C. Subts , G. Chassagnon , J. Fesenbeckh , C. Martin , P.R. Burgel , H. Poupet , N. Roche , L. Regard
{"title":"Caractéristiques scanographiques des patients atteints de BPCO et présentant une infection bronchique à Pseudomonas aeruginosa","authors":"C. Subts , G. Chassagnon , J. Fesenbeckh , C. Martin , P.R. Burgel , H. Poupet , N. Roche , L. Regard","doi":"10.1016/j.rmra.2024.11.071","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie bronchique chronique dont l’évolution est marquée par la survenue d’exacerbations aiguës dont la cause est infectieuse dans plus de la moitié des cas. Pseudomonas aeruginosa (PA) est une bactérie impliquée dans 5 à 10 % des exacerbations de BPCO et sa présence est associée à une évolution plus péjorative. Chez les patients atteints de BPCO, l’infection bronchique à PA peut être associée à la présence de dilatations des bronches (DDB), mais on ne dispose que de peu de données sur les caractéristiques scanographiques de ces patients.</div></div><div><h3>Objectif</h3><div>L’objectif principal de cette étude est de déterminer si les patients atteints de BPCO et infectés par PA présentent un phénotype scanographique distinct de ceux non infectés par cette bactérie.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Une étude rétrospective et monocentrique a été menée à l’Hôpital Cochin entre 2015 et 2023. Ont été inclus des patients atteints de BPCO pour lesquels on disposait d’un prélèvement bronchique entre 2015 et 2018, réalisé au maximum à<!--> <!-->±<!--> <!-->un an d’une épreuve fonctionnelle respiratoire et d’un scanner thoracique. Les critères d’exclusion incluaient les autres pathologies parenchymateuses significatives. Les scanners ont été analysés à l’aide d’un algorithme développé par <em>Deep Learning</em> afin de quantifier le volume de dilatations des bronches, d’épaississements des parois bronchiques, de micronodules, d’impactions mucoïdes, de condensations, de perfusion mosaïque et d’emphysème. Les patients ont été suivis au moins 5<!--> <!-->ans après l’inclusion. Les données de quantification ont été comparées entre les patients présentant au moins un prélèvement respiratoire positif à PA (groupe PA) et les autres (groupe Contrôle), à l’inclusion et au cours du suivi. L’évolution de la fonction respiratoire et la survie ont été évaluées.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 172 patients (59,9 % d’hommes, VEMS médian 43,7 %) ont été inclus dans l’étude. Les patients du groupe PA (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->56, 64,3 % de primo-infection) étaient plus âgés, présentaient plus de comorbidités cardiovasculaires, recevaient plus souvent une trithérapie inhalée et plus de cures d’antibiotiques que les patients du groupe Contrôle (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->116). Les scanners ont été réalisés dans un délai médian de 1,4 mois après l’inclusion. Les patients du groupe PA présentaient significativement plus de condensations (0,30 % contre 0,21 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02), mais il n’y avait pas de différence entre les 2 groupes concernant les autres paramètres étudiés. Au terme du suivi, la survie était significativement plus basse dans le groupe PA (33,9 % contre 54,3 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,04). La fonction respiratoire n’était pas différente entre les 2 groupes. Sur les scanners de suivi (médiane 3,7<!--> <!-->ans post-inclusion), les patients du groupe PA présentaient significativement plus de DDB, d’épaississement des parois bronchiques, d’impactions mucoïdes, de micronodules et de condensations que ceux du groupe Contrôle. Sur le plan microbiologique, 44,6 % des patients du groupe PA ont eu au moins un autre prélèvement positif à PA dans les 5<!--> <!-->ans suivant l’inclusion, tandis que peu de patients du groupe Contrôle ont développé une infection à PA (4,3 %).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les résultats de notre étude suggèrent que les patients infectés par PA développent un phénotype scanographique de type bronchique.</div></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"17 1","pages":"Page 26"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877120324001733","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie bronchique chronique dont l’évolution est marquée par la survenue d’exacerbations aiguës dont la cause est infectieuse dans plus de la moitié des cas. Pseudomonas aeruginosa (PA) est une bactérie impliquée dans 5 à 10 % des exacerbations de BPCO et sa présence est associée à une évolution plus péjorative. Chez les patients atteints de BPCO, l’infection bronchique à PA peut être associée à la présence de dilatations des bronches (DDB), mais on ne dispose que de peu de données sur les caractéristiques scanographiques de ces patients.
Objectif
L’objectif principal de cette étude est de déterminer si les patients atteints de BPCO et infectés par PA présentent un phénotype scanographique distinct de ceux non infectés par cette bactérie.
Méthodes
Une étude rétrospective et monocentrique a été menée à l’Hôpital Cochin entre 2015 et 2023. Ont été inclus des patients atteints de BPCO pour lesquels on disposait d’un prélèvement bronchique entre 2015 et 2018, réalisé au maximum à ± un an d’une épreuve fonctionnelle respiratoire et d’un scanner thoracique. Les critères d’exclusion incluaient les autres pathologies parenchymateuses significatives. Les scanners ont été analysés à l’aide d’un algorithme développé par Deep Learning afin de quantifier le volume de dilatations des bronches, d’épaississements des parois bronchiques, de micronodules, d’impactions mucoïdes, de condensations, de perfusion mosaïque et d’emphysème. Les patients ont été suivis au moins 5 ans après l’inclusion. Les données de quantification ont été comparées entre les patients présentant au moins un prélèvement respiratoire positif à PA (groupe PA) et les autres (groupe Contrôle), à l’inclusion et au cours du suivi. L’évolution de la fonction respiratoire et la survie ont été évaluées.
Résultats
Au total, 172 patients (59,9 % d’hommes, VEMS médian 43,7 %) ont été inclus dans l’étude. Les patients du groupe PA (n = 56, 64,3 % de primo-infection) étaient plus âgés, présentaient plus de comorbidités cardiovasculaires, recevaient plus souvent une trithérapie inhalée et plus de cures d’antibiotiques que les patients du groupe Contrôle (n = 116). Les scanners ont été réalisés dans un délai médian de 1,4 mois après l’inclusion. Les patients du groupe PA présentaient significativement plus de condensations (0,30 % contre 0,21 %, p = 0,02), mais il n’y avait pas de différence entre les 2 groupes concernant les autres paramètres étudiés. Au terme du suivi, la survie était significativement plus basse dans le groupe PA (33,9 % contre 54,3 %, p = 0,04). La fonction respiratoire n’était pas différente entre les 2 groupes. Sur les scanners de suivi (médiane 3,7 ans post-inclusion), les patients du groupe PA présentaient significativement plus de DDB, d’épaississement des parois bronchiques, d’impactions mucoïdes, de micronodules et de condensations que ceux du groupe Contrôle. Sur le plan microbiologique, 44,6 % des patients du groupe PA ont eu au moins un autre prélèvement positif à PA dans les 5 ans suivant l’inclusion, tandis que peu de patients du groupe Contrôle ont développé une infection à PA (4,3 %).
Conclusion
Les résultats de notre étude suggèrent que les patients infectés par PA développent un phénotype scanographique de type bronchique.