F. Barde , L. Pacoureau , A. Elbaz , R. Seror , Y. Nguyen
{"title":"Association entre les facteurs de risque cardiovasculaire et la survenue d’une artérite à cellules géantes : revue systématique et méta-analyse","authors":"F. Barde , L. Pacoureau , A. Elbaz , R. Seror , Y. Nguyen","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.377","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’artérite à cellules géantes (ACG) touche principalement les personnes âgées de plus de 50 ans, avec une prédominance féminine. Sa physiopathologie est débattue. À côté de facteurs de prédisposition génétique (HLA-DR4), il existe des données contradictoires sur le rôle des facteurs de risque cardiovasculaire dans la survenue d’ACG. Notre objectif était de déterminer si les facteurs de risque cardiovasculaire sont associés à la survenue d’ACG à travers une revue systématique et méta-analyse de la littérature.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Trois auteurs ont réalisé indépendamment une revue systématique des bases Web of Science, PubMed et Embase jusqu’au 31/1/2024 selon les recommandations PRISMA. Les articles étaient inclus si : 1) il s’agissait d’études cas-témoins, de cohorte ou transversales évaluant l’association entre un facteur de risque cardiovasculaire et l’ACG ; 2) les diagnostics d’ACG et de facteurs de risque cardiovasculaire étaient validés (critères clinicobiologiques, histologiques et/ou de codage). Les séries de cas et les revues étaient exclues. L’outil ROBINS-E (<em>Risk Of Bias</em> [ROB] <em>In Non-randomized Studies</em> – <em>of Exposures</em>) a été utilisé pour évaluer les biais. Une méta-analyse a été réalisée. Les résultats étaient calculés sous forme d’<em>Odds ratio</em> (OR) avec intervalle de confiance à 95 % (IC95 %).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 4210 articles ont été identifiés. Après exclusion de 957 doublons, nous avons évalué 3259 articles : 18 études répondaient aux critères d’inclusion (12 études cas-témoins, 4 études de cohorte ; 22 215 cas, 1 921 555 non cas). La méta-analyse des 12 études ayant évalué l’association entre diabète et le risque d’ACG retrouvait une association négative et significative entre diabète et survenue d’ACG (OR IC95 % 0,75 [0,61–0,93], <span><span>Fig. 1</span></span>). Cette tendance a été observée dans des analyses de sensibilité excluant les études avec un risque de biais majeur (OR IC95 % 0,86 [0,71–1,04]) et limitées aux études dont le délai entre le diabète et le diagnostic d’ACG était<!--> <!-->≥<!--> <!-->1 an (OR IC95 % 0,37 [0,06–2,07]). Sur les cinq études évaluant l’association entre surpoids/obésité (IMC<!--> <!-->≥<!--> <!-->25<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup>) et le risque d’ACG, une tendance non significative en faveur d’une diminution du risque d’ACG a été mise en évidence (OR IC95 % [0,64 (0,41–1,00]). Une association significative entre un antécédent de maladie cardiovasculaire (évènement thromboembolique veineux ou artériel) et l’ACG a été mise en évidence (OR IC95 % 1,29 [1,20–1,40]). Aucune association n’a été identifiée entre le risque d’ACG et l’existence d’une dyslipidémie (OR 95 % 0,97 [0,76–1,24]), d’une hypertension artérielle (OR IC95 % 1,20 [0,98–1,46]) ou d’un tabagisme ancien ou actuel (OR IC95 % 1,07 [0,83–1,39]) (<span><span>Fig. 1</span></span>).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Notre étude suggère une association inverse entre le diabète et le risque d’ACG et une tendance en faveur d’une diminution du risque en cas de surpoids/obésité. Ces résultats soulèvent des questions sur les mécanismes physiopathologiques sous-jacents, ces associations pouvant s’expliquer soit par le facteur de risque cardiovasculaire lui-même ou par l’utilisation de médicaments utilisés dans ces facteurs de risque. Concernant l’association avec l’antécédent personnel de maladie cardiovasculaire, le résultat est à prendre avec précaution, l’analyse étant basée uniquement sur trois études de taille très différentes.</div></div>","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A83-A84"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1169833024006057","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
L’artérite à cellules géantes (ACG) touche principalement les personnes âgées de plus de 50 ans, avec une prédominance féminine. Sa physiopathologie est débattue. À côté de facteurs de prédisposition génétique (HLA-DR4), il existe des données contradictoires sur le rôle des facteurs de risque cardiovasculaire dans la survenue d’ACG. Notre objectif était de déterminer si les facteurs de risque cardiovasculaire sont associés à la survenue d’ACG à travers une revue systématique et méta-analyse de la littérature.
