAG) par la réalisation par le patient d’un pilulier à partir d’une ordonnance de médicaments fictifs.
Objectifs
L’objectif principal de cette étude était d’évaluer la proportion de patients ayant rencontré au moins une difficulté dans la PPM. Les objectifs secondaires étaient d’identifier les posologies ayant entraîné le plus de difficultés, décrire les résultats obtenus à l’aide des scores développés et évaluer la corrélation entre ces scores et le Mini Mental State Examination (MMSE).
Méthode
Une étude monocentrique rétrospective a été réalisée sur données acquises lors des entretiens menés du 21/03/2023 au 06/09/2023 auprès des patients hospitalisés dans le service de MAG. Un score n°1 a été établi, comptant 1 point pour chacune des 7 lignes de prescriptions regroupant des prises simples, multiples et complexes. Le score no 2 permettait d’évaluer la proportion d’unités correctement placées dans le pilulier. Les données ont été recueillies et analysées sur Excel®. L’accord du comité d’éthique local a été obtenu.
Résultats
Au total, 42 patients ont réalisé un entretien parmi les 180 éligibles (23,0 %). L’ensemble des patients concernés a présenté au moins une erreur dans la réalisation du pilulier. La posologie ayant posé le plus de difficultés était « une gélule le matin et deux au coucher » (90,5 % d’erreurs) tandis que la posologie ayant généré le moins d’erreurs était « 1 g une fois par semaine le mardi matin » (31,0 % d’erreurs). La médiane du score no 1 était de 2 (min = 0 ; max = 6) tandis que le score n°2 atteignait une moyenne de 53,3 % d’unités bien placées. Aucune corrélation significative n’a été retrouvée entre le MMSE et score n°1 (coefficient Spearman = 0,39) ou le score no 2 (coefficient Spearman = 0,33).
Discussion - Conclusion
Les premiers résultats de ces entretiens mettent en évidence des difficultés importantes pour planifier des prises médicamenteuses inhabituelles aux patients pourtant autonomes à domicile. Le faible taux d’entretiens réalisés doit nous amener à optimiser l’organisation pour systématiser leur tenue. De plus, se baser sur le MMSE pour prédire ces difficultés ne semble pas adapté. Dans un objectif de pertinence des interventions pharmaceutiques réalisées en aval des entretiens, il semblerait intéressant d’identifier les posologies mettant en difficultés le patient et vérifier si elles sont retrouvées sur l’ordonnance de sortie. Suite à la détection de ces difficultés, un accompagnement éducatif pourrait être mis en place auprès des patients ou ses aidants et aboutir en cas de difficultés persistantes à la mise en place d’aides à domicile par un professionnel de santé si nécessaire.