S. Gendarme , F. Canoui-Poitrine , S. Hanash , R. Gallet , C. Chouaid , E. Ostrin
{"title":"Dépistage organisé du cancer du poumon : identifier et prendre en compte le risque cardiovasculaire","authors":"S. Gendarme , F. Canoui-Poitrine , S. Hanash , R. Gallet , C. Chouaid , E. Ostrin","doi":"10.1016/j.rmra.2024.11.120","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le dépistage organisé du cancer broncho-pulmonaire (CBP) concerne des sujets à risque de morbi-mortalité cardiovasculaire (CV) en raison de leur tabagisme et de la prévalence élevée des facteurs de risque CV. Le scanner thoracique faible dose (STFD) réalisé au cours du programme de dépistage offre l’opportunité d’associer aux scores de risques CV cliniques des biomarqueurs radiologiques, telles que les calcifications coronariennes (CAC), pour mieux estimer le risque CV des participants et orienter les individus les plus à risque vers un parcours de prévention CV spécifique. Cette étude a analysé la distribution du risque CV dans une cohorte de sujets ayant participé à un programme de dépistage organisé du CBP, l’utilité potentielle des CAC pour estimer le risque CV et l’impact du risque CV sur les principaux indicateurs de résultats du dépistage du CBP.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>L’analyse repose sur les données de la cohorte LEAP, programme de dépistage organisé du CBP chez des sujets sélectionnés selon les recommandations NCCN 2014. Le risque CV des participants a été évalué d’abord par le score clinique ePooled Cohort Equation (ePCE), puis en intégrant les CAC visualisées sur le scanner de dépistage réalisé à l’inclusion. Le taux de CBP détectés, de scanners positifs, de faux-positifs (FP) et de complications a été analysé selon le risque CV. L’impact du risque CV sur la performance du score PLCOm<sup>2</sup> 012 (score prédictif de risque de CBP à 6 ans) est également rapporté.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>L’analyse porte sur 2556 sujets inclus entre 2013 et 2019 (hommes, 63 % ; âge moyen 61,5 ans [±6,5], fumeurs actifs [69 %]) ; 47 % avaient une hypertension artérielle, 18 % un diabète et 55 % prenaient une statine. Parmi eux, 706 (28 %) étaient cliniquement à haut risque CV sur le seul score ePCE (≥<!--> <!-->20 %). Ce taux atteignait 44 % (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001) en prenant en compte les CAC modérées/sévères. Le risque CV ne modifiait pas significativement le taux de CBP détectés (haut risque CV : 3,8 % vs non à haut risque CV : 2,4 %), de scanners positifs (6,9 % vs 4,3 %), de FP (3,8 % vs 2,9 %) et de complications (0,9 % vs 0,6 %). Le taux de CBP détectés était concordant avec celui estimé par le modèle de risque PLCOm<sup>2</sup> <!-->012 chez les sujets non à haut risque CV (ePCE<!--> <!--><<!--> <!-->20 %) (2,6 vs 3,1 per 100 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,3), alors que, pour les sujets à haut risque CV (ePCE<!--> <!-->≥<!--> <!-->20 %), le taux de CBP détectés était significativement plus bas que celui prédit par le modèle PLCO<!--> <!-->m<sup>2</sup> 012 (4,4 vs 6,7 per 100 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,013) (<span><span>Fig. 1</span></span>).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Lors du dépistage organisé du CBP, la prise en compte des CAC reclasse 16 % des sujets supplémentaires à haut risque CV par rapport à un score clinique. Le risque CV des participants ne modifie pas les résultats des principaux indicateurs de performance du dépistage. Les analyses futures permettront d’analyser les données de mortalité pour déterminer si la mortalité d’origine CV pourrait être à l’origine d’une surestimation du risque de CBP chez les individus présentant un haut risque cardiovasculaire.</div></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"17 1","pages":"Page 55"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877120324002222","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Le dépistage organisé du cancer broncho-pulmonaire (CBP) concerne des sujets à risque de morbi-mortalité cardiovasculaire (CV) en raison de leur tabagisme et de la prévalence élevée des facteurs de risque CV. Le scanner thoracique faible dose (STFD) réalisé au cours du programme de dépistage offre l’opportunité d’associer aux scores de risques CV cliniques des biomarqueurs radiologiques, telles que les calcifications coronariennes (CAC), pour mieux estimer le risque CV des participants et orienter les individus les plus à risque vers un parcours de prévention CV spécifique. Cette étude a analysé la distribution du risque CV dans une cohorte de sujets ayant participé à un programme de dépistage organisé du CBP, l’utilité potentielle des CAC pour estimer le risque CV et l’impact du risque CV sur les principaux indicateurs de résultats du dépistage du CBP.
Méthodes
L’analyse repose sur les données de la cohorte LEAP, programme de dépistage organisé du CBP chez des sujets sélectionnés selon les recommandations NCCN 2014. Le risque CV des participants a été évalué d’abord par le score clinique ePooled Cohort Equation (ePCE), puis en intégrant les CAC visualisées sur le scanner de dépistage réalisé à l’inclusion. Le taux de CBP détectés, de scanners positifs, de faux-positifs (FP) et de complications a été analysé selon le risque CV. L’impact du risque CV sur la performance du score PLCOm2 012 (score prédictif de risque de CBP à 6 ans) est également rapporté.
Résultats
L’analyse porte sur 2556 sujets inclus entre 2013 et 2019 (hommes, 63 % ; âge moyen 61,5 ans [±6,5], fumeurs actifs [69 %]) ; 47 % avaient une hypertension artérielle, 18 % un diabète et 55 % prenaient une statine. Parmi eux, 706 (28 %) étaient cliniquement à haut risque CV sur le seul score ePCE (≥ 20 %). Ce taux atteignait 44 % (p < 0,001) en prenant en compte les CAC modérées/sévères. Le risque CV ne modifiait pas significativement le taux de CBP détectés (haut risque CV : 3,8 % vs non à haut risque CV : 2,4 %), de scanners positifs (6,9 % vs 4,3 %), de FP (3,8 % vs 2,9 %) et de complications (0,9 % vs 0,6 %). Le taux de CBP détectés était concordant avec celui estimé par le modèle de risque PLCOm2 012 chez les sujets non à haut risque CV (ePCE < 20 %) (2,6 vs 3,1 per 100 ; p = 0,3), alors que, pour les sujets à haut risque CV (ePCE ≥ 20 %), le taux de CBP détectés était significativement plus bas que celui prédit par le modèle PLCO m2 012 (4,4 vs 6,7 per 100 ; p = 0,013) (Fig. 1).
Conclusion
Lors du dépistage organisé du CBP, la prise en compte des CAC reclasse 16 % des sujets supplémentaires à haut risque CV par rapport à un score clinique. Le risque CV des participants ne modifie pas les résultats des principaux indicateurs de performance du dépistage. Les analyses futures permettront d’analyser les données de mortalité pour déterminer si la mortalité d’origine CV pourrait être à l’origine d’une surestimation du risque de CBP chez les individus présentant un haut risque cardiovasculaire.