Matériels et méthodes
Trois auteurs ont réalisé indépendamment une revue systématique des bases Web of Science, PubMed et Embase jusqu’au 31/1/2024 selon les recommandations PRISMA. Les articles étaient inclus si : 1) il s’agissait d’études cas-témoins, de cohorte ou transversales évaluant l’association entre un facteur de risque cardiovasculaire et l’ACG ; 2) les diagnostics d’ACG et de facteurs de risque cardiovasculaire étaient validés (critères clinicobiologiques, histologiques et/ou de codage). Les séries de cas et les revues étaient exclues. L’outil ROBINS-E (Risk Of Bias [ROB] In Non-randomized Studies – of Exposures) a été utilisé pour évaluer les biais. Une méta-analyse a été réalisée. Les résultats étaient calculés sous forme d’Odds ratio (OR) avec intervalle de confiance à 95 % (IC95 %).
Résultats
Au total, 4210 articles ont été identifiés. Après exclusion de 957 doublons, nous avons évalué 3259 articles : 18 études répondaient aux critères d’inclusion (12 études cas-témoins, 4 études de cohorte ; 22 215 cas, 1 921 555 non cas). La méta-analyse des 12 études ayant évalué l’association entre diabète et le risque d’ACG retrouvait une association négative et significative entre diabète et survenue d’ACG (OR IC95 % 0,75 [0,61–0,93], Fig. 1). Cette tendance a été observée dans des analyses de sensibilité excluant les études avec un risque de biais majeur (OR IC95 % 0,86 [0,71–1,04]) et limitées aux études dont le délai entre le diabète et le diagnostic d’ACG était ≥ 1 an (OR IC95 % 0,37 [0,06–2,07]). Sur les cinq études évaluant l’association entre surpoids/obésité (IMC ≥ 25 kg/m2) et le risque d’ACG, une tendance non significative en faveur d’une diminution du risque d’ACG a été mise en évidence (OR IC95 % [0,64 (0,41–1,00]). Une association significative entre un antécédent de maladie cardiovasculaire (évènement thromboembolique veineux ou artériel) et l’ACG a été mise en évidence (OR IC95 % 1,29 [1,20–1,40]). Aucune association n’a été identifiée entre le risque d’ACG et l’existence d’une dyslipidémie (OR 95 % 0,97 [0,76–1,24]), d’une hypertension artérielle (OR IC95 % 1,20 [0,98–1,46]) ou d’un tabagisme ancien ou actuel (OR IC95 % 1,07 [0,83–1,39]) (Fig. 1).
Conclusion
Notre étude suggère une association inverse entre le diabète et le risque d’ACG et une tendance en faveur d’une diminution du risque en cas de surpoids/obésité. Ces résultats soulèvent des questions sur les mécanismes physiopathologiques sous-jacents, ces associations pouvant s’expliquer soit par le facteur de risque cardiovasculaire lui-même ou par l’utilisation de médicaments utilisés dans ces facteurs de risque. Concernant l’association avec l’antécédent personnel de maladie cardiovasculaire, le résultat est à prendre avec précaution, l’analyse étant basée uniquement sur trois études de taille très différentes.
期刊介绍:
Revue de la Société française de rhumatologie, la Revue du rhumatisme publie des articles originaux, des éditoriaux, des revues generales, des faits cliniques, des notes techniques, des lettres à la rédaction, concernant les maladies des articulations, des os et du rachis. En outre, quatre fois par an, des monographies traitent de sujets importants dans la spécialité, sous forme de mises au point de qualité