{"title":"The epistolary form in writing mediation as a response to traumatic intrusion","authors":"Emmanuelle Jay","doi":"10.1016/j.ejtd.2025.100499","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><div>The aim of this article is to describe the therapeutic effects of the epistolary form proposed as writing instructions to women who were victims of sexual abuse, within the context of a one-to-one art therapy/psychotherapy mediated by writing. Our work will be based upon the case of Victoire, a 18 year old woman who came to see us while suffering from severe. Victoire was raped when she was 14. While being treated through writing, Victoire kept up a fictional correspondence with her “chouchoune” (i.e. a word she coined to name her sex organs). Thanks to this subjectivity and bonding work involved in the writing of these imaginary letters, the patient was able to restore movement, creativity and continuity right where time, hope and the topic of meaning had come to a halt, were lost and frozen by the trauma's intrusion. The epistolary form has been shown to have an encompassing and stimulating therapeutic function in supporting victims of sexual abuse and, from there, in treating the traumatic intrusion. In line with Anzieu's work around envelopes, we also propose that the poetic letter be considered as a lyrical envelope enabling communication between two parts of the ego-splitting: the ego can express distress and offers to care at the same time. This proposal leans on the concept of tenderness as championed by Laurent Tigrane-Tovmassian.</div></div><div><div>Cet article vise à décrire les effets thérapeutiques de la forme épistolaire proposée comme consigne d’écriture à des femmes victimes de violences sexuelles dans le cadre d'une prise en charge en individuel en art-thérapie - psychothérapie à médiation par l’écriture. Nous prendrons appui sur le cas de Victoire, une jeune femme de 18 ans venue consulter dans un état de grande dépression. Victoire a subi un viol à l’âge de 14 ans. Au cours d'une psychothérapie à médiation par l’écriture, Victoire a entretenu une correspondance fictive avec sa « chouchoune » (petit mot pour désigner son sexe). Grâce à ce travail de subjectivité et de liaison engagé dans l’écriture de ces lettres imaginaires, la patiente a pu remettre du mouvement, de la créativité et de la continuité là où le temps, l'espoir et la question du sens s’étaient arrêtés, figés par l'effraction du traumatisme. La forme épistolaire démontre d'une fonction thérapeutique contenante et stimulante pour accompagner les victimes de violences sexuelles, et, par extension, pour traiter l'effraction traumatique. Nous proposons également, dans la lignée des travaux d'Anzieu autour des enveloppes, de concevoir la lettre poétique comme <em>une enveloppe lyrique</em> qui permettrait la communication entre les deux parts d'un Moi clivé : celle qui peut exprimer la détresse et celle qui, dans le même temps, se propose d'apporter du soin. Cette proposition s'appuie le concept de la tendresse soutenu par Laurent Tigrane-Tovmassian.</div></div>","PeriodicalId":29932,"journal":{"name":"European Journal of Trauma & Dissociation","volume":"9 1","pages":"Article 100499"},"PeriodicalIF":2.0000,"publicationDate":"2025-01-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"European Journal of Trauma & Dissociation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2468749925000018","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"PSYCHIATRY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
The aim of this article is to describe the therapeutic effects of the epistolary form proposed as writing instructions to women who were victims of sexual abuse, within the context of a one-to-one art therapy/psychotherapy mediated by writing. Our work will be based upon the case of Victoire, a 18 year old woman who came to see us while suffering from severe. Victoire was raped when she was 14. While being treated through writing, Victoire kept up a fictional correspondence with her “chouchoune” (i.e. a word she coined to name her sex organs). Thanks to this subjectivity and bonding work involved in the writing of these imaginary letters, the patient was able to restore movement, creativity and continuity right where time, hope and the topic of meaning had come to a halt, were lost and frozen by the trauma's intrusion. The epistolary form has been shown to have an encompassing and stimulating therapeutic function in supporting victims of sexual abuse and, from there, in treating the traumatic intrusion. In line with Anzieu's work around envelopes, we also propose that the poetic letter be considered as a lyrical envelope enabling communication between two parts of the ego-splitting: the ego can express distress and offers to care at the same time. This proposal leans on the concept of tenderness as championed by Laurent Tigrane-Tovmassian.
Cet article vise à décrire les effets thérapeutiques de la forme épistolaire proposée comme consigne d’écriture à des femmes victimes de violences sexuelles dans le cadre d'une prise en charge en individuel en art-thérapie - psychothérapie à médiation par l’écriture. Nous prendrons appui sur le cas de Victoire, une jeune femme de 18 ans venue consulter dans un état de grande dépression. Victoire a subi un viol à l’âge de 14 ans. Au cours d'une psychothérapie à médiation par l’écriture, Victoire a entretenu une correspondance fictive avec sa « chouchoune » (petit mot pour désigner son sexe). Grâce à ce travail de subjectivité et de liaison engagé dans l’écriture de ces lettres imaginaires, la patiente a pu remettre du mouvement, de la créativité et de la continuité là où le temps, l'espoir et la question du sens s’étaient arrêtés, figés par l'effraction du traumatisme. La forme épistolaire démontre d'une fonction thérapeutique contenante et stimulante pour accompagner les victimes de violences sexuelles, et, par extension, pour traiter l'effraction traumatique. Nous proposons également, dans la lignée des travaux d'Anzieu autour des enveloppes, de concevoir la lettre poétique comme une enveloppe lyrique qui permettrait la communication entre les deux parts d'un Moi clivé : celle qui peut exprimer la détresse et celle qui, dans le même temps, se propose d'apporter du soin. Cette proposition s'appuie le concept de la tendresse soutenu par Laurent Tigrane-Tovmassian.