Contribution à l’étude des formations orophiles à hautes herbes (Mulgedio alpini-Aconitetea variegati, habitats 6430 et Festucetalia spadiceae Barbero 1970) du Massif central français : analyse des données phytosociologiques et classification régionale
{"title":"Contribution à l’étude des formations orophiles à hautes herbes (Mulgedio alpini-Aconitetea variegati, habitats 6430 et Festucetalia spadiceae Barbero 1970) du Massif central français : analyse des données phytosociologiques et classification régionale","authors":"Maxime Loos, Gilles Thébaud","doi":"10.52497/biom.v5i2.342","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"À partir de données bibliographiques et de prospections récentes dans des secteurs méconnus, les auteurs font une analyse globale de 638 relevés de groupements à hautes herbes orophiles du Massif central français, puis des analyses partielles qui se concentrent sur 572 relevés de communautés situées de l’étage montagnard moyen jusqu’à l’étage subalpin. Ces groupements comprennent les mégaphorbaies stricto sensu ainsi que les hautes formations graminéennes à Calamagrostis et/ou Patzkea paniculata. Les résultats de cette révision conduisent à la caractérisation de 17 associations végétales dont cinq nouvelles, un groupement et 33 sous-associations et deux variantes. 5 associations précédemment décrites ont été réfutées et déclassées. Ces végétations se répartissent entre deux classes phytosociologiques, les Mulgedio-Aconitetea et les Juncetea trifidi, sept alliances, dont une inédite dans le Massif central, ainsi que quatre sous-alliances nouvelles. Une classification régionale est proposée en accord dans ses grandes lignes avec celle de l’EuroVegChecklist. L’étude approfondie des variables écologiques basée sur des analyses statistiques type ANOVA, DCA et CCA a permis la caractérisation des variables écologiques discriminantes dans la répartition des communautés, ainsi que la description de leurs conditions stationnelles. On assiste à une diminution progressive puis à une disparition des communautés du Calamagrostion dans le sud du Massif central et les Cévennes, en rapport avec un déficit de précipitations estivales sous l’influence croissante du climat méditerranéen. L’abondance et la diversité des communautés étudiées dans les grands massifs volcaniques de l’ouest (Cantal, monts Dore) s’expliquent par un étage subalpin bien développé, ainsi que par un climat océanique favorisant l’existence des mégaphorbaies. Sur un plan dynamique, ces formations sont pour l’essentiel stables et représentent des permaséries, même si certaines peuvent exister au sein de communautés forestières. Ce travail pourra être valorisé dans le cadre des politiques de gestion conservatoires pour l’habitats d’intérêt européen.","PeriodicalId":410002,"journal":{"name":"BIOM - Revue scientifique pour la biodiversité du Massif central","volume":"14 2","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-06-11","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"BIOM - Revue scientifique pour la biodiversité du Massif central","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.52497/biom.v5i2.342","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
À partir de données bibliographiques et de prospections récentes dans des secteurs méconnus, les auteurs font une analyse globale de 638 relevés de groupements à hautes herbes orophiles du Massif central français, puis des analyses partielles qui se concentrent sur 572 relevés de communautés situées de l’étage montagnard moyen jusqu’à l’étage subalpin. Ces groupements comprennent les mégaphorbaies stricto sensu ainsi que les hautes formations graminéennes à Calamagrostis et/ou Patzkea paniculata. Les résultats de cette révision conduisent à la caractérisation de 17 associations végétales dont cinq nouvelles, un groupement et 33 sous-associations et deux variantes. 5 associations précédemment décrites ont été réfutées et déclassées. Ces végétations se répartissent entre deux classes phytosociologiques, les Mulgedio-Aconitetea et les Juncetea trifidi, sept alliances, dont une inédite dans le Massif central, ainsi que quatre sous-alliances nouvelles. Une classification régionale est proposée en accord dans ses grandes lignes avec celle de l’EuroVegChecklist. L’étude approfondie des variables écologiques basée sur des analyses statistiques type ANOVA, DCA et CCA a permis la caractérisation des variables écologiques discriminantes dans la répartition des communautés, ainsi que la description de leurs conditions stationnelles. On assiste à une diminution progressive puis à une disparition des communautés du Calamagrostion dans le sud du Massif central et les Cévennes, en rapport avec un déficit de précipitations estivales sous l’influence croissante du climat méditerranéen. L’abondance et la diversité des communautés étudiées dans les grands massifs volcaniques de l’ouest (Cantal, monts Dore) s’expliquent par un étage subalpin bien développé, ainsi que par un climat océanique favorisant l’existence des mégaphorbaies. Sur un plan dynamique, ces formations sont pour l’essentiel stables et représentent des permaséries, même si certaines peuvent exister au sein de communautés forestières. Ce travail pourra être valorisé dans le cadre des politiques de gestion conservatoires pour l’habitats d’intérêt européen.