R. Réau, C. Dupin, P. Le Guen, M. Le Brun, C. Neukirch, B. Crestani, C. Taillé
{"title":"Impact de la sensibilisation fongique dans l’asthme sévère en Île-de-France","authors":"R. Réau, C. Dupin, P. Le Guen, M. Le Brun, C. Neukirch, B. Crestani, C. Taillé","doi":"10.1016/j.rmra.2024.11.048","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La sensibilisation aux moisissures est fréquente dans l’asthme et associée à un moins bon pronostic, conduisant à l’identification du phénotype discuté de <em>Severe Asthma with Fungal Sensitization</em> (SAFS). Les différents déterminants de la sévérité du SAFS, comme la réponse à une prise en charge standardisée de l’asthme sévère, n’ont pas été évalués.</div><div>L’objectif de ce travail est donc d’évaluer, au sein d’une cohorte de patients asthmatiques sévères, l’effet de la sensibilisation fongique sur le score ASSESS (<em>Asthma Severity Scoring System</em>) et son évolution.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Nous avons recueilli de façon rétrospective les données des patients âgés de 18<!--> <!-->ans et plus, évalués pour un asthme sévère entre 2017 et 2022 à l’hôpital Bichat, et ayant bénéficié d’un dosage des IgE spécifiques moisissures (Aspergillus, Botrytis, Alternaria, Penicillium, Cladosporium et Candida). Le SAFS était défini par la positivité d’au moins une de ces IgE spécifiques et/ou d’un prick-test.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 245 patients (âge médian 48<!--> <!-->ans, IMC médian 27,2<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup>) ont été inclus, dont 69 (28,2 %) SAFS et 176 (71,8 %) SAwFS (<em>Severe Asthma without Fungal Sensitization</em>). Les femmes étaient moins nombreuses chez les SAFS (55,1 vs 64,2 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05). Le score ASSESS moyen à l’inclusion était de 13,66<!--> <!-->±<!--> <!-->2,75 chez les SAFS et 12,02<!--> <!-->±<!--> <!-->3,02 chez les SAwFS (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). L’ACT moyen à l’inclusion était comparable (12,66<!--> <!-->±<!--> <!-->5,1 vs 13,44<!--> <!-->±<!--> <!-->5,1, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,29) mais les SAFS avaient une obstruction bronchique plus sévère (VEMS 66 % (IQR 48–80) vs 76,5 % (IQR 60,8–93), <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001), étaient plus souvent sous corticoïdes oraux (36,2 vs 18,2 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,005) et étaient plus souvent hospitalisés dans les 6 mois (36,2 vs 19,9 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05). À l’inclusion, 21,7 % des SAFS et 13,6 % des SAwFS étaient sous biothérapie, (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,17). À 12 mois de suivi, 54 % des SAFS et 56 % des SAwFS avaient eu une modification ou une introduction d’une biothérapie (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,9). Le score ASSESS diminuait de façon significative dans les 2 groupes à 12 mois (12,36<!--> <!-->±<!--> <!-->3,41 vs 10,23<!--> <!-->±<!--> <!-->3,57, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001), mais restait significativement supérieur (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001) chez les SAFS, notamment en raison d’un VEMS plus bas (65 % (IQR 53,25–79,5) vs 80 % (IQR 64–91), <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001), d’un taux d’exacerbations plus élevé (74,6 vs 55,3 % (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05)) et d’une corticodépendance plus fréquente (30 vs 14,7 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Au sein d’une cohorte d’asthmatiques sévères, les SAFS représentent une population d’une sévérité particulière, même après prise en charge spécialisée incluant les biothérapies.</div></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"17 1","pages":"Pages 11-12"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877120324001502","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
La sensibilisation aux moisissures est fréquente dans l’asthme et associée à un moins bon pronostic, conduisant à l’identification du phénotype discuté de Severe Asthma with Fungal Sensitization (SAFS). Les différents déterminants de la sévérité du SAFS, comme la réponse à une prise en charge standardisée de l’asthme sévère, n’ont pas été évalués.
L’objectif de ce travail est donc d’évaluer, au sein d’une cohorte de patients asthmatiques sévères, l’effet de la sensibilisation fongique sur le score ASSESS (Asthma Severity Scoring System) et son évolution.
Méthodes
Nous avons recueilli de façon rétrospective les données des patients âgés de 18 ans et plus, évalués pour un asthme sévère entre 2017 et 2022 à l’hôpital Bichat, et ayant bénéficié d’un dosage des IgE spécifiques moisissures (Aspergillus, Botrytis, Alternaria, Penicillium, Cladosporium et Candida). Le SAFS était défini par la positivité d’au moins une de ces IgE spécifiques et/ou d’un prick-test.
Résultats
Au total, 245 patients (âge médian 48 ans, IMC médian 27,2 kg/m2) ont été inclus, dont 69 (28,2 %) SAFS et 176 (71,8 %) SAwFS (Severe Asthma without Fungal Sensitization). Les femmes étaient moins nombreuses chez les SAFS (55,1 vs 64,2 %, p < 0,05). Le score ASSESS moyen à l’inclusion était de 13,66 ± 2,75 chez les SAFS et 12,02 ± 3,02 chez les SAwFS (p < 0,001). L’ACT moyen à l’inclusion était comparable (12,66 ± 5,1 vs 13,44 ± 5,1, p = 0,29) mais les SAFS avaient une obstruction bronchique plus sévère (VEMS 66 % (IQR 48–80) vs 76,5 % (IQR 60,8–93), p < 0,001), étaient plus souvent sous corticoïdes oraux (36,2 vs 18,2 %, p < 0,005) et étaient plus souvent hospitalisés dans les 6 mois (36,2 vs 19,9 %, p < 0,05). À l’inclusion, 21,7 % des SAFS et 13,6 % des SAwFS étaient sous biothérapie, (p = 0,17). À 12 mois de suivi, 54 % des SAFS et 56 % des SAwFS avaient eu une modification ou une introduction d’une biothérapie (p = 0,9). Le score ASSESS diminuait de façon significative dans les 2 groupes à 12 mois (12,36 ± 3,41 vs 10,23 ± 3,57, p < 0,001), mais restait significativement supérieur (p < 0,001) chez les SAFS, notamment en raison d’un VEMS plus bas (65 % (IQR 53,25–79,5) vs 80 % (IQR 64–91), p < 0,001), d’un taux d’exacerbations plus élevé (74,6 vs 55,3 % (p < 0,05)) et d’une corticodépendance plus fréquente (30 vs 14,7 %, p < 0,05).
Conclusion
Au sein d’une cohorte d’asthmatiques sévères, les SAFS représentent une population d’une sévérité particulière, même après prise en charge spécialisée incluant les biothérapies.