E. Zaara, W. Ghribi, L. Loued, A. Ben Saed, A. Gourabi, H. Abdelhedi, R. Kaddoussi, S. Jobeur, S. Chikhmhammed, N. Rouatbi
{"title":"Aspects évolutifs de la pneumopathie Covid-19 selon la sévérité de l’obésité","authors":"E. Zaara, W. Ghribi, L. Loued, A. Ben Saed, A. Gourabi, H. Abdelhedi, R. Kaddoussi, S. Jobeur, S. Chikhmhammed, N. Rouatbi","doi":"10.1016/j.rmra.2024.11.099","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Depuis l’apparition de l’infection Covid et sa propagation et devant une évolution imprévisible et potentiellement grave, plusieurs études ont été consacrées à l’identification des facteurs de risque de gravité de la pneumopathie Covid. Parmi ces facteurs, l’obésité a été tant étudiée et reconnue comme facteur de risque lié à la gravité et l’évolution défavorable des patients au cours de l’hospitalisation. Notre travail s’intéresse à l’étude des aspects évolutifs selon la sévérité de l’obésité.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Il s’agit d’une étude rétrospective analytique incluant des patients hospitalisés à notre service de pneumologie au CHU Fattouma Bourguiba à Monastir pour pneumopathie Covid-19 durant la période allant d’octobre 2020 à septembre 2021. La population étudiée présente une obésité selon la définition de l’OMS avec un indice de masse corporelle (IMC)<!--> <!-->≥<!--> <!-->=<!--> <!-->30<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup> et qu’on a subdivisé en deux groupes : 1<sup>er</sup> groupe G1 : présente une obésité modérée avec un IMC<!--> <!-->≥<!--> <!-->=<!--> <!-->30 et<!--> <!--><<!--> <!-->35<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup>, 2<sup>e</sup> groupe G2 : présente une obésité sévère à morbide avec un IMC<!--> <!-->≥<!--> <!-->=<!--> <!-->35<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup>.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>On a colligé 112 patients avec un âge moyen de 61,98<!--> <!-->±<!--> <!-->14,05 ans et une prédominance féminine à 56,2 %. Soixante-six pour cent des patients n’étaient pas tabagiques, et seulement 7,6 % présentait un tabagisme actif. Soixante patients (53,5 %) avaient une obésité modérée (G1) tandis que G2 avait 52 patients. On a noté une durée d’hospitalisation plus longue chez les patients de G2 par rapport à G1 (13,2<!--> <!-->±<!--> <!-->8,6<!--> <!-->jours vs 11,2<!--> <!-->±<!--> <!-->7,1<!--> <!-->jours) avec une différence significative (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,005). Par ailleurs, quant à la survenue de complications au cours de l’hospitalisation, on note une survenue plus importante de décompensation cardiaque au sein du 2<sup>e</sup> groupe (26,9 %) par rapport au G1 (8,3 %) avec un <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,009 et le développement d’un diabète cortico-induit plus important chez G2 (19,2 %) par rapport à G1 (3,3 %) avec <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,007. Le transfert en milieu de réanimation était nécessaire pour 32,6 % des patients de G2 tandis que 15 % des patients de G1 ont nécessité le transfert avec une différence significative <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02. En outre, le taux de mortalité était significativement plus élevé chez les patients présentant une obésité sévère à morbide (26,9 %) par rapport aux patients présentant une obésité modérée (10 %), <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>On constate à travers notre série une évolution plus défavorable avec un taux plus important de complications chez les patients présentant une obésité sévère à morbide, ce qui nous incite à réfléchir sur une stratégie de prise en charge nutritionnelle des patients et de gestion de leurs comorbidités associées, quel que soit leur motif de recours aux soins étant donné que l’obésité et par extrapolation le syndrome métabolique sont des facteurs de risque reconnus pour plusieurs autres maladies et des facteurs aggravant de plusieurs affections.</div></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"17 1","pages":"Page 43"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877120324002015","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Depuis l’apparition de l’infection Covid et sa propagation et devant une évolution imprévisible et potentiellement grave, plusieurs études ont été consacrées à l’identification des facteurs de risque de gravité de la pneumopathie Covid. Parmi ces facteurs, l’obésité a été tant étudiée et reconnue comme facteur de risque lié à la gravité et l’évolution défavorable des patients au cours de l’hospitalisation. Notre travail s’intéresse à l’étude des aspects évolutifs selon la sévérité de l’obésité.
Méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective analytique incluant des patients hospitalisés à notre service de pneumologie au CHU Fattouma Bourguiba à Monastir pour pneumopathie Covid-19 durant la période allant d’octobre 2020 à septembre 2021. La population étudiée présente une obésité selon la définition de l’OMS avec un indice de masse corporelle (IMC) ≥ = 30 kg/m2 et qu’on a subdivisé en deux groupes : 1er groupe G1 : présente une obésité modérée avec un IMC ≥ = 30 et < 35 kg/m2, 2e groupe G2 : présente une obésité sévère à morbide avec un IMC ≥ = 35 kg/m2.
Résultats
On a colligé 112 patients avec un âge moyen de 61,98 ± 14,05 ans et une prédominance féminine à 56,2 %. Soixante-six pour cent des patients n’étaient pas tabagiques, et seulement 7,6 % présentait un tabagisme actif. Soixante patients (53,5 %) avaient une obésité modérée (G1) tandis que G2 avait 52 patients. On a noté une durée d’hospitalisation plus longue chez les patients de G2 par rapport à G1 (13,2 ± 8,6 jours vs 11,2 ± 7,1 jours) avec une différence significative (p = 0,005). Par ailleurs, quant à la survenue de complications au cours de l’hospitalisation, on note une survenue plus importante de décompensation cardiaque au sein du 2e groupe (26,9 %) par rapport au G1 (8,3 %) avec un p = 0,009 et le développement d’un diabète cortico-induit plus important chez G2 (19,2 %) par rapport à G1 (3,3 %) avec p = 0,007. Le transfert en milieu de réanimation était nécessaire pour 32,6 % des patients de G2 tandis que 15 % des patients de G1 ont nécessité le transfert avec une différence significative p = 0,02. En outre, le taux de mortalité était significativement plus élevé chez les patients présentant une obésité sévère à morbide (26,9 %) par rapport aux patients présentant une obésité modérée (10 %), p = 0,02.
Conclusion
On constate à travers notre série une évolution plus défavorable avec un taux plus important de complications chez les patients présentant une obésité sévère à morbide, ce qui nous incite à réfléchir sur une stratégie de prise en charge nutritionnelle des patients et de gestion de leurs comorbidités associées, quel que soit leur motif de recours aux soins étant donné que l’obésité et par extrapolation le syndrome métabolique sont des facteurs de risque reconnus pour plusieurs autres maladies et des facteurs aggravant de plusieurs affections